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Interview

Entretien avec Steve Asheim de Deicide – Motocultor 2024

Entretien avec Steve Asheim de Deicide – Motocultor 2024

Photos by Thomas Orlanth Photography

Steve Asheim est le compagnon de route de Glen Benton au sein de Deicide depuis le début du groupe en 1989…le musicien vient de sortir d’une grosse sieste dans leur van car ils tournent pas mal cet été au travers de l’Europe (European Summer Tour 2024). Il semble visiblement fatigué, sauf quelques heures plus tard, le soir même où les américains ne s’épargnent pas sur scène.


Deicide


Lionel/Born666 : Vous étiez ici l’année dernière au Motocultor pour jouer Legion. C’était amusant ou nostalgique de jouer ces vieilles chansons ?

Steve Asheim : Oui c’était « fun », vous savez, nous n’avions pas joué beaucoup de ces titres depuis 1992. Donc oui, c’était amusant de retrouver le groupe qui pouvait lui redonner vie et vraiment, à la fin, c’était vraiment génial.

Parfois, certaines parties de certains morceaux sont meilleurs que sur le disque lui même. Il sonne mieux en live. Comme l’album est assez rugueux, je pense que c’était peut-être sur scène que nous avons pu y apporter plus de netteté. Donc je me suis dit, wow, on entend mieux ce qui est joué. C’était sympa de pouvoir le jouer où on passait…

Lionel : Avant de parler de ce nouvel album, j’aimerais que vous nous disiez un mot sur l’évolution de la scène death metal, puisque Deicide est l’un des précurseurs du genre depuis maintenant plus de 35 ans ?

Steve : Ils appellent ça du death metal old school, alors qu’à nos débuts c’était juste du death metal. (Rire)

Maintenant il y a tellement de trucs… technical death metal , melodic death metal,  technical melodic death metal…

… symphonic death metal… (rire)

Maintenant, on voit en quelque sorte l’évolution de ce qui se passe et puis on commence à s’inquiéter du virage que cela prend. Comme je l’ai dit, on revient au death meatl old school.

Je pense que nous avons peut-être trempé nos orteils dans quelques-unes des variantes ici et là en cours de route, mais comme nous étions l’un des groupes de death metal originaux, nous conservons en quelque sorte une sensation de death metal à l’ancienne ? Peu importe est-ce que nous faisons. Car nous avons toujours de bonne chansons dans cette veine, même si nous sommes devenus un peu technique au fil du temps.

Je ne nous ai jamais défini globalement. Tu sais, nous utilisons juste un peu de tous ces éléments. Et donc je pense que globalement nous restons du death metal ou du death metal old school. Ouais, je ne pense pas que les gens nous qualifient de death metal mélodique. Est-ce qu’ils le font ? (rire)

bon c’est du metal…

Et comme disait Lemmy (il prend une grosse voix) « It’s Rock’n Roll , It’s only Rock’n Roll »

Mec, pour notre genre, j’aime appeler ça du metal parce que je parle juste à quelqu’un de normal (s’il savait), pas à un métalleux ou quelque chose comme ça, ou un membre de ma famille, où je lui dis juste que je suis dans un groupe de death metal. Ils ne connaissent pas les sous-genres. Ils s’en fichent. C’est un terme général, le metal. Nous savons tous ce que cela signifie, n’est-ce pas ? Cela englobe l’ancien et le nouveau et tous les genres entre les deux.

Aimes-tu des nouveaux groupes ?

Eh bien, tu sais, pas plus tard qu’hier en Allemagne, nous avons joué avec ce groupe, qui n’avait même pas signé, qui est juste venu jouer et qui a ouvert pour nous. Super groupe mais je ne me souviens plus du nom. Ils étaient vraiment géniaux.

Toujours pas de nom ?

J’aimerais pouvoir m’en souvenir.

(après vérification, il semblerait que le groupe dont parle Steve est le groupe allemand debrutal death metal Resurrected)

Et c’est bien. Il y a beaucoup de bonnes choses sur le marché connu ou inconnu mais eux c’était assez génial. Ça sonnait à la fois nouveau mais aussi un peu old school, tu sais, c’est juste du lourd, bonne rythmique et de bons riffs.. La batterie. Ouais, si tu l’as, tu l’as, tu sais !



Et toi au début, qu’est ce qui t’a poussé à jouer de la musique ?

Pour moi… Tu sais, j’ai toujours aimé la musique et particulièrement la batterie. Un style de musique comme le death metal est celui que j’ai toujours aimé, comme Judas Priest mais quand tu réfléchis, la batterie était plutôt simple. Elle était puissante mais assez simple mais avec de grands guitaristes.

Ils étaient assez simple dans leur jeu, c’est juste des rythmes rock accélérés. Donc je voulais m’impliquer un peu plus dans le côté fou du heavy metal. Je voulais mettre des rythmes de folie là-dedans. Et bien sûr, comme tu sais, Slayer s’y est mis. Il avait beaucoup de partie assez dingue aussi chez Metallica à cette époque..

Donc je voulais que tout soit fou pour moi et que mon jeu corresponde à mes centres d’intérêts. C’est sur cela que je me suis concentré pour m’assurer que la batterie soit aussi folle que les guitares. Et c’est ce qui m’a motivé personnellement.

Banished By Sin est votre treizième album. Tu y vois un signe ?

Tu as le numéro chance avec le « 13 ». Oui, bien sûr. C’est un bon chiffre à atteindre. Et je pense que c’était une bonne note pour ce disque. Les gens ont bien accueilli le disque.

Le nombre 13 contribue à solidifier cela comme un bon présage plutôt qu’un mauvais. C’est un numéro cool comme le 1313 Mockingbird Lane. Tu connais ? (1313 Mockingbird Lane est un groupe de garage rock américain dont le nom a été inspiré par l’adresse fictive du Munster Mansion dans la série télévisée 1964-1966 The Munsters.)

Non…

Bref, bon chiffre, bon album, bonne époque à vivre.

Banished By Sin conserve ce côté Old School très violent. Quelle est la recette pour garder cette brutalité ?

Ouais, cela fait simplement partie de nous et de ce que nous faisons quand nous créons de la musique. C’est comme ça que ça se passe. Je suis content que nous soyons tous ensemble pour faire ça, parce que regarde ce que nous avons fait ensemble : un super album de metal. J’en suis fier, beaucoup de gens semblent l’apprécier.

On a joué de nombreux titres de cet album en live mais on pourrait faire mieux en nous rapprochant du son de l’album Banished By Sin. Nous allons faire une tournée aux États-Unis dès notre retour, et pour s’améliorer on va commencer à mettre des choses en place.

Nous allons jouer trois chansons dans le set aujourd’hui. Nous allons en ajouter trois autres pour la suite de la tournée. Il y aura donc environ six titres. Ensuite nous verrons. on verra comme les gens réagissent, s’ils vont aimer ou pas…



Est-ce toujours la même routine pour créer un morceau?

Eh bien, ce n’est pas si différent que ça. Nous créons chacun des riffs et au lieu de les faire écouter à nos femmes à la maison, nous avons dans une sorte une salle d’entraînement où nous répétons ensemble. Et là, on peu parler de tout.

Si quelqu’un le souhaite nous pouvons apporter une modification sur un titre. L’essayer pour voir si c’est mieux. C’était un travail collaboratif, pas des mec assis arrière leurs ordinateurs.

Chacun apporte ses titres, nous les écoutons et nous en parlons. Si quelqu’un a des problèmes dessus, nous les réglerons en améliorant la chanson. Nous faisons en sorte que le titre soit le meilleur possible…

Peu importe qui a eu l’idée ou quel était le problème. Nous trouvons un moyen de régler le problème de manière à ce qu’il n’y ait plus de problèmes avec le titre. Ensuite on valide : « Tous les monde est d’accord ? », « Tout va bien ! »… Passons à la suivante. (Rire)

Ça a l’air si facile…

Tout dépend de la personne. Ce n’est pas tout le monde qui est ouvert à ce que ses chansons soient critiquées ou qu’on lui donne des conseils ou des suggestions. Certaines personnes sont très susceptibles à ce sujet.

Cette tournée européenne se termine bientôt, Pas trop compliquer de tourner ?

Je me souviens qu’il y a eu cette tournée au tout début et c’était tout simplement horrible. (Il prend une voix épaisse bien lourde). Difficile de trouver lesquelles sont les bonnes.  Je suppose que le simple fait d’arriver à la fin, de finir de te plaindre, ça fait toujours du bien parce que tu tombes souvent malade sur les routes, parfois tu passes même à l’hôpital, mais heureusement pas trop ces derniers temps en tournée. Tu sais, comme je l’ai dit, le simple fait de finir est toujours un moment formidable. (rire)

Tu veux rajouter quelque chose ?

Merci pour votre temps et votre intérêt pour l’interview et merci à tous les fans de nous soutenir depuis si longtemps. Écoutez le nouvel album qui vient de sortir et venez prendre du bon temps en venant nous voir en live. J’espère qu’ils pourront continuer à venir aussi longtemps que nous serons là. Nous prévoyons de rester là encore quelques années. Nous nous sentons toujours aussi bien et prévoyons de sortir un nouvel album l’année prochaine…

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