Among The Living
Live Report

Muscadeath festival 2024 : XXIIe édition

Muscadeath festival 2024 : XXIIe édition

Texte et photos par Martine Varago

Remerciements à Alexandre Saba pour l’accréditation


Muscadeath


L’espace culturel de la Vallet accueille ce week-end la 22ème édition de son nouveau Muscadeath festival. Une affiche alléchante, dont le graphisme a été créé par Marie Guitton, présente une quinzaine de groupes, allant du black metal le vendredi et au death metal le samedi. Fort de ses succès précédents, le nombre d’entrées s’envole vers les 800 par jour environ pour faire salle comble. Lieu agréable et abrité, on est au paradis de l’enfer !

C’est au groupe FT17 que revient l’honneur d’ouvrir cette soirée de black metal dès 18h30 pétantes. Les sept musiciens issus de diverses villes françaises offrent un show black metal mélodique avec pour fil conducteur la grande guerre. C’est bien joué et la mise en scène parfaitement adaptée au thème.

Houle, comme son nom l’indique, représente un univers bleu océanique, rendu par un jeu de lumières d’un bleu des profondeurs de l’océan. Sur les planches, leur musique allie mélodies envoûtantes et riffs acérés, sur un décor emprunté à Jack l’éventreur. Cette jeune formation parisienne, fort prometteuse, a choisi, de surcroît, d’écrire ses textes en français.


Houle
HOULE

Rüyyn, encore une formation française récente (2021) déverse un black metal mélodique sur une très bonne batterie et des riffs sombres et glacials parfaitement exécutés.

Puis, les cinq encapuchonnés de Penitence Onirique brisent le silence de leur black metal teinté d’ésotérisme. On les écoute en les admirant derrière leurs masques, essayant de deviner qui se cache derrière ces chevelures ruisselantes de sueur. Déversant leur violence, leur agressivité intrinsèque, chère au black metal, ils jouent un parfait équilibre avec une atmosphère lyrique et planante.

Hate, quatuor arrivé de Pologne, poursuit cette nuit intense et enflamme littéralement la salle de mosh pits. Ils sortent leurs crocs, montrant les souffrances de leurs âmes dans un death metal obscur.

Enfin, pour terminer cette première soirée festivalière, Dark Funeral, quartet suédois, déverse son black metal très lourd. C’est techniquement bien joué avec de nombreux blasts. Les musiciens, comme dans un rituel, sont tout droits, perchés dans leurs bottes cloutées. Le chanteur hurle parfois dans son micro, vociférant son mépris pour la religion chrétienne qui le persécutait dans son enfance.


Dark Funeral


Le samedi pluvieux verse ses décibels mortels avec, en premier lieu, le groupe nantais War Inside. Inspiré par Behemoth et Dissection, le groupe mélange divers styles du death au thrash en passant par le black metal. Le public, encore parsemé, reste attentif aux coups de riffs et de martèlements efficaces mais peu convaincants.

Puis c’est au tour des Nancéiens de Disfuneral, formation de 2015, de lancer leur death metal à l ‘état pur. Pour s’énerver davantage, Malkavian, groupe nantais, développe cette fois-ci un metal alliant l’énergie du thrash à la technique et la lourdeur du death. Son chanteur charismatique anime la scène et le public le lui rend bien.

Cela permet de faire un échauffement avant de passer aux lorrains, Voorhees, qui embrasent la salle où pogos et crowd surfings s’enchaînent. Mais les surfeurs ne sont pas tous doués pour se tenir à l’horizontale.

La soirée montre ses dents de l’enfer et le trio Karras, avec son grindcore et accompagné par le guitariste Yann Heurtaux de Mass Hysteria, excite encore davantage les métalleux qui finissent par tourner en cercle, levant haut bottes et genoux.

Place au quintet de Bordeaux, Ad Patres, qui arrive en remplaçant et perpétue l’esprit originel du death metal : « vers ses pères, ses aïeux dans l’autre monde. »  Ensuite, le légendaire des années 90, Mortuary crache son death metal qui tue et fait headbanger sous la pluie battante à l’extérieur. Les fidèles le connaissent bien et mettent la furie dans la salle.

Au tour du quatuor de Birmingham, Memoriam, de monter sur scène, bière à la main. Pas étonnant car aujourd’hui, c’est l’anniversaire du chanteur Karl Willets. On sent une bonne connivence entre Karl, montrant avec profondeur ses émotions, et ses musiciens. Ils démontrent un set parfaitement équilibré avec une alternance de morceaux se terminant par un growl et des morceaux incisifs coupés par un break à la batterie. Les anglais communiquent leur joie et c’est une ambiance festive : Karl trinque de sa bière avec le premier rang. Le show se termine avec la présentation du fameux gâteau d’anniversaire.


Memoriam
Memoriam

Enfin, c’est la conclusion du Muscadeath festival ! Quand l’obscurité revient,c’est le masque d’Aborted qui fait son tour de scène en mini vélo avant l’apparition des trois musiciens. Ils déboulent sur scène et à peine deux morceaux riffés, blastés qu’ils irradient la fosse de leur énergie diabolique. Les crowd surfeurs essaient de trouver des bras pour les porter alors que l’un d’entre eux, debout sur les planches, cherche… En vain, tout le monde s’écarte pour l’éviter mais il essaie quand même d’apitoyer quelques personnes. Or, dans un équilibre précaire, une maladresse évidente conduit à la fatalité. Malgré mon évitement, je me reçois un coup de botte sur la tête, ce qui conduit à un traumatisme crânien latent. Quand on ne sait pas surfer, on dégage !


Aborted


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