
GAUPA – Myriad
Sortie le 18 novembre 2022 via Nuclear Blast
Il est bon parfois, en vieux cons que nous sommes ou que nous deviendrons fatalement à un moment donné (vieux cons des neiges d’antan pour les plus chanceux), de se nourrir de certaines certitudes. Dans la liste des miennes, que le temps n’a décidemment pas réussi à oxyder, il y a le japonais et l’italien pour se régaler à tous les coups, les films coréens pour être sur de passer un bon moment, et la Suède, gage de musique de qualité surtout lorsqu’on parle de rock et de metal.
Il serait trop long et surtout contreproductif d’énumérer ici la liste de tous les groupes de metal Suédois qui nous tabassent les oreilles depuis facilement 30 ans et qui règnent en maitre sur ce style musical, n’en déplaise à l’oncle Sam. Alors que l’on pourrait jouer les blazés, vu l’offre pléthorique de nouveaux combos qui pondent des albums à vitesse grand V, certains arrivent encore à se démarquer, et Gaupa, quintet à chanteuse, qui sort actuellement Myriad, son premier vrai bébé, ne me fera pas mentir.
Clairement estampillé stoner avec un esprit psychédélique et quelques relents Doom quand il faut, Myriad est un coup de maitre. Des riffs solides, une caisse claire bien présente, une voix enchanteresse et parfois torturée, une énergie folle, il n’en faut pas plus pour retenir toute mon attention et me donner envie d’écouter l’œuvre dans sa totalité une bonne dizaine de fois.
Un album à posséder sous tous les formats.
Le premier titre Exoskeleton nous donne le ton juste de ce que seront les prochains titres. Avec des variations de puissances qui tombent à pic et des petits bouts d’ambiance planante voir mystique. C’est peu original sur le fond (On ne peut pas nier les influences Black Sabbath, pour ne citer qu’eux, mais la liste est longue) mais qu’est-ce que c’est bien fait et c’est ce qui compte !
Apres le faussement calme Moloken on passe à Ra, petit bijou d’ambiance avec sa grosse basse et toujours cette voix addictive d’Emma Naslund qui ne nous lâche pas (comme Bjork, Aurora, Bat for Lashes, Nicole Saboune, Blues Pills et bien d’autres) et Elden construit sensiblement sur le même modèle mais avec toutefois des grilles d’accords plus torturées.
On repasse sur quelque chose de plus léger. Plus route 66, histoire de ne pas tomber dans la dépression, avec l’excellent My sister is a very angry man, qui sent bon le Truckfighter et le Clutch. La langue Suédoise n’est jamais loin avec ces braves (on pourrait en dire autant du dernier album d’Opeth qui prend toute sa dimension dans sa version Suédoise) et c’est bien en fin d’album que Sömnen, titre acoustique à deux voix, fini de nous combler de joie !
Que demander de plus quand le talent est au service d’aussi bonnes influences. Un album à posséder sous tous les formats, un groupe à aller voir en live et à suivre assurément !!