Salut les gars, il s’agit ici de votre première interview pour ce webzine donc vous imaginez bien que j’ai pas mal de questions à vous poser! Mais avant cela, merci de vous présenter, de présenter le groupe et de me dire comment vous vous êtes rencontré (comment est né ce projet).
Salut, je m’appelle Julien et je suis le chanteur et guitariste à l’initiative de WOLVE, et accessoirement compositeur du premier album Sleepwalker.
En live nous sommes une meute de quatre barba… musiciens : Alexandre à la guitare/choeur, Hugues à la basse et Simon à la batterie/percussion. Le projet est né durant mes études en école de musique à Paris en 2009 je me suis mis à écrire de la musique autour d’une histoire qui conduit un personnage vers ses instincts primaires, un voyage onirique à travers un tableau terrestre, aquatique et spatial. L’envie était surtout de répondre à un certain besoin d’expression et c’est ainsi, je crois, qu’est né WOLVE.
Qui a eu l’idée du nom de groupe et pourquoi ?
Le projet à trouvé son nom pendant la période de mixage de l’album sur lequel je travaillai avec Brice Chandler. Quelque chose d’instinctif et animal ressort de la musique. WOLVE peut signifier « se comporter comme un loup » et « imiter le hurlement d’un loup », il correspond beaucoup à ce que j’évoque dans l’album…
Bien ! Les présentations faites, et pour mieux appréhender votre musique, merci de me dire quelles sont vos influences musicales.
Nous n’écoutons pas tous les mêmes choses mais nous nous rejoignons sur beaucoup d’aspects.
Personnellement, j’écoutais beaucoup les albums que passaient mes parents à la maison, ils sont très blues/jazz/rock, puis adolescent je suis tombé dans la période rock issu des 90’s (Radiohead, Smashing Pumpkins, TOOL, RATM, Soundgarden,…). Très vite je me suis intéressé à beaucoup de styles différents sans me mettre aucune barrière, du Jazz comme Miles Davis, Chet Baker mais aussi des groupes plus récents comme Esbjorn Svenson Trio (E.S.T.).
J’ai également beaucoup écouté de soul music (Bill Withers, beaucoup d’artistes de la Motown), du hip hop (A Tribe Called Quest, The Roots…), de la trip hop et des musiques plus dark comme Dead Can Dance. J’écoute aussi beaucoup de B.O de films, j’adore celle de Reservoir Dogs… Je suis fan de Chopin et je ne m’arrête pas à un style comme je le disais, je suis « musicovore » tu sais…
© Adrien Oumhani, Normandie
Comment vous êtes-vous mis respectivement à la musique ? Avez-vous suivi des cursus type école de musique ou, au contraire, avez-vous tout appris seuls ?
Ma première guitare, une classique noire, cheap et toute petite offerte pour mes 7 ans dans mes souvenirs… mais je n’ai pas eu le coup de cœur immédiat. Il est arrivé bien après, je devais avoir 14 ans et je n’arrêtais pas de tomber en skateboard. Je me suis dit qu’il serait sans doute plus sage de trouver un passe temps moins dangereux ! La guitare est mon instrument de prédilection, je joue aussi de la basse et je « joue » du piano. Je suis principalement autodidacte, tant par mon approche de l’instrument que celle de la MAO. 80% de mes connaissances ne sont pas issue de l’école. Je ne dis pas que l’école n’est pas une bonne manière d’apprendre, mais personnellement j’ai tendance à préférer apprendre par moi même en réponse à mon besoin d’expression.
Comment se passe le processus créatif dans le groupe ? Afin de trouver de nouveaux riffs, de nouvelles idées, vous préférez travailler chacun chez vous et venir en salle de répétition avec des choses construites ou êtes-vous plus adeptes du Jam tous ensemble pour trouver l’inspiration ?
Étant à l’initiative du projet et du premier album qui est un essai très personnel, WOLVE est mon projet, je l’ai enfanté en quelque sorte, je reste donc à l’initiative des idées et concepts. Le groupe s’est formé il n’y pas si longtemps : cela fait plus d’un an que Alex et moi jouons ensemble, un an tout juste pour Simon et quelques mois pour Hugues. J’ai beaucoup de chance de jouer avec eux, c’est un vrai plaisir de partager cela ensemble. Pour en revenir à ta question (difficile), je dirais que j’ai tendance à venir au studio avec des idées sur lesquels j’ai déjà travaillé. J’ai souvent une vision très précise de ce que doit être le morceau, après on brode ensemble. En tous cas c’est ce qui s’est passé pour le nouveau morceau que nous avons joué (sous une forme encore embryonnaire) le weekend dernier au festival Prog-résiste en Belgique. Le résultat était plutôt convaincant d’après les retours du public.
D’ailleurs, qu’est-ce qui vous inspire de manière générale pour composer quelque chose ?
La vie, les rencontres, les shitty days, les incompréhensions, les emmerdeurs… et certaines œuvres cinématographiques d’anticipation des années fin 60/80 comme 2001: l’Odysséee de l’Espace ou Blade Runner.
4/Vous avez fait le choix (judicieux) d’alterner des chansons au format radio avec des chansons de plus de 10 minutes (ce qui, en grand fan de prog que je suis, ne me dérange pas outre mesure ! ). Déjà, pourquoi ce choix d’alternance et ce choix de composer des chansons au format radio et d’autres vraiment longues ?
Je voulais que la musique serve le propos le mieux possible, certains morceaux étaient plus longs mais il était préférable d’enlever le superflu pour ne laisser que le meilleur. Je suis parti sur l’écriture de trois longues pièces ( Cassiah , Ocean et Colors Collapse ), les piliers de mon histoire. Sleepwalker possède effectivement une durée de 3min33, mais ce n’était pas calculé. C’est un morceau qui a même été écrit relativement vite comparativement aux autres, il est venu plus naturellement. Il était la parfaite clôture pour ce voyage, un générique. Les deux autres sont une introduction ( The Tall Trees ) et un interlude ( Countdown ) sur laquelle j’ai eu une approche qui s’apparenterait plus à du sound design (l’idée était de générer une ambiance évoquant l’intérieur de la nacelle d’un vaisseau). Je vois plus l’album comme une longue piste à écouter, c’est plus immersif et personnellement… c’est comme cela que j’écoute mes albums préférés.
https://www.youtube.com/watch?v=28xclmjsaSg
Ensuite, concernant les chansons de plus de 10 minutes, avez-vous travaillé de la même manière que pour des chansons de 3 minutes ?
Je crois qu’aucun morceau n’a été travaillé de la même manière que ce soit dans l’écriture ou la production. Soit les choses venaient naturellement et sincèrement, soit elles étaient forcées et donc immédiatement oubliées. Certaines parties demandaient plus de temps que d’autres… l’un de mes objectifs était d’essayer d’avoir le résultat le plus organique possible, et également que ces trois plages possèdent une palette de couleurs différentes dans ce qu’elles évoquent. La seule similarité réside peut-être dans le fait que j’ai beaucoup travaillé les idées primaires sur ma guitare acoustique, tant pour les longs titres que pour les plus courts.
Est-ce un empilement de différentes chansons ou avez-vous composé ça « d’une traite » ?
Je ne le vois pas comme ça, chaque long morceaux est une pièce à part entière, avec ses sous chapitres.
Vos morceaux sont particulièrement riches en ambiances et en sonorités plus moins « hard » .Comment définissez-vous les « limites » de votre création ?
Je dirais qu’il est difficile de travailler le ventre vide.
Afin de renseigner les gens qui n’ont pas encore écouté votre album, dites m’en un peu plus sur la portée des paroles de vos chansons ?
Ce sont des textes que j’ai écrit sur une période de trois années… J’ai pas mal voyagé durant l’écriture de l’album, certaines paroles ont été écrites en Afrique, c’est un contexte qui m’a beaucoup influencé de manière spirituelle je crois. L’album conte le voyage, ou l’expérience d’un personnage à travers trois états différents, terrestre, aquatique et spatial. Post mortem, même si d’un certain point de vue, l’album parle beaucoup de la vie.
J’associe ce que j’écris à des choses très visuelles, je fais de mon mieux pour retranscrire les images que je vois. Les textes font partis d’un tout, j’évoque beaucoup de choses personnelles, je me moque aussi… mais ils sont, pour moi, tout aussi important que les textures autour.
Quelle est la chanson que vous auriez d’ailleurs aimé écrire ?
Je n’aurais pas forcément aimé les écrire mais j’ai une affection particulière pour Thru The Eyes Of Ruby des Smashing Pumpkins et peut être… Loser de Beck!
Avez-vous beaucoup de chansons, ou de parties de chansons, que vous n’avez pas utilisé pour cet album et que vous allez utiliser pour le prochain ? Ou alors ce qui n’est pas utilisé est perdu à jamais ?
Il y en a oui, mais tu sais, il a presque été écrit en one shot. Ce qui n’a pas été retenu n’était pas suffisamment bien ou ne servait pas le propos. Il y avait un morceau très bien pourtant… et de bonnes idées… et d’autres vraiment pourries que j’ai vite oublié ! Je ne pense pas dépoussiérer les choses pour un prochain opus, cela ne me ressemble pas, mais je ne peux pas dire que je ne me re-pencherais jamais dessus. Je pense que je n’en ai pas fini avec cet album.
Combien de temps avez-vous mis pour composer, enregistrer cet album ? ( et où l’avez-vous enregistré ?)
Très exactement deux ans et demi d’écriture et maquettes. L’album a été enregistré sur une période d’un an et demi à divers endroits : toutes mes guitares ont étés enregistrés en 2011 dans une maison de campagne en Normandie. Je ne sais plus si la maison ou le bled s’appelait « La Roquerie », mais plutôt bon présage en soi. J’ai ensuite dû partir en Afrique quelques temps où j’ai pu peaufiner mes textes. Les batteries, percussions et violoncelles ont été enregistrés dans un studio à Porte de Montreuil. J’ai enregistré une grande partie des voix dans mon appartement à Paris dans lequel j’ai effectué quelques arrangements. D’autres voix et arrangements ont été effectués dans un studio à Joinville où s’est d’ailleurs déroulé le mixage fin 2012. L’album a été masterisé par Andy Vandette chez Masterdisk à NYC courant 2013.
Parlons un peu des dates ! Avez-vous des choses à me dire sur ce sujet concernant 2015?
Nous avons ouvert pour FISH au Ninkasi Kao en Février dernier, ainsi que pour ARENA au Divan du Monde la semaine dernière. Nous avons également été invités à jouer pour la 15ème édition du festival Prog-résiste qui restera un merveilleux souvenir pour nous avec un super public. D’autres dates seront communiquées prochainement pour fin 2015, début 2016. Je peux déjà t’annoncer que nous serons au Covent Garden d’Eragny sur Orge le 23 Octobre prochain.
Peut-on parler d’un vidéo clip pour ce premier opus ? D’ailleurs, quel est votre avis sur l’utilité des clips à l’heure actuelle ?
Un clip est en cours de discussion actuellement, forcément sur le morceau Sleepwalker , ce n’était pas mon choix initial mais il est compliqué de monter un clip sur un morceau de 11 min lorsque tu es un groupe émergent.
Cependant, il n’est pas impossible, si je trouve les bonnes personnes, de faire quelque chose de sympa et un peu barré sur l’un des longs morceaux. MTV, c’est fini. Mais le clip reste un bon moyen de diffusion sur les nouveaux médias aujourd’hui, encore faut-il que le clip soit intéressant…
Question de gout, vous êtes plutôt clips scénarisés ou performance live ?
J’aime beaucoup certains clips scénarisé, un peu barré comme ceux qu’a pu faire Fincher ou Spike Jonze, et j’aime beaucoup les performances live. Mais je ne supporte pas les clips mi-scénarisé, mi-performance live sur lequel on colle la musique de l’enregistrement de l’album.
Vos coups de cœurs musicaux du moment ?
Je ré-écoute pas mal A Song For The Deaf des QOTSA en ce moment.
Quelle est la question qu’on ne vous a jamais posé et que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Je ne sais pas mais je trouve qu’on me pose très souvent celle-ci ! Et je ne l’aime pas beaucoup d’ailleurs !
Avez-vous une dernière chose à dire pour conclure cette entrevue ?
Oui ! Nous ouvrons notre site internet : http://www.wolve.us sur lequel vous pourrez trouver l’album dans des mp3 de haute qualité, mais aussi toutes informations relatives au projet, et surtout le forum sur lequel on réserve quelques surprises : un endroit convivial pour échanger autour de beaucoup de choses. Vous pourrez également vous inscrire à une newsletter qui ne sera pas spammique.
Aussi, je sais qu’on me demande souvent de communiquer sur l’éventuelle sortie de l’édition vinyle depuis quelques temps… je ne peux pas encore donner de date exacte mais je peux dire que c’est pour la fin de l’année. Elle devrait être accompagnée d’artworks, dans un packaging soigné. Il devrait y avoir la possibilité de la pré-commander, ce sera une édition limité et numérotée.