AVATAR – HELLZAPOPPIN – OLD KERRY McKEE
Le Trianon – Paris
Dimanche 18 Mars 2018
Ce soir le Trianon n’aura pas meilleure troupe pour coller au rouge velours qu’il propose comme parure de l’écrin qu’il est. Krungen vient prendre possession de son trône et de sa couronne ce soir dans un palace parisien plein à craquer, emmenant avec lui une troupe entérocolite et parfaitement dans le thème. AVATAR revient à Paris pour défendre son dernier opus Avatar Country devant un public de fans de plus en plus nombreux et conquis d’avance.
Pour les festivités, les suédois sont accompagnés de Old Kerry McKee, un compatriote qui évolue dans un folk/blues à tendance americana, et d’une troupe de vrais Freaks qui arrachera plus d’un cri au public.
C’est donc à ce grand bonhomme émacié de près de deux mètres que revient la difficile tâche de faire patienter un public déjà sous pression. L’homme-orchestre, installé derrière sa batterie rudimentaire et la guitare sur les genoux, ne s’embarrassera pas de discussions et distillera son set bien agréable et aux antipodes du genre de ses compatriotes grimés.
Le blues sans concession proposé par le bonhomme trouve un intérêt timide dans l’assistance qui n’en est pas moins attentive. La prestation est bonne et le musicien excelle dans sa partie.
Je suis toujours étonné par le concept de l’homme-orchestre, et ce soir OLD KERRY McKEE aura levé les derniers doutes que j’aurai pu avoir quant à la pertinence de l’exercice.
Ce moment de pur blues typé 50’s fut vraiment excellent et c’est sous des applaudissements respectueux et sincères que le musicien quittera la scène pour laisser la place à une troupe de saltimbanques beaucoup moins délicats.
En effet la troupe HELLZAPOPPIN est parfaitement dans le thème de la soirée avec sa ribambelle de personnages tous plus surprenants et atypiques les uns que les autres. Du nain qui avale un ballon de baudruche plus grand que lui, à l’homme femme à barbe, en passant par l’homme tronc, et sans oublier celui qui met à rude épreuve diverses parties de son corps. ..
C’est avec un maitre de cérémonie en haut de forme que les diverses prestations des furieux se dérouleront devant un public qui ne cachera pas son horreur à grand renfort de cris.
Il faut bien avouer que le cirque a toute sa place dans l’univers d’AVATAR, propice à faire sourire le saltimbanque décalé qu’est Johannes.
Après les prestations de l’homme tronc « marchant » sur du verre, du gus qui s’accroche divers poids aux paupières et nez (quand il ne s’enfonce par le foret d’une perceuse dans le pif),et le nain qui avale un ballon gonflable en se tenant le trou de balle, la troupe quitte la scène sous les applaudissements nourris du public qui a visiblement grandement apprécié le show.
Place à la master pièce de la soirée. Alors que les roadies s’affairent à leurs besognes sous une banderole à l’effigie du groupe, la radio officielle d’AVATAR passe en boucle durant les 20 minutes que dure le changement de plateau.
C’est sur un Legend Of The King que les suédois attaqueront le set alors que le roi fait son apparition sur son trône qui s’élève au-dessus de la scène et que la salle entre en ébullition. Le public est hystérique et le fait bien savoir, faisant trembler le plancher du Trianon.
Une fois le roi ayant rejoint le reste de la cour sur le devant de la scène c’est un concert d’anthologie qui va suivre.
La performance est au top, millimétrée, et la setlist savoureuse. Johannes Eckerström est en forme et en voix. Il donnera le ton de la soirée comme à son habitude, changeant plusieurs fois de tenues pendant le set, faisant montre d’une remarquable maitrise de l’art du spectacle.
La setlist nous offrira un large choix de titres incontournables comme Smells Like A Freakshow ou encore The Eagle Has Landed, mais fera bien sûr la part belle au dernier opus, le jouant ,à peu de chose près, en intégralité.
Seul le roi Jonas « Kungen » Jarlsby ne changera pas de tenue ce soir, restant en apparat doré toute la soirée (rang oblige).
Les musiciens sont au top de leur maitrise et de leur art. Ils nous livrent un set assassin et sans faille, tant scéniquement que musicalement, avec un public en osmose.
La prestation est vraiment au top, la salle ne s’y trompe pas et communie avec le groupe comme autant de sujets à la botte d’un souverain.
AVATAR aura donné le meilleur de lui-même ce soir, contentant tous ses fans quels qu’ils soient, en proposant de vieux titres aux plus anciens. La communication est bien passée entre le groupe et son public, Johannes n’étant pas avare d’échanges.
Le Trianon résonnera encore longtemps des mélodies sombres de palais improbables que les suédois nous ont assenées ce soir. Une bien bonne soirée qui restera durablement marquée dans l’esprit du public présent ce soir.
