Among The Living
Interview

Entretien avec Thomas & Emmanuel de WORMFOOD

Entretien avec Thomas, batteur de WORMFOOD et Emmanuel chanteur et guitariste.

WORMFOOD

Marc : Parlons un peu de l’histoire de WORMFOOD, premier disque sortie en 2001, bientôt 15 ans, pouvez-vous nous expliquer le concept du groupe ?

Emmanuel : Toujours à contre-courant, avec un départ un peu maladroit, WORMFOOD est à la croisée d’Alain Baschung, Serge Gainsbourg, Ange, Notre dame, du Carnival. D’ailleurs certains membres du groupe ont joués avec Carnival.
On ajoute à tout cela un aspect très théâtral, avec des chants en français. Nos productions se définissent comme un voyage sonore aux confins de l’enfer et de l’envers.

Musicalement, je dirais du Doom saupoudré de Black un peu d’expérimental et de Death, des voix jouées certaines très narratives. Mais je t’avoue que c’est LA question casse gueule (rire).

Marc : Et sur votre parcours, j’ai eu l’impression d’un certain virage après Posthume, au niveau des voix, de la musique.

Emmanuel : C’est le premier disque d’une nouvelle line up avec une composition parisienne. Je parlerai de progression, en passant des caps. Ce line up est composé de professionnelles, et fins musiciens.
L’aspect théâtral et cinématographique est mieux travaillé, on abandonne le chant criée dans le dernier album. Tout est audible et presque tout en français. C’est une synthèse maintenant vitaminée, plus sombre et plus brutale.

On solidifie le concept! (rires) à Thomas : « c’est bien ça ! Faudra le ressortir aux autres interviews ! »

Marc : Justement, parlons du dernier album, déjà l’atwork, au format DVD, très sympa !

Emmanuel : on cherchait à faire un atwork comme si l’objet permettait de prolonger le plaisir de l’écoute. Il est très théâtrale et très avant-gardiste ce disque, dont il mérite un atwork à son image. On a fourni des photos très baroques, et Isham (Septicflesh, Dagoba) nous a sorti un design très fantasmagorique. Le tout avec des paroles très lisible.

Marc : Après écoute, il y a un titre qui a retenu mon attention, c’est GOTH ! L’ambiance est bien plus joyeuse, un problème de bipolarité ?

Thomas : QUOI ?! (rires) Une parenthèse mais aussi un hommage à Paul Bento. Une envolée vers Brooklyn, disons ! Les textes sont écrits en anglais, un intermède et l’album repart. Nous sommes heureux du morceau, de sa touche psychédélique.

Emmanuel : C’est important ce petit interlude, en plein milieu de l’album. Elle rappelle ces petits groupes de Brooklyn comme Type 0 Negative. Le morceau rappelle un trip personnel avec Paul Bento quand on était là-bas, ce type extraordinaire, et musicien hors pair. Nous n’entendrons malheureusement plus rien de ce groupe fabuleux. Et c’est un modèle pour moi. C’est aussi un rappel à Peter Steele que je n’ai jamais pu voir alors qui semblait aimer ce que nous faisons. Nous devions faire une soirée avec lui, qui ne s’est pas produite. Il est mort rapidement après et pour moi c’était une vraie tragédie. C’est une sorte de pèlerinage.

Marc : Comment se passe la composition ?

Thomas : en tout premier lieu c’est Emmanuel qui sort des riffs et qui les suggère à Renaud, qui les retranscrit à l’écrit et nous les envoie.

Emmanuel : Renaud apporte sa guitare Lead. Je suis l’impulsion initiale. Mais il n’y a pas de leader, chaque partie à sa valeur. Le tout est segmenté, chacun prend le temps de faire sa partie.
Une fois une démo faite, on passe au clavier. On adapte les chansons, et enfin j’écris les textes. C’est un travail solitaire qui se fait dans la douleur. Chaque titre dure une dizaine de minutes, et c’est vraiment un travail dur et solitaire.

wormfood

Marc : Et en termes de temps ?

Emmanuel : Il nous a fallu 4 ans. On a pris le temps qu’il fallait.

Thomas : On n’avait pas de contrainte, on a fait ce qu’il fallait, essayer de que nous voulions pour arriver à quelque chose qui nous plaisait. Bon les derniers mois ce sont accélérés pour des besoins de pressage et de labels derrière. Le label nous a bien aidés, bien suivie. Et pourtant le projet n’est pas facile à vendre. Ils ont cette envie d’aider des groupes différents.

Marc : Parlons de l’inspiration dans les textes, on a cette impression de nouvelles à la Edgar A. Poe, chaque titre est différents, raconte une histoire très sinistre.

Emmanuel : C’est plutôt très gentil comme comparaison. Cela me vient de mon vécu. Tous les textes disent quelque chose sur moi. Je suis comédien dans mon métier, et sur des titres comme le dernier, j’ai eu envie de transformer certaines choses cruelles que j’ai vues dans un texte. Un metteur en scène diabolique et tordu. J’aime prendre des choses tristes, les grossir les transformer et en faire une histoire à part entière.

Marc : Parlons scène, je n’ai pas encore vu de date annoncées ?

Emmanuel : Effectivement, on a été absent longtemps. Mais il va y en avoir, dans la foulée de cette promo. On fait tout ce qu’on peut pour que notre groupe trouve son public.

Thomas : On répète depuis 8 mois, régulièrement, nous sommes prêts. Nous travaillons sur les costumes, les décors.

Nous avons aussi un clip en mode court métrage avec des gens du cinéma et mettre en image une ou plusieurs de nos histoires.

Marc : Quel est votre album du moment ?

Thomas : Le dernier Marduk qui m’a mis une belle claque !

Emmanuel : Black Star de David Bowie.

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