
C R O W N – The End of All Things
Sortie le 16 Avril 2021
Nicolas Uhlen : Batterie
Invitée : Karin Park – Voix (Utopia)
Immersif, sombre, hypnotique, voici quelques qualificatifs qui collent à l’écoute de ce troisième effort de CROWN, en rupture avec leurs productions passées.
Si la base indus’ est bien entendu toujours là, le duo tend à prendre de la hauteur en livrant des compositions plus aériennes tout en gardant une accroche massive souvent tempérée par le chant.
Ouvrant sur le titre Violence, CROWN prend le chemin d’une Dark Wave voire d’une synth Pop, gardant le coté heavy de la démarche du groupe, comme un affranchissement du côté Metal sans pour autant perdre en intensité. On y retrouve les influences d’un DEPECHE MODE parfaitement bien assimilées et magnifiquement rendues.
Si le combo semble avoir « aéré » ses compos, il n’en demeure pas moins que The End Of All Things est, à mon sens, leur album le plus dense et intense qu’il nous a offert à ce jour. Le mix Machine/homme quant aux percussions est un choix judicieux et une parfaite réussite, avec Nicolas Uhlen qui apporte une certaine chaleur à l’édifice et accentue cette dualité.
The End of All Things plonge l’auditeur dans l’univers sombre de CROWN, avec des thèmes mettant en avant l’incapacité de l’humanité à vivre en harmonie avec son environnement et qui plus est, ses semblables. La voix de Stephane accentue cette impression avec un phrasé souvent neutre et glacial comme on peut l’entendre sur un titre comme extinction par exemple.
Ici, la beauté côtoie la froideur acérée des machines, les guitares fusionnent avec les synthés pour parfaitement se fondre dans le paysage désolé dont CROWN nous livre le spectacle. Ecoutez moi ce Nails acéré mais délivrant toutefois un groove industriel aux délicats parfums orientaux, ou encore ce Gallows atmosphérique et à la limite épique. Tout est dualité et trouble ici.
CROWN a perdu sa foi en l’humanité et comment pourrait on lui en vouloir?
Le magnifique final avec Utopia et la prestation de Karin Park du groupe norvégien Årabrot, vient clore l’album sur une note apaisée, même si le thème n’en est pas moins très sombre.
Avec The End of All Things, CROWN nous livre un album intense, aux ambiances riches et troublantes. Doté d’une production parfaite, ce troisième opus devrait naturellement être celui d’une reconnaissance méritée. Bravo.
01.Violence (4:15)
02. Neverland (4:00)
03. Shades (4:04)
04. Illumination (3:43)
05. Nails (4:44)
06. Gallows (4:15)
07. Extinction (6:21)
08. Fleuve (5:02)
09. Firebearer (4:37)
10. Utopia (4:33)