Sidilarsen + Les Tambours du Bronx + Madam
Olympia de Paris, 11 octobre 2025
Par Martine Varago
Madam, un rock nerveux
A 20h30, Madam ouvre le bal. La soirée démarre fort avec Madam, trio féminin de rock qui prend d’assaut la scène de l’Olympia avec une énergie brute et communicative.
Trois musiciennes, trois personnalités, une même rage de jouer : leur rock nerveux et sans concession met tout de suite le public en jambes. Leur set est court mais percutant. Une belle montée en puissance pour chauffer l’Olympia.
Les Tambours du Bronx : l’impact total
Peu après 21h, place à la puissance brute : Les Tambours du Bronx. Ils investissent la scène, emmenés par Francky à la batterie et une armée de huit percussionnistes.
Né en 1987 dans un quartier ouvrier près de Nevers, ce collectif devenu légendaire transforme bidons et mailloches en machines de guerre rythmique. Dès les premières frappes, la salle vibre.
Le public est happé dans un tourbillon sonore entre metal industriel et nu metal, porté par des compositions puissantes et des afro-beats explosifs, qui met l’Olympia à feu et à sang.
L’énergie est constante, le lien avec le public réel : entre deux frappes, les musiciens galvanisent la foule.
Les deux chanteurs parcourent chaque centimètre de la scène et font vibrer avec puissance leurs cordes vocales. On ressent une belle complicité entre les musiciens.
En fin de concert, comme ils ont l’habitude de le faire, ils distribuent leurs bâtons de percussion, créant un moment de communion parfaitement orchestré.
SIDILARSEN
La soirée est bien avancée lorsque les Toulousains de Sidilarsen se présentent. Après une intro électronique sur bandes et un visuel de leur logo illuminé sur le fond de l’arrière scène, Sidilarsen entre en scène, regroupés autour de la batterie, avant de se retourner d’un seul bloc pour faire face au public.
On se rappelle de la naissance du groupe en 1997, fondé par Benjamin « Viber » Bury, David et Samuel Cancel, Julien Soula et Sébastien Eychenne. Le nom Sidilarsen vient de la commune de Sidi Lahcene (en Algérie), le lieu de naissance du père de Benjamin Bury.
Le groupe a choisi ce nom pour sa sonorité, sa chaleur et le métissage qu’il évoque.
Ils citent parmi leurs influences des groupes comme Nine Inch Nails, Rammstein, The Prodigy, également le rock français comme Noir Désir. Près de 28 ans plus tard, Sidilarsen poursuit sa route et donne le ton.
Le chanteur Didou lance un « jump ! » massif sur « Comme on vibre » et la salle entière obéit. Le plancher de l’Olympia tremble sous les bonds d’un public déjà conquis.
Le mélange metal industriel, nu metal, électro, techno avec de fortes nappes électroniques provient des rythmes puissants et des guitares agressives.
Sur « Adelphité », les poings se lèvent. Les paroles, reprises en chœur, électrisent la salle. Puis, surprise : Gaby de Madam rejoint le groupe pour un trio vocal enflammé sur le titre « Back To Basics ». Avant de se lancer sur leur prochain titre, le chanteur s’adresse au public : « On va tous crever… » (également titre de leur album sorti en 2019).
Slogan qu’il laisse entrevoir une égalité. Le morceau « ON VA TOUS CREVER », aux paroles engagées, rend hommage aux Bérurier Noir et cela ajoute une touche d’émotion brute au show. Les textes en français souvent sombres, engagés, humanistes parlent aux Français.
Que ce soit d’aborder la société de consommation, la culture de masse, l’injustice, les travers sociaux, la division, l’auditoire comprend le groupe. Ce qui crée un lien encore plus fort.
On perçoit la grande complicité entre les musiciens, mais seul Sylvain, le bassiste, semble le plus téméraire ce soir-là puisqu’il descend dans le pit photos pour se rapprocher des fans du premier rang.
Les surprises s’enchaînent : leur ex-guitariste, Sébastien « Sabash » Eychenne, fait une apparition remarquée sur « La Fibre ». Et comme un symbole de la communion entre scène et public, ce morceau invite en plus les plus téméraires à monter sur scène. S’ensuit un final dantesque avec Les Tambours du Bronx en renfort sur le titre «Des Milliards».
Une fusion explosive, à mi-chemin entre punk, metal et électro. Cette véritable fête, dans l’esprit libre, festif et engagé révèle l’ADN de Sidilarsen. 180 minutes de rock/metal qui filent à la vitesse du mur du son sous un plancher exténué.
Membres actuels :
Setlist Sidilarsen
Intox
Retourner la France
Des milliards
