MOVRIR – Insolence (EP)
Sortie le 17 janvier 2025 via Pelagic Records
Olivier Lolmède : Guitare et chant – aussi membre de Plebeian Grandstand
Alexandre Bérenguer : Guitare
Maël Pretet : Batterie
Théophile Antolinos : Basse – aussi membre de Bruit ≤ et M83
« Insolence est le cri de rage d’une génération écœurée par le mythe de la croissance infinie et du divertissement à outrance qui, lassée de faire semblant de croire aux prétentions d’une société industrielle à bout de souffle, s’est levée pour vomir son dégoût à l’encontre de la course à la satisfaction des besoins superflus. » Movrir
A la lecture d’une affirmation pareille, ma curiosité fut forcément piquée. Comment pouvait-on mettre en musique tant de noirceur et de pessimisme ? MOVRIR l’a fait !
Tagué comme du Black Métal Expérimental / Sludge, avec Insolence, MOVRIR repousse les limites de la musique extrême en éviscérant les codes.
Distillant des textures musicales abrasives et écorchées, MOVRIR hurle sa colère, vomit l’héritage d’une société sans but autre que la consommation de masse, s’installant finalement dans une résilience face à un monde qui court à sa perte.
Vous l’aurez compris, avec Insolence, MOVRIR nous livre un EP (de 45 minutes tout de même) brut de fonderie dans son enregistrement, live, mais également expérimental sur bien des aspects.
Ancré dans un Black Metal primal, dérangeant et quasiment bestial, cet album demande de l’investissement et se laisse difficilement apprivoiser. Croyez-moi, une fois que l’on a saisi le sens de la mécanique, on s’y laisse broyer avec délectation.
Un album disruptif et sombre
Quatre titres démoniaques, déstructurés, mais pour le moins addictifs, MOVRIR ne laisse pas indiffèrent et c’est bien là un gage de qualité.
Ouvrant sur un Hubris qui commence comme un titre de Punk, rapidement les guitares nous rappellent à l’essence même du Black Métal. Aux premiers abords minimalistes, les 11 minutes sont une introduction brutale à l’univers opaque du combo. La rage habite ces compos.
Punitive est une sorte d’introduction inquiétante à Nemesis. Un réveil douloureux faisant suite à une nuit cauchemardesque pour se retrouver dans une réalité pire encore. L’homme est le pire ennemi de l’homme.
Véritable tourbillon de noirceur, Nemesis vient vous sortir les trippes avec ces riffs et hurlements incisifs.
Le final avec Illusions (13 minutes) signe un réveil cathartique et sans espoir. Une sacrée gueule de bois.
MOVRIR nous livre ici un album disruptif et sombre, que je pourrais aisément qualifier de pépite. Car oui, tout n’est pas beauté en ce bas monde (loin de là), et MOVRIR l’a parfaitement bien mis en musique. Bravo !
Tracklist
01. Hubris
02. Punitive
03. Nemesis
04. Illusions