Harley Flanagan – Cro-Mags
(Label: 171-A Records)
Harley Flanagan : Chant, Basse, Guitare
Pablo Silva : Batterie
Sean Kilkenny : Guitares
Al R Romano : Guitares
Pete Thompson : Guitares
Harley Flanagan a toujours eu la haine, contre les gens, la société, ses anciens partenaires et ce n’est pas à 50 ans qu’il va se calmer. Ce come-back musical avait tout du projet foireux et casse-gueule. Car Harley Flanagan, pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas le bonhomme, c’est un pan entier de l’histoire du rock américain à lui tout seul. Membre fondateur du groupe de hardcore Cro-Mags, il a été batteur des Stimulators à 12 ans, fut l’un des premiers skinheads américains (rien à voir faut-il le préciser avec l’évolution politique extrémiste de la scène anglaise à la même époque) il a côtoyé quasiment tous les groupes de la scène punk et hardcore américaine des années 80. Il est l’incarnation vivante du New York Hardcore, dans tous ses excès, dans tout ce qu’il a de bon comme de mauvais. La sortie en parallèle de son autobiographie Hard-core : Life of My Own, permet d’ailleurs de resituer le contexte dans lequel est né le New-York Hardcore et de constater que la ville a énormément changé.
Connu comme quelqu’un d’instable et de violent, il aime à entretenir lui-même sa légende et la pochette de l’album confirme cette impression : Lettrages gothiques sur la photo en noir et blanc où l’on aperçoit un bras armé d’un couteau sortant d’une fenêtre d’un métro défoncé par les tags, il n’y a aucune faute de goût. Et comme pour enfoncer le clou, Harley pose au dos de l’album en débardeur, avec ses deux pitbulls. T’inquiète Harley, on a bien compris qu’on n’allait pas écouter un disque de Sum 41 ou Blink 182.
Produit et composé par le monsieur, outre la basse et le chant, Harley Flanagan s’est également occupé de certaines parties de guitare. Oubliés les précédents projets White Devil, Harley’s War, Flanagan revient à la source, aux bases avec 12 titres pour 24 minutes, du hardcore à la sauce New York comme on en faisait dans les années 80, mais avec un son plus actuel. A la première écoute on se dit qu’on a entre les mains l’album des Cro-Mags qui aurait dû sortir après The Age of Querrel et Best Wishes.
Dès la première note du jeu de basse typique de Harley, sur I come In Peace , on se sent en territoire familier. Et des morceaux comme Can’t Give, Guilty until Proven ou To all My Friend ne font que conforter cette impression : C’est du Cro-Mags version XXIème siècle. Mais le disque ne vire pas pour autant dans la nostalgie en tentant de singer bêtement ce qui avait été fait dans les années 80. Harley s’offre quelques intermèdes instrumentaux au milieu de la furie, montrant qu’il peut aussi composer autre chose que des brûlots rageux.
Avec ce disque Harley Flanagan envoie un message clair à tous ses détracteurs et anciens partenaires qui usurpent le nom et la carrière de son groupe : Il est et il sera toujours l’incarnation des Cro-Mags.
Ici une interview récente du lascar : https://noisey.vice.com/fr/article/harley-flanagan-ne-regrette-rien
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