L’ombre de la baleine
théâtre Paris Villette
Partir en mer affronter sa peur, défier son obsession. Seul face à ses souvenirs, ceux qui marquent une enfance et accompagnent une vie. Il est souvent nécessaire de combattre frontalement une blessure pour mieux s’en affranchir.
C’est en se plongeant dans l’histoire du capitaine Achab traquant sans relâche sa terrible et grandiose ennemie Moby Dick, que Mikael Chirinian comprend qu’il est lui aussi hanté par sa propre baleine blanche. Accompagné d’une marionnette conteuse à son image, le comédien nous entraine avec une grande sensibilité dans les eaux tumultueuses des rapports familiaux vécus à son jeune âge, dangereusement rythmées par le grondement d’une sœur emprise d’une folie destructrice douloureuse à vivre. A travers une scénographie poétique et élégante, le spectateur accompagne ce combat difficile pour se libérer de cette sombre influence.
Ne pas chavirer, s’accrocher tant bien que mal à son embarcation secouée par une tempête intime qui se joue bien plus profondément que sur les eaux familiales et tenter de rejoindre des horizons résilients. C’est avec rage et poussé par un souffle d’espoir que Mikael termine cette traversée cathartique, sur des rivages plus reposants sur lesquels pourront repousser les fleurs de l’apaisement et de la reconstruction.
Embarcation pour « L’ombre de la baleine » au théâtre Paris Villette jusqu’au 11 février.