Entretien avec Klaus Eichstadt, guitariste d’UGLY KID JOE dans les bureaux Gibson de Paris.
Propos recueillis par Yann Charles – Traduction Stéphane Birlouez
05/10/2015

1 / C’est le grand retour d’UGLY KID JOE sur le devant de la scène, quel est votre sentiment à ce sujet?
Oui c’est vraiment un très grand moment pour le groupe de retrouver la scène, le public, et de pouvoir jouer nos nouveaux titres au côté des anciens. Cela fait si longtemps et c’est un vrai plaisir de se retrouver tous ensemble.
2 / A propos de votre nouvel album, le titre et l’artwork c’est un peu un clin d’œil au passé, mais en plus « Trash »?
Oui tu as parfaitement raison, c’est un clin d’œil au passé. Partir de notre premier Ep, As Ugly As They Wanna Be, pour arriver à Uglier Than They Used Ta Be c’est un peu un retour d’entre les morts. La pochette montre bien cette notion de Kids qui sortent de terre, mais en version plus…. « Uglier » (Rires).
3 / Avec cet album vous êtes dans un mode plutôt « retour aux affaires » ou est-ce juste pour faire plaisir à vos fans et vous ?
Oh, je pense que c’est un peu des deux oui. C’est un retour du groupe. Depuis 3 – 4 ans on est en mode « revival » et cela après 16 ans d’absence. Avec la sortie de l’EP Staiway To Hell en 2012, nous ne savions pas ce que cela allait donner. Nous avons tourné un peu, dans différents endroits et donné de très bons concerts, et reçu un accueil vraiment favorable. Alors on s’est dit « On le refait ? » et on l’a refait, avec un album cette fois ci. (Rires)
4 / En termes de quotidien, êtes-vous préparés à revivre ça ?
Nous l’avons fait pendant 7 ans d’affilés, et on est prêt pour remettre ça pendant 4 ou 5 ans de plus je pense. Je suppose que nous voulions être de retour…et nous voilà. (Rires)
5 / Quand avez-vous décidé de reprendre l’aventure et qui en a eu l’idée ?
Oh en fait c’est marrant car c’est Dave qui m’a appelé, il était avec Whithfield, et il me dit : « Eh on a quelques trucs à enregistrer, si on reformait le groupe et on enregistrait un album ? ». Ce à quoi j’ai répondu « Ok ». J’ai pris ma voiture, et je suis parti à la recherche de Cordell, comme les blues brothers, et je l’ai trouvé. On a pris des tickets de bus pour Los Angeles et nous avons enregistré le EP Stairway to Hell.
6 / Comment avez-vous composé cet album? Qui a fait quoi?
En fait nous l’avons composé de différentes façons, mais aussi comme depuis le début, avec la même méthode. C’est Dave, Whithfield et moi qui écrivons, mais tout le groupe est amené à changer le contenu des chansons, aussi bien au niveau des textes que de la musique. En fait parfois un de nous arrive avec un titre entier de composé pour au final se retrouver à 5 à avoir remodelé le morceau. Et à l’inverse il y a des titres signés juste par l’un d’entre nous. Il n’y a pas vraiment de règles.
7 / Combien de temps s’est Il passé entre la première idée de l’album et la fin de l’enregistrement de celui-ci?
Nous venions de finir notre tournée Australienne en 2014, en mai si je me souviens bien, et Whithfield m’a dit « écris des riffs, écris des morceaux ». Et je me souviens que c’est à ce moment-là qu’est née l’idée de faire cet album.
8 / Pourquoi avoir choisi l’auto production et cette option participative plutôt qu’une voie plus traditionnelle pour cet album ?
Il n’y a pas de « voie traditionnelle ». Si la voie traditionnelle c’est d’avoir un Label, qui vous désigne un producteur et une façon d’enregistrer votre album, alors cela ne nous intéresse pas. Nous avons un producteur dans le groupe en la personne de Dave, nous savons comment enregistrer un disque et cela de façon économique aussi. La campagne PledgeMusic a bien marché, c’est quelque chose qui fonctionne réellement. Elle permet en plus d’impliquer les fans dans le groupe et sa création.
C’est un truc de dingue pour un fan, il peut voir le groupe en studio, avoir son nom sur l’album, le recevoir avant tout le monde.
9 / Comment s’est passée votre collaboration avec Phil Campbell?
C’est une longue histoire. (Rires) Elle a commencée en 1992 lorsque nous tournions avec MOTORHEAD. Nous avions enregistré avec Lemmy et Ice T le morceau Born To Raise Hell et par la suite, en 1996 sur l’album Motel California, le titre Little Red Man toujours avec Lemmy. Alors lorsque nous avons tourné à nouveau en Europe, Phil Campbell est venu sur quelques concerts ou nous avions joué Ace Of Spades. Naturellement on a enregistré la reprise avec Phil, qui avait mis une condition : de jouer d’autres titres avec nous. (Rires). Ces trois titres avec Phil bottent le cul, et le reste fait partie de l’histoire. (Rires)
10 / Qui a eu l’idée de reprendre Papa Was a Rolling Stone des Rare Earth, et en particulier de le faire avec Dallas Frasca?
C’était pendant notre tournée Australienne, à Melbourne ou nous avons rencontré les Dallas Frasca, et nous avons jammé avec eux. Ils sont complètement « crazy » et donc la connexion s’est faite naturellement (Rires). Et nous sommes entrés en studio quelques jours plus tard pour enregistrer ce morceau. Dave l’a remixé et on a décidé qu’il serait vraiment bon de l’intégrer à l’album.
11 / Quelle a été la réaction du public à votre retour sur scène après une si longue absence?
C’était la folie. Nous ne savions vraiment pas à quoi nous attendre avec ce retour, et le premier concert fut vraiment énorme. Ce fut complet rapidement, les kids chantaient les paroles, même sur les nouveaux titres, nous étions sur le cul. (Rires) Nous étions revenus en 1992-93 en terme d’énergie. Je n’explique pas cela, mais je pense que cela ne doit pas l’être (rires).
12 / Quel est votre relation avec le public français? Y a-t-il une chance de vous voir bientôt en France?
Oui, nous avions déjà passé quelques jours à Paris en 1998 et je dois dire que c’est une des villes les plus géniales du monde. J’y suis revenu peut être une dizaine de fois dans ma vie, et je me souviens très bien de notre premier concert ici, c’était à l’Elysée Montmartre, et c’était la folie. C’est une des premières fois ou je me suis dit « Oh merde, on est un groupe connu » (Rires). Je me souviens de la ferveur des fans, de les voir courir à l’ouverture des portes. Wouhaaa ! Je ne te parle pas des slams avec les kids qui arrivaient sur scène. Incroyable !
Donc, définitivement, on espère venir jouer à Paris, plus que tout.
14 /Que pensez-vous de la scène métal du moment et quelle place y avez-vous selon vous ?
Honnêtement je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’il va nous arriver (Rires). C’est une question compliquée. En Europe la place du heavy métal est énorme. Nous l’avions constaté en 2013 lorsque nous avions joué au Wacken, et je n’avais pas vu quelque chose comme ça depuis longtemps. Un retour dans les 80’s (Rires). Et nous nous sommes retrouvés au milieu de groupes de Heavy Métal, de Death métal, et on nous disait « eh vous avez des riffs de heavy dans vos compos ». Alors notre place n’est définitivement pas au top, mais on ne sait pas vraiment ou on se situe (Rires).
15 / Pouvez-vous définir Ugly Kid Joe en 2-3 mots?
(Fuck.. (Rires) Shit…) En un ou deux ?… Vraiment? (fuck) (Rires) Nous sommes… (long, très long , blanc…) Rock’N’Roll !
16 / Une dernière question. Quel est le dernier album que vous avez écouté à part le vôtre?
Oh… en fait je ne sais pas trop… Ah oui, c’est le Fair Warning de VAN HALEN, j’adore cet album et je l’écoute dans ma voiture.