Among The Living
Interview

Rencontre avec Billy, batteur du groupe anglais Puppy

A l’occasion de la sortie d’un premier album plus que prometteur, rencontre avec Billy, batteur du groupe anglais Puppy. Découverte d’un jeune groupe aux influences éclectiques, dont le son rétro ravira les fans de classic rock mélodique et de heavy old school.

 Puppy


En premier lieu, pourrais-tu te présenter pour les lecteurs d’Among The Living ?

Je m’appelle Billy, et je joue de la batterie dans le groupe Puppy. Je réalise également les clips vidéo avec le bassiste.

Votre premier album, The Goat, vient de sortir début 2019. Que pouvons-nous en attendre ?

Notre premier disque est très dynamique, plein de riffs. Nous avons grandi avec Pantera. Pour nous, c’est toujours très important d’avoir de bons riffs dans une chanson.

Le clip vidéo de votre single World Stands Still est un mélange d’inspirations punk rock et de narration. Qu’est-ce que ton groupe a voulu transmettre à travers cette histoire ?

Nous avons tous grandi avec MTV. Je ne sais pas si vous aviez cette culture-là en France aussi. Pour nous, les clips étaient très importants durant toute notre adolescence. Nous sommes aussi de très grands fans du Seigneur des Anneaux. Les trois films ont marqué notre enfance. Nous sommes donc extrêmement inspirés par la mythologie de Tolkien et par les thématiques ésotériques. Ces thèmes sont d’ailleurs très présents dans le heavy metal, de Led Zeppelin à Black Sabbath. Nous nous sommes toujours beaucoup intéressés à la façon dont le rock arrive à inclure cette culture fantasy dans la musique.

C’est donc ça que nous avons essayé de transmettre dans notre clip vidéo. L’histoire parle d’une petite fille gobelin, qui s’habille pour sortir. Elle nous représente quand nous étions enfants et que nous allions à nos premiers concerts de rock, en jeans baggy et baskets de skateurs. La petite héroïne symbolise nos débuts dans la musique en tant qu’adolescents. Une des thématiques principales de notre groupe est le fait d’être des geeks dans un univers macho et sans pitié. Cette mentalité brute de décoffrage est très exprimée dans l’univers du metal, essentiellement masculin. Nous adorons Metallica et Slayer, mais nous ne nous sommes jamais sentis très confortables dans la peau de rockeurs virils. Nous utilisons donc l’heroic fantasy comme échappatoire.

Votre musique évoque un mélange entre des éléments grunge et le groupe Ghost. Est-ce que ces deux genres ont été une source d’inspiration pour vous, ou s’agit-il d’une coïncidence ?

C’est très juste ! Ce qui me plaît dans le grunge, c’est la versatilité de ce genre musical. Par exemple, Soundgarden et Nirvana ont à la fois tout en commun et rien à voir. L’époque grunge est pleine de sons très lourds et de textes profonds. Nous avons toujours beaucoup apprécié ça.

Quelles sont tes influences principales ?

J’étais à l’école avec notre chanteur. A cette époque-là, nous adorions les Beastie Boys, et nous écoutions pas mal de hip hop et de rap. Cela nous a certainement pas mal influencés. L’actualité politique nous inspire également beaucoup. Nous sommes très à gauche, et nous ne voulons jamais paraître macho même si nous jouons du metal. Au niveau de la pop culture, je pense que les jeux vidéo et le cinéma ont toujours été de vraies influences pour moi.


Puppy the goat


Tu viens d’évoquer le côté macho qui entoure le monde du rock… Penses-tu qu’il est important aujourd’hui de briser les idées reçues autour de cet univers ?

Cela semble ridicule, car Puppy est composé de trois garçons, trois mecs blancs de Londres. Nous avons conscience d’être nous-même un stéréotype. Je pense que ce qui est intéressant, c’est le contraste entre le côté radical du metal et le fait que ce ne soit pas le genre musical le plus impliqué politiquement. Prenez Black Sabbath ou Slayer… Ces deux groupes ont des images extrêmes, mais ils ne sont pas spécialement impliqués dans des causes humaines.

Quand on regarde vos clips, on peut ressentir un contraste entre votre musique, assez vintage et d’inspiration classic rock, et des images très contemporaines. Est-ce que cette opposition est voulue ?

Je pense que la notion de contraste est inhérente à notre travail. Par exemple, nous nous appelons Puppy, un nom à la consonnance très douce, mais notre logo est assez metal. Nous sommes aussi catalogués comme un groupe de metal, alors que notre musique n’est pas si metal que ça. En réalité, nous sommes des outsiders. Concernant nos clips, nous aimons beaucoup le côté bricolé qui se détache des vidéos de skateboard des années 90. C’est l’esthétique que nous essayons de reproduire.

I feel an evil, Demons… Les titres de vos chansons semblent tirés de l’univers occulte et mystique. Est-ce juste ?

Tout à fait. Nous sommes passionnés par la manière dont la musique rock s’approprie les codes de l’ésotérisme. Nous avons donc utilisé ces codes-là pour créer une mythologie autour de notre groupe. Quand j’étais petit, j’étais fasciné par les légendes urbaines horrifiques qui entouraient les groupes de rock. Il y avait l’histoire du chanteur de Slipknot qui respirait un oiseau mort avant chaque concert, et celle d’Ozzy Osbourne qui aurait un jour mordu une chauve-souris. J’avais à peine douze ans, et j’adorais tout ce qui était morbide. Le titre de notre album Goat a été choisi en référence à la façon dont le symbole du bouc est utilisé dans la culture rock. J’aime ce symbole omniprésent, je le trouve à la fois cheap et grandiose. Le titre de notre album est avant tout une farce !

Tu dirais donc que la symbolique ésotérique qui entoure Puppy est ironique ?

Non, pas totalement, car nous sommes réellement intéressés par la façon dont cette symbolique est utilisée par les autres. Ce que nous aimons dans l’ésotérisme, ce sont les significations multiples qui s’y rattachent. Par exemple, la Wicca et la philosophie New Age sont très philosophiques, et s’éloignent fortement des clichés incluant Satan et son imagerie ensanglantée et morbide.

Quelle est l’histoire de Puppy, et comment est né votre projet ?

Le chanteur et moi étions à la même école dès nos onze ans. A cette époque-là, j’adorais Limp Bizkit, Deftones et Korn. Je pensais être le mec le plus cool de la classe ! Quand j’ai vu Jock, le chanteur, pour la première fois, il portait un tee-shirt Korn. J’ai essayé de le tester, pour voir s’il était fake ou pas. Nous sommes rentrés de notre premier jour d’école ensemble, et Jock m’a proposé d’aller chez lui. C’est alors qu’il m’a montré une vidéo du bassiste de Korn. A partir de ce moment-là, nous avons commencé à devenir très proches. Nous avons eu cinq ou six projets de groupe avant Puppy, qui est notre premier projet sérieux !

Quels sont vos projets à venir pour les prochains mois ?

Nous sommes actuellement en tournée pour les semaines à venir, et nous allons réaliser de nouveaux clips. Nous allons bientôt aux Etats-Unis, nous avons notre première tournée solo en Angleterre, ainsi que des festivals cet été. Nous avons vraiment hâte ! 

 

Merci à Billy.


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