Le samedi 18 févier 2017 nous nous sommes entretenus avec Léo, guitariste du groupe WEAKSAW pour parler de leur dernier opus The Wretched Of The Earth sorti en mai 2016, mais pas que!
Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Salut, moi c’est Léo, guitariste de WEAKSAW. Le groupe existe depuis 2007. On vient du sud de la France, de Montpellier pour être plus précis. Cela fait donc un petit moment qu’on est là, 9 ans déjà, et on a toujours le même line up.
On a commencé avec Brian, le batteur. Deux à composer pour ensuite, durant l’été 2007, recruter les membres complémentaires du groupe avec qui on est toujours aujourd’hui.
The Wretched Of The Earth est votre second album depuis Weaksaw en 2012, si l’on excepte un EP en 2013. Que s’est-il passé depuis ?
En fait c’est un peu particulier car les titres de l’Ep de 2013 se retrouvent entièrement sur notre dernier opus, mais complètement ré-arrangés. Il faut savoir que la composition de The Wretched Of The Earth, qui est sorti en mai 2016, a été commencée en 2010 et ce jusqu’en 2014. Pour faire patienter notre public on a donc décidé de sortir cet EP. Pendant 4 ans on a produit près d’une soixantaine de démos. Il a fallu tout trier et cela nous a pris beaucoup de temps. Comme nous voulions vraiment donner le meilleur de nous-même dans cet album, on a vraiment pris le temps d’écrémer pour avoir les bons arrangements. Ce fut un travail de longue haleine. Aujourd’hui nous sommes très satisfaits du résultat.
C’est une façon de fonctionner chez vous de retravailler les titres comme ça ou c’était « conjoncturel » ?
Aujourd’hui oui. Avant nous avions une façon différente de fonctionner. Je composais les trois quart des trucs sur mon ordi chez moi mais c’st fini. Je commençais à en avoir marre de bosser avec des machines (rires). On ré-arrangeait les titres en repet, mais le gros était fait à la maison chacun de son côté. Aujourd’hui on reprend à l’ancienne, avec les repets en garage, pour composer vraiment ensemble.
Comment êtes-vous arrivé à cette collaboration avec Mark Lewis (CANNIBAL CORPSE) ?
Je t’avouerais que je ne sais toujours pas vraiment comment on y est arrivé (rires). En fait on voulait vraiment passer au niveau supérieur quant à la production et au son, et c’est naturellement qu’on a pensé à Mark Lewis, car on adore son travail et en particulier celui qu’il a réalisé avec Whitechapel. On a eu de la chance qu’il nous réponde favorablement car c’est quelqu’un de très pris et demandé, surtout quand la demande vient d’un petit groupe du sud de la France. Mark est quelqu’un de très sympa, et on est parti enregistrer une partie de l’album en Floride, faire les batteries avec Brian au Audio Hammer Studio ou nous avons également travaillés avec Jason Suecof (Trivium, Death Angel, Whitechapel,…). Ensuite Mark est venu en France pour enregistrer le reste de l’album. On est vraiment comblés avec le résultat et la production de The Wretched Of The Earth.
Le titre de l’album est bien en adéquation avec ce que ressent une partie de la population mondiale, une sorte d’oubli et d’abandon des plus précaires. Est-ce le sens du titre ?
The Wretched Of The Earth est un bouquin de Franck Fanon. C’est un essai anti colonialiste dont on s’est inspiré pour développer le thème de l’album et des laissés pour compte qui se prennent toujours tout dans la gueule. On a voulu prendre ce thème des oubliés de l’histoire et d’autres tout aussi variés comme par exemple l’histoire de ce sous-marin qui a coulé sans raisons dans le port de Mourmansk, avec son cimetière d’épaves, avec le titre Zabveniye. On parle d’aliens aussi, de thèmes mystérieux et sombres.
Il y a des incursions plus « aériennes » dans cet opus, comme Zabveniye I&II ou encore Natoma parr exemple. Comment êtes-vous arrivés à ce développement ?
En fait ce que l’on voulait c’était prendre le contrepied des albums de métal qui vont à fond la caisse du début à la fin, en y incluant des passages aériens. C’était un gros défi pour nous de trouver l’équilibre sans pour autant verser dans le prog sur ces passages. On voulait des incursions mélodiques simples et jolies, avec des transitions naturelles et pertinentes. La transition entre les deux Zabveniye en est le parfait exemple dans lequel on a même réussi à mettre de la flute sans pour autant que cela sonne « cheap » (rires).
Vous avez une vraie identité. Comment vous cataloguez vous dans le Deathcore, même si c’est un peu réducteur?
Bin tu vois tu as déjà répondu à la question. On fait du rock ou du métal à flute à bec (rires).
On a bien une touche Deathcore c’est indéniable, mais on tend tous à dépasser un peu ça, ces clivages. De plus on écoute beaucoup de choses en dehors du métal, nos univers d’influences sont vastes et variés. En gros on peut dire qu’on fait du métal moderne.
Quelles sont vos influences majeures?
Il y a vraiment beaucoup de choses qui nous influencent. Personnellement j’écoute beaucoup de Trip Hop, notamment Bonobo, Tyko et des choses comme ça. Erwan (guitare) lui est fan de Black Métal et joue aussi dans un groupe de chant occitan, Bryan (batterie) adore le gros rock qui tape, et Charles (basse) a joué dans un groupe de musique cajun ! Tu vois c’est vraiment hyper varié. En fait quand on est dans le van en tournée, on n’écoute pas beaucoup de métal. L’influence principale qu’on va avoir dans le métal viendra des groupes qui prennent soin de ce qu’ils composent, comme du travail d’orfèvre au niveau du son, à l’image d’un Gojira par exemple ou de Deftones.
Après dans le gros métal qui cogne on adore Hatesphere, Behemoth et Whitechapel. On essaye de tout prendre pour rendre une musique sans étiquette. On n’est pas des « techniciens », on veut que notre musique respire et ne soit pas écrasée par la technique.
Quel est le modèle économique de WEAKSAW ?
On est tous millionnaires et on vit dans nos villas à long beach (rires). Plus sérieusement il y a un peu de tout dans WEAKSAW. Tristan et Charles sont intermittents dans le son pour la télé, moi-même j’ai repris mes études et je donne des cours de musique à coté, c’est assez varié.
Des projets de tournées ?
Carrément oui ! On n’arrête pas de tourner en fait. Là nous étions en Italie, en Belgique et en France alors que nous venions de finir une tournée en Espagne et au Portugal. On va souffler un peu pour repartir bientôt. On va viser les festivals aussi.
Votre album est sorti en mai, pourquoi n’en faire la promo qu’aujourd’hui ?
En fait c’est passé plutôt vite. On a fait un peu les choses à l’envers. On a eu ce deal chez Lifeforce Records, un super label allemand, et on s’est retrouvés à faire l’album mais sans s’occuper de la promo.
Qu’écoutez-vous en ce moment, album de chevet ?
Alors en ce moment j’écoute Tyko du Triphop et également un groupe japonais qui s’appelle Mono, du post rock. En métal je me passe en boucle Whitechapel beaucoup.
Qu’est-ce que ça fait d’être dans tes baskets ?
Beaucoup de soucis (rires). Non je déconne. En fait je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma musique. Je suis vraiment content d’être dans mes pompes et de pouvoir faire ce qui me plait en 2017.
The Wretched Of The Earth marque donc votre retour dans les bacs. Qu’attendez-vous de cet opus ?
Cet album marque un tournant dans l’histoire du groupe, avec une prod au top. On a pas mal d’ambition avec The Wretched Of The Earth, on veut tourner au maximum et on évolue doucement mais surement.
Que signifie pour vous AmongTheLiving ?
Un site plein d’avenir (rires). On connait bien et on est content qu’il y ait beaucoup de sites comme le tien pour promouvoir la bonne musique.
