Among The Living
Interview

Rencontre croisée avec Cédric et Amine,du groupe HEAVYCTION

Rencontre croisée avec Cédric (guitariste) et Amine (guitare/chant)  l’aigle à deux têtes du groupe de Heavy thrash Death non étiquetable : HEAVYCTION qui vient de sortir son premier EP le 23 mars 2018…affaire à suivre !

 

Un projet commun pour des personnalités hors du commun, de quel style vous revendiquez-vous ?

Amine : pour ma part c’est le symphonique qui m’a toujours attiré que ce soit du Black/Death ou autre, il faut que ça sonne sympho.

Cédric : Thrash /Death « traditionnel » (rires). C’est marrant car lorsque nous avons monté HEAVYCTION, nous sommes tombés d’accord sur le fait de composer quelque chose de nouveau mais de percutant.

Amine : on voulait se diriger vers quelque chose d’original afin de se démarquer et de ne pas ressembler à un autre groupe ou reproduire un style qui existait déjà.

Le line-up a changé plusieurs fois, pourquoi ?

Cédric : c’est le deuxième line-up et je pense que le projet devait trouver ses musiciens. Nous sommes stables à présent. Il a fallu trouver des personnes techniquement à la hauteur, qui avaient envie de s’investir et surtout qui comprenait le projet.

Amine : la démarche a été saine : il fallait que tout le monde s’éclate sur ce projet. Jean-Yves (Batteur)  est un excellent musicien actuellement toujours dans LURKING et ex-batteur de MORTUARY qui apporte toute son expérience à HEAVYCTION. Il a fait progressé notre musique grâce à son jeu et à la liberté qu’on lui donne. Greg  (Basse) apporte aussi une bonne influence au groupe et il a même commencé à écrire.

C’est un projet ambitieux mais partir un peu dans différents styles, au cours d’un même morceau, n’est-ce pas un peu dangereux ?

Cédric : c’est bien là toute la difficulté du groupe. On nous l’a fait remarqué sur les trois titres de l’EP.  Les gens ont du mal à s’y retrouver, c’est en cela que nous innovons tout en gardant une cohérence tout en jouant sur un spectre musical assez large.

Amine : j’en suis ravi car c’est exactement ce que je recherche, brouiller les pistes pour proposer autre chose : créer un autre style.

Du coup, lors d’une promo presse, comment vous « étiquetez »-vous ?

Amine : voilà le problème ! on a mis « Death/thrash/Indus » mais je ne me reconnais pas dans cette définition.

Cédric : par exemple, on a des parties hyper mélodiques et Amine a un chant assez typé, on essaye de s’éloigner du black mais en même temps, c’est compliqué. J’aimerai qu’il vienne sur des choses un peu plus Death.

Amine : on a mélangé tout cela et Cédric m’ayant poussé au chant clair (que j’avais déjà expérimenté sur Deathronic mon ancien projet), on a pu mêler aussi ce type de chant dans HEAVYCTION.


HEAVYCTION Cédric (guitariste) et Amine (guitare/chant)


C’est fun de dire que tu as été coaché pour du chant clair, non ?

Amine : effectivement mais je ne connaissais pas mon niveau  et j’avais besoin d’expérimenter au maximum. J’aime beaucoup jouer à la guitare acoustique et chanter mais je ne l’avais pas envisagé sérieusement avant que Cédric me le propose.

Mais, c’est assez moderne de mêler un plan calme au milieu d’un titre ?

Amine : c’est justement ce que je ne veux pas faire : du « moderne » où les mecs te balancent un riff hyper mielleux au milieu d’un titre et qui vient casser l’ambiance. Le bon exemple pour nous a été lorsqu’on a découvert ARCTURUS. C’est du chant clair sans tomber dans les clichés qui apporte à la musique extrême.

Cédric : ARCTURUS, ce groupe nous a fédéré.

Etes-vous encore dans votre période expérimentale, au cours de laquelle vous ne vous êtes pas encore totalement trouvé ?

Cédric : l’EP nous a révélés, on est prêt pour un album à présent.

Amine : sur les 3 titres de l’EP on pose nos bases. Il y a deux compos et une reprise d’Amorphis «Into Hiding » (de l’album Tales of a Thousand lakes) qu’on a tourné à notre sauce avec des samples et un peu d’électro sans dénaturer le titre tout en enlevant le coté lent de la chanson d’origine.

L’EP a été mixé chez Dan Swano, racontez-moi cette aventure ?

Cédric : je viens d’apprendre ce week-end que de nombreux groupes ont eu recours à lui, je ne savais pas du tout. On l’a choisi par rapport à notre style et à son coté old school qui perdure chez lui, j’aime l’authenticité de sa production.

Amine : sur Deathronic mon ancien projet j’ai eu recours aux services du STUDIO FREDMAN (Arch Enemy, Dark Tranquility, Dimmu Borgir etc..) , je voulais réitérer avec un pro, d’un niveau élevé et exigeant. De nos jours si ton projet n’est pas qualitatif tu n’as aucune chance et c’était cela le challenge : qu’un pro valide.

Vous l’avez laissé faire les yeux fermés ?

Amine : au début oui mais finalement pas vraiment, on a voulu tout superviser.

Cédric : cela a été chaud à un moment et c’est là que tu vois le pro qui a de la bouteille. Il a dit « stop, on arrête, on recommence de zéro ».  On a flippé bien sûr, on a du trop l’embrouiller. Je voulais sa prod dynamique et aérée  sur notre son moderne. Il a fait le mix instru et le reste plus tard en deux jours on a torché le truc.

Amine : les samples ont été un problème, on a du tout réécouter et tout renvoyer dans la foulée et bizarrement on ne sait pas quand il bosse, les livraisons étaient n’importe quand. Au final on est comblés au delà de nos espérances.

Parlons de votre titre énigmatique K.U.M.U.S , que veut-il dire ?

Cédric :  cela signifie « Kill Us and Make Us Sapless» ça rejoint le clip qui dans un monde futuriste les machines vont prendre le pouvoir . C’est thème récurrent dans nos compos.

Amine : l’être humain fait n’importe quoi alors la machine prend le dessus et créé un être hybride pour corriger l’humanité qui reste bestiale et non civilisée malgré tout.

Le clip de K.U.M.U.S débute sur une citation de Louis Aragon « Sometimes I wish I could erase human filth », en anglais, pourquoi ?

Amine : on cherchait une citation et c’est Samy, notre réalisateur, qui a trouvé. En anglais car c’est cohérent avec le chant.

Cédric : Samy est un ami avec qui j’avais réalisé des clips pour NO LIFE, il est très cinéphile et lorsqu’il filme il lui faut un fil conducteur. La phrase donne le thème pour que le public comprenne.

Est-ce que ce sujet d’une vision futuriste d’un monde géré par l’intelligence artificielle vous inquiète ?

Amine : cela ne m’inquiète pas, peut-être justement est-ce la solution ? On ne  peut pas dire aujourd’hui que l’humanité se soit bonifiée avec le temps.

Cédric : ce n’est pas tant d’être gouverné par l’IA c’est plutôt que s’il y a moyen de faire autrement  nous sommes les seuls décisionnaires et pas les machines. Pour faire le lien avec le clip, il montre que finalement l’hybridation se fait mais pas si facilement. A la fin, on laisse le doute mais ce doute c’est l’humanité. Si l’on veut que ça aille mieux c’est à nous de le décider en commun.

Amine : d’ailleurs le milieu « métal » est une communauté qui fédère au-delà de toutes les différences. Par exemple, au Hellfest, il y a des personnes de tous horizons. Les différences nous entre-tuent.

Quels sont les projets pour HEAVYCTION dans un futur proche ?

Cédric : Le KLUB le 20 mai 2018 avec en première partie KAMALA  un groupe brésilien de Thrash/Death dont les membres sont devenus des amis grâce à internet. C’est la troisième année qu’ils viennent en France. La date est à noter dans vos agendas !

Emmanuelle NEVEU pour AMONG THE LIVING, mars 2018


 

 

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