Among The Living
Live Report

THE SELECTER + THE MERCURIALS + JAH ON SLIDE

THE SELECTER + JAH ON SLIDE + THE MERCURIALS 

21 avril 2023 – Elysée Montmartre Paris


C’est en ce 21 Avril que sort ‘Human Algebra’, le nouvel album des Selecter. C’est ce même jour que le groupe se produit à l’Elysée Montmartre de Paris. Actualité chargée donc pour les britanniques en ce vendredi. The Selecter, vous situez ? Formation emblématique du ska de la fin des années soixante-dix avec The Specials et Madness. Vous voyez ? Oui, non, peut-être…ok…mais là les lumières s’éteignent dans la salle, donc plus trop le temps de prolonger le cours d’histoire, une soirée en noir et blanc nous attend.

 

19h30, la salle n’est pas encore trop remplie pour accueillir les Mercurials, jeune formation de Montreuil, chargés d’ouvrir le bal. « Ils enchaînent vite vite les morceaux car ils ont très peu de temps » comme nous l’explique le chanteur Hugo Fabbri. Leur prestation est fraîche, dynamique, les montreuillois essayent de sortir du cadre en proposant un titre avec un chant rappé. Le dernier titre de la soirée, ‘Forty Nine Three’, est en référence à l’actualité et au 49.3. Hugo explique que leur batteur a été arrêté lors d’une manifestation et qu’il a pris quarante-huit heures de garde à vue. Et qu’ils ne sont pas d’accord.

Trente minutes de concert, c’est court mais à la réaction du public, désormais plus dense, la dure mission de chauffer la salle paraît réussie.



Le changement de plateau s’opère rapidement et c’est à peine à 20h10 que Jah On Slide prend le relais.

Avec le changement de plateau, nous changeons de génération, à un guitariste près, le jeune Hugo Lanvin qui officie ce soir. En effet, Jah On Slide existe depuis un moment avec une carrière qui a connu des pauses. Mais peu importe âge, génération, la musique rassemble sans considération tant qu’elle est bonne. En l’occurrence, le ska délivré par les parisiens est excellent, riche, avec quelque chose de subtilement sale. Des titres comme ‘Please, Please, Please’, ‘Just A Game’ ou encore l’excellent ‘Fight’ font mouche.


Côté salle, l’Elysée bien rempli est attentif et calme.
Après quarante minutes de prestation, clap de fin pour les parisiens. Frustrant car on en aurait bien repris un peu plus.
Pauline Black et Gaps Hendrickson, figures de proue des anglais, frappent tout de suite par leur présence sur scène, leur charisme. Le contact qu’ils instaurent avec le public est immédiat.
L’Elysée Montmartre est finalement sacrément bien rempli. Cela fait plaisir à voir ; le ska a toujours ses adeptes !

Quelque chose de captivant, de magnétique !

Autre élément marquant de ce concert : la qualité du son et de l’interprétation. Cela aura d’ailleurs été une constante pour tous les groupes de la soirée, premières parties incluses.
Nous avons vu les acteurs, le son. Quid de la musique ? Là aussi, la qualité est présente comme le montre l’excellent ‘Three Minutes Hero’ qui arrive très rapidement en début de concert.
Pour ‘Frontline’ qui suit, Pauline explique que le morceau est pour ceux qui ne se font pas entendre. Parce qu’il y a clairement un esprit revendicatif, humaniste, de paix diffusé par le groupe. Des titres comme ‘War’ en attestent.
« How do you like it so far ? Are you happy ? » demande la chanteuse avant de lancer deux titres qu’elle indique ne pas avoir joué depuis longtemps. Il s’agit de ‘Bristol And Miami’ et ‘Deepwater’. Maintenant le contact avec le public, Pauline explique avant ‘Deepwater’, alors qu’elle boit un verre d’eau, qu’elle se réhydrate, justement en prévision de ce titre. Mais que ce son est clair et précis ! Un régal pour les oreilles.

Toujours proche des spectateurs, la chanteuse précise que ‘Celebrate The Bullets’ est ironique. En effet, selon elle, nous vivons dans un monde où les gens croient que les armes résolvent les problèmes alors que c’est en se parlant et en s’écoutant que les problèmes peuvent être résolus.
Danger’ qui suit est habillé de lumières rouges, comme pour appuyer le propos. Sur scène, Pauline et Gaps ont vraiment quelque chose de captivant, de magnétique !

Vive la vie en noir et blanc !

Les plus attentifs d’entre vous auront remarqué que le batteur de ce soir est Charles ‘H’ Bembridge, le batteur originel de la formation ce que Pauline ne manquera pas de faire remarquer. Et ainsi aider les plus distraits d’entre vous ou les plus éloignés de la scène, de là où il est difficile de distinguer qui se cache derrière fûts et cymbales.

Le nouvel album est sorti aujourd’hui ? En voici trois titres d’affilée. Les nouvelles productions s’insèrent très bien dans la prestation, le mélange nouveaux et plus anciens morceaux reste cohérent.

La soirée continue, toujours portée par ces bonnes vibrations qui viennent de la scène mais aussi de la salle ! Le public nombreux est ravi !Après ‘James Bond’, la liste des morceaux prévoyait deux morceaux mais le groupe passe directement au final, couvre-feu de la salle oblige manifestement, et joue deux grands classiques de leur répertoire ‘On My Radio’ et ‘Too Much Pressure / Pressure Drop’. Sacré final !

Mais quelle belle façon de commencer le week-end (le 21 Avril est un vendredi) par un si chouette concert. Toujours enthousiasmant de constater que, loin des circuits media grands publics, de grosses machines promotionnelles qui nous disent quoi aimer, il existe encore des rencontres entre groupe et public ! Le ska est vivant et ça, c’est aussi agréable pour un genre que le grand public ne connaît qu’à travers de Madness.

Vive la vie en noir et blanc !



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