Among The Living
Live Report

Hogjaw – FRANTIC MACHINE @La Boule Noire Paris

HOGJAW – FRANTIC MACHINE
La Boule Noire – Paris
1er Octobre 2018

 


Hogjaw, du southern rock made in Arizona

 

La Boule Noire ouvre ses portes à un public de connaisseurs, pour une soirée qui s’annonce sous haute-tension. Les frenchies de Frantic Machine ouvrent le bal, digne première partie de Hogjaw. En opening des sudistes tant attendus, les parisiens font le boulot avec un hard rock pensé à l’Américaine. Programmé à l’arrache, Frantic Machine est irréprochable. Chapeau bas pour le groupe au son lourd et post-grunge, évoquant les riffs puissants de la bonne période de Nickelback. Des intros énervées et mélodieuses ouvrent chaque titre, n’ayant rien à envier à la Bay Area.

Le live défile à cent à l’heure, entre un chanteur à la voix profonde qui habille chaque refrain d’une note rugueuse et un batteur à l’énergie rythmée. Avec un premier album sorti l’année dernière et des refrains flirtant avec un pop punk à la Offspring, la suite ne peut être qu’attendue impatiemment.



Quelques accords bluesy marquent l’entrée en scène de Hogjaw. Méconnus dans l’hexagone – trop country une fois la frontière des US franchie – les briscards qui jouaient déjà ensemble à la fin des eighties soufflent les dix bougies de la formation. Des jam sessions aux tournées internationales, le groupe aux six albums studio a de la bouteille. Leur unique date parisienne marque le début du Way Down Yonder tour – dialecte ricain se traduisant littéralement par « là-bas » – véritable ode à la terre sudiste.

Hogjaw semble être destiné aux amoureux de rock à l’état pur, évoquant le golden age des groupes à la Lynyrd Skynyrd. Chaque tube s’envisage comme une invitation au voyage dans le Wild West dont les gaillards sont originaires. Non loin des mélopées de Black Label Society et des débuts de Van Halen, le son de Hogjaw est d’un traditionalisme de bonne facture.



C’est avec une musicalité digne des plus grands que les bougres livrent un live mélodieux, généreux, complet. Suivant la tradition bluegrass, le frontman Jonboat Jones chante accompagné du bassiste et du guitariste, en cœur puis à tour de rôle. Chaque tube se veut catchy, ponctué d’accords pleins de groove. Les voix sont toujours portées par l’émotion, entraînées par des solos envoûtants sur chaque titre.

A coup de chapeaux de cow-boy, barbes de bucherons et tee-shirts de pêcheurs, les yankees ne font pas semblant. Rednecks jusqu’au bout des ongles, les musiciens semblent sortir tout droit du garage familial. Avec des paroles simples, évoquant quelques romances teintées de whisky sur fond de marécages humides du Midwest, l’apogée de la culture de l’Amérique profonde se fait sentir. Le sourire aux lèvres, l’on pense aux clips ultra-clichés du groupe – entre pickup trucks, maisons préfabriquées aux murs ornés de flingues, parties de chasse entre potes et serveuses de honky tonks tatouées.

Grâce à sa simplicité, Hogjaw immerge son public dans un univers délicieusement cheap, reprenant les codes jouissifs d’une B.O de road movie.  Ce patriotisme outrancier couplé d’une beauferie volontaire est transcendé par la qualité musicale, à la portée universelle. Les morceaux de Hogjaw s’écoutent avec un bon bourbon et une once de second degré, garantissant une immersion poétique dans les méandres de l’Arizona.


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