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Live Report

DARK MEDIEVAL FEST 2023

DARK MEDIEVAL FEST 2023
Samedi 6 mai 2023

dark medieval fest 2023


Début mai, fait ce qu’il te plaît ! Cela tombe bien, il y a un petit festival en ce 6 mai 2023.

Après être passé dans un camping proche pour s’assurer une place pour la nuit, me voilà en route pour la salle pluraliste de Lamure-Sur-Azergues. Ce village est un peu perdu dans la cambrousse, mais il y a une gare avec un accès direct de Lyon tout de même !

Devant la salle, un petit, mais néanmoins intéressant marché médiéval s’est installé.

On y retrouve un peu de tout, de la vente de diverses boissons ou produits alimentaires, à des costumes ou des objets issus de l’artisanat viking ou médiéval, en passant par diverses œuvres artistiques ou des stands plus ésotériques. Un food truck s’est également installé, ce qui sera bien utile un peu plus tard, quand l’estomac aura besoin d’un peu de matière solide.

Quelques tables sont également prévues derrière la salle, pour le confort du badaud.

Diverses troupes médiévales et vikings se sont aussi installées et présentent régulièrement quelques animations à base de combats fort divertissantes.



La première impression, bien avant le début des concerts, est donc très bonne. D’autant plus, que dans un week-end prévu pour être assez pluvieux, ce samedi se déroulera essentiellement sous le soleil d’un joli début mai.

A vrai dire, après l’annulation de Boisson Divine puis de Vosegus, j’avais hésité à venir, mais l’affiche était néanmoins intéressante et par expérience, c’est souvent dans ces petits festivals que le plaisir est au rendez-vous. Point de foule, de longues files d’attentes, juste de la musique et du divertissement !

Mon intuition ne m’a pas trompé. En effet, l’ambiance est décomplexée et l’association organisatrice gère les points essentiels très correctement. En premier lieu, un vrai bar avec de la vraie bière à des prix raisonnables. Deuxièmement, la sécurité est assurée de manière non intrusive, mais néanmoins efficace.

Une ambiance festive, digne du trollmetal qu’ils pratiquent.

Avec un peu de retard, mais peu importe, il y a de quoi s’occuper dehors, Trollheart entre sur scène. Les remplaçants de dernière minute de Vosegus, avec qui ils partagent un membre commun d’ailleurs, ont l’honneur d’ouvrir le bal.

Pour les avoir vu dans d’autres conditions au Cernunnos Pagan Fest en février, je peux dire que le show était le même, bien que le public fût peu nombreux et les conditions de lumière assez mauvaise. D’autant plus pour un troll, qui n’aime pas le soleil ! En effet, la salle ayant de vastes baies vitrées en hauteur, impossibles à couvrir, l’ambiance lumineuse était peu propice aux ténèbres…



Néanmoins, nos joyeux lurons ont réussi à créer une ambiance festive, digne du trollmetal qu’ils pratiquent.

Le chanteur troll, sous son épaisse fourrure, a réussi à faire bouger quelque peu un public éparpillé et plutôt calme en ce début d’après-midi. Il faut dire que ce type de folkmetal ne peut pas laisser longtemps indifférent, surtout avec un véritable spectacle construit intelligemment autour du personnage du troll. Tout y est, des petites scénettes, de la demande au public de participer dans sa manifestation anti-lumière, jusqu’à un mini spectacle de marionnettes. Le tout avec des musiciens compétents et donc efficaces.

Dans le créneau tendu du trollmetal « à la Finntroll », les places sont chères et cette version française semble avoir quelques cordes à son arc, ou plutôt ébréchures à sa lame, pour s’imposer dans ce style.

A suivre donc !



Après une grosse pause, où l’on peut en profiter pour faire le tour des stands orientés musiques d’Adipocère ou d’Asgard Hass, qui sont placées dans la salle, et bien sûr rejoindre les animations extérieures ou se rafraîchir le gosier, c’est au tour des Suisses de Morgarten d’entrer sur scène.

La malédiction des lumières continue, avec des soucis avec les spots en prime, mais peu importe, on est là pour la musique !

Morgarten pratique un pagan metal, avec des passages épiques voire poétiques. Une petite salle sombre en soirée aurait certainement mieux convenu à leur style. Depuis leur premier album Risen to Fight (2015), j’espérais les voir sur une scène. Le hasard a voulu que cela se passe en 2023 au Dark Medieval Fest !

Tout ce que je peux dire, c’est que je n’ai pas été déçu ! Leur manière de conter des scènes épiques du passé est hypnotique. Les relents black metal n’y sont pas pour rien, mais c’était clairement mon coup de cœur de la journée.



Après une pause bien méritée, c’est au tour des Italiens de Dewfall de présenter leur black metal mélodique. On sent une influence plus occulte, avec un chanteur quelque peu possédé. Les spots sont de retour, et la lumière naturelle extérieure diminue en ce début de soirée. Cela tombe bien, car le show est plus sombre, l’ambiance est au faux sang et aux forces du mal !

On sent que le groupe est rôdé et tout s’enchaine sans faute. Un peu de diablerie pour commencer la soirée ne fait pas de mal !



Une petite pause burger plus tard, et voilà que la nuit est déjà tombée. Les Espagnols de Drakum viennent faciliter la digestion ! En effet, la formation ibérique déborde d’énergie. Nous voilà face à un folk metal, certes des plus classique, avec ambiance de taverne intégrée, mais d’excellente facture.

Voilà (encore) une belle découverte sur scène ! Leur musique est entraînante et on sent que l’esprit de fête n’est pas qu’une illusion. Chaque musicien semble vivre chaque instant et le public est bien sûr très rapidement entraîné dans la danse.

Le mélange entre la voix gutturale du chanteur et les sonorités plus festives de la musique donne encore davantage d’énergie.

Quelles que soit les préférences personnelles de chacun au niveau des styles de musique, on ne pouvait pas rester de marbre devant cet excellent show, qui a peut-être été le clou de la soirée, quelque peu en avance sur les têtes d’affiche.



Pour rester dans la même veine, voilà qu’arrivent les pirates de Toter Fisch !

L’ambiance reste à la fête de taverne, mais après la claque offerte par la formation ibérique de tout à l’heure, il est difficile de rester au même rythme. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas, et peine à démarrer. Cependant, nos vaillants pirates ne déméritent pas et finissent par faire bouger la salle, quitte à descendre dans la fosse aux lions !

Toter Fisch est toujours efficace sur scène, à chaque occasion où j’ai pu les voir, l’effet est garanti. Il faut dire que le pirate metal est en vogue, et ce n’est pas sans raison !



Dehors, dans la nuit noire, les spectacles de feu se déroulent.

Une formation locale propose un enchantement flamboyant qui saura hypnotiser le public.

Je ne m’attendais pas à tant d’animations entre les concerts, mais on ne peut qu’être agréablement surpris par l’organisation efficace du Dark Medieval Fest, qui porte bien son nom !



Il est presque déjà minuit, les effets de l’alcool se sont faits sentir sur certains, d’autres ont dû écourter leur soirée pour rejoindre leur demeure. Quoiqu’il en soit, c’est devant un public peu nombreux que jouent les Allemands de Horn.

L’honneur de la tête d’affiche leur revient logiquement, après une carrière déjà longue d’une vingtaine d’années, le groupe de Nerrath, l’homme-orchestre à l’origine de la formation, a toujours été rare sur scène, surtout en dehors d’Allemagne.

C’est donc une bonne surprise que nous offre ce soir le Dark Medieval Fest. Le côté old school de la musique donne une teinte brute, naturelle et authentique à un black pagan metal bien installé.

La réputation allemande de l’efficacité industrielle se retrouve ici et il n’y a rien à redire ce soir.

Les morceaux s’enchaînent, tranquillement, à l’ancienne, autrement dit, sans fioritures inutiles, laissant l’âme de chacun résonner avec les odes au passé. L’ambiance intimiste de la fin de soirée n’aurait pas pu mieux tomber…



Le public sous-estime souvent l’effort et le travail monstrueux que demande l’organisation d’un festival, aussi modeste soit-il. Les risques financiers (car oui, tout cela coûte de l’argent) sont portés sur les épaules d’associations dont les membres se démènent pour faire bouger les choses.

Le Dark Medieval Fest est la preuve qu’on peut organiser une bonne journée, faire jouer des groupes venus d’un peu partout d’Europe, le tout dans une ambiance sympathique avec des animations intéressantes.

Faites comme moi, bougez-vous pour soutenir tous ces petits fests qui sont l’âme du metal et qui ne peuvent exister que grâce à leur public.

En ce qui me concerne en tout cas, je note déjà la 4ème édition dans mon agenda, même sans une date déjà définie !

Merci à tous les bénévoles et organisateurs !


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