Interview de Karl Willets (chant) et Scott Fairfax (guitare) du groupe MEMORIAM
Réalisée par Martine Varago au Muscadeath festival le 21 septembre 2024
Formation actuelle :
Le groupe Memoriam aime traiter des sujets de guerre. Notamment vos premiers albums ont été influencés par cette thématique. Pourriez-vous nous rappeler ce qui a déclenché cette motivation en vous ?
Karl : Oui, le sujet sur la guerre date d’il y a 35 ans. Certes la guerre est l’un des sujets que l’on traite mais ce n’est pas le seul. J’évoque également, par le biais de notre art, des problèmes politiques et sociétaux, de l’anti racisme et de l’anti fascisme. A un âge disons plus avancé, j’aime parler d’expériences de vie, de la mort, des souffrances et des chagrins.
Pourquoi choisissez-vous ces thèmes : est-ce que c’est parce que cela se marie bien avec la musique ?
Karl : Oui, cela va bien avec la musique. Dans notre groupe, c’est la musique d’abord. On compose et ensuite on rajoute les paroles. C’est Scott qui compose.
As-tu joué à ces jeux de rôle « Donjons et dragons » et avec des figurines de guerre ?
Karl : Oui, il y a trente – quarante ans. On y jouait ainsi qu’à Warhammer.
Puisque tu as évoqué tout à l’heure les problèmes politiques, que penses-tu des élections présidentielles actuelles aux États-Unis ?
Karl : Je ne comprends pas comment ce gars à la peau orange, ce blond idiot ait pu envahir le Capitole. Il est autorisé à devenir président. Comment est-ce possible ? A chaque débat, il est incapable de mener un débat. Tout ce qu’il sait certainement faire c’est se présenter à un débat ! C’est effrayant à l’idée de penser qu’il pourrait revenir au pouvoir. Il représente la plus grande menace à l’ordre mondial. S’il est réélu et avec Poutine dans sa poche, comme ils sont potes, ils vont rayer l’Europe. J’espère que Kamala Harris gagnera et que les Démocrates seront couronnés de succès.
Je pense qu’il est dangereux et que la France ne souhaite pas sa réélection non plus.
Karl : Aucun pays ne le veux !
Vous sortez régulièrement des albums, un tous les deux ans environ. Comme expliquez-vous cette forte créativité ?
Scott : Je suis constamment en train de composer dans mon studio personnel. De plus, je suis multi-instrumentiste et je joue de la guitare, du piano, de la batterie.
Est-ce que tu as étudié au conservatoire de musique ?
Scott : Non, j’ai appris tout moi-même, en autodidacte.
Félicitations ! C’est plus dur comme ça.
Karl : Il travaille dur. Il produit un million de riffs sur son PC.
Scott : J’ai trois PC s maintenant.
Karl : Trois PC s pleins de riffs que l’on n’a pas encore utilisés.
Puisque ton studio te permet d’enregistrer et de mixer, avez-vous l’intention d’enregistrer le prochain dans ce studio ?
Scott : Non, on fera la démo chez moi.
Karl : On peut faire jusqu’à trois démos avant de sortir un album tous les deux ans. Cela permet d’expérimenter. Avoir accès à ce studio représente beaucoup d’avantages. On peut s’écouter pour voir si ça sonne bien, revenir dessus pour arranger. On n’a ni contraintes de temps, ni précipitation.
Scott : Cela permet de voir quelle direction on va prendre.
Et pour ce prochain album avez-vous une idée de sa date de sortie ?
Scott : On a assez de riffs pour deux albums.
Karl : Il faut qu’on choisisse les morceaux, puis qu’on les joue avec les paroles, qu’on passe un peu de temps à répéter avant d’aller en studio. On travaille sur une trilogie réalisée dans le sens inverse. Le premier album portait sur la mort du personnage principal, le second sur les différentes étapes de sa vie et le prochain sera évidemment sur la création de ce personnage.
Après ce concert au Muscadeath, en avez-vous prévu d’autres ?
Scott : Nous avons déjà donné deux autres concerts au Royaume-Uni et en Allemagne. Nous rentrons à la maison prochainement.
Karl : Nous ne pouvons pas effectuer une tournée de trente jours en bus. Cela me tuerait. Nous avons des boulots et des enfants. Nous jouons les week-ends.
Scott : J’ai des chiens. Et je dois être de retour au travail les lundis matins.
Parlons de tatouages maintenant car tu portes deux grands tatouages sur tes bras.
Karl : Ils sont très vieux. Après une tournée, en 1990, Morbid Angel (ndj : groupe de death metal US des années 80) était mon groupe préféré et l’un des leurs avait un tatouage d’un gros démon vert. Alors je me le suis fait tatouer sur le bras gauche, ce qui représente aussi le concept de l’un de nos albums. Et pour le bras droit, j’ai été influencé par le chanteur de Possessed, Jeff Beccera. C’était notre génération quand on était jeunes!
Comment vas-tu célébrer ton anniversaire aujourd’hui ?
Karl : Aujourd’hui, j’ai pris l’avion, via une escale de 4 heures à Schiphol (ndj : aéroport d’Amsterdam) et on espérait avoir un temps magnifique en arrivant. A 23 heures, je serai sur scène. Je boirai quelques bières mais il n’y a pas de gâteau d’anniversaire prévu. Demain, je vais visiter Nantes. Pour être sincère, quand tu as 58 ans, tu fêtes rarement ton anniversaire ! (rires)