CERNUNNOS édition 2025 – Day2
Dimanche 23 février
Cette année, le Cernunnos fête ses 15 ans…
Deos :
L’armée romaine a envoyé sa légion de fer, ou plutôt de metal. En effet, Deos réveille la furie en nous. A l’heure de la digestion du dimanche midi, les entrailles ont vite fait de résonner en chœur avec la marche rythmique de la légion.
Deos propose une musique brutale mais néanmoins mélodique, avec des paroles qui explorent les thèmes historiques de la Rome antique. Leur musique est caractérisée par une approche old school, mêlant rage et mélodie. Leur dernier album, Furor Belli, reflète cette approche avec des morceaux qui capturent l’essence de la fureur et de la puissance de l’Empire romain.
Quoiqu’il en soit, le concert est intense et le groupe mérite d’être noté dans un coin de la mémoire surchargée de tout amateur de musique extrême.
Det Var :
L’ambiance éthérée des traditions nordiques s’installe sur le Cernunnos. Un peu de douceur de vivre avec cette musique hypnotique et envoûtante, inspirée des mythologies nordiques et des traditions folkloriques scandinaves.
Det Var propose une musique néofolk qui transporte le public dans un univers mystique et ancestral, utilisant des instruments traditionnels comme la lyre Kravik et la Talharpa. Les voix graves des musiciens ajoutent une résonance particulière aux thèmes de leurs chansons, souvent inspirés des Hàvàmals, un texte viking qui explore la sagesse et la philosophie. Leur musique est un voyage sonore à travers les paysages et les légendes du Nord.
Mourning Wood :
Mourning Wood c’est un peu les potes rigolos qui montent sur scène pour faire pleurer de rire les copains avec une décoration florale (normal, ils viennent des Pays-Bas) assez kitch. Ici c’est festif, les festivaliers rigolent et ça fait du bien entre ballons et machines à bulles qui fait plaisir aux enfants et aux « grands » enfants. On s’amuse avec leur musique décalée où humour et bonne humeur nous permettent de rentrer doucement dans cette deuxième journée.
Les Compagnons du Gras Jambon :
Initialement, les Compagnons du Gras Jambon sont une formation de musique d’inspiration médiévale et folk créée à Toulouse en 2009. Ils se distinguent par leur approche unique, qui combine des airs traditionnels avec une touche d’humour et de festivité.
Les Compagnons du Gras Jambon proposent un répertoire cosmopolite et enjoué, mêlant instruments traditionnels comme la vielle à roue, la nyckelharpa et la gaita avec des rythmiques modernes. Leur musique est une fusion de styles, alliant influences folkloriques variées à une énergie festive. Le nom du groupe reflète à merveilles les attendus. Le public s’y prend rapidement et la grande salle est pleine à craquer de joyeux compagnons ! Tout comme au Motocultor l’été dernier, le groupe propose ici une version quasi-metal de leur répertoire. Et la sueur qui ruisselle prouve l’efficacité de la mixture.
Mention spéciale au moment « triangle », parfaitement exécuté !
Morgarten :
Morgarten propose une musique qui allie puissance et mélodies folkloriques, avec des paroles qui explorent souvent les thèmes de l’histoire suisse, notamment la légendaire bataille de Morgarten qui symbolise parfaitement la lutte inégale entre des paysans et une puissante armée. La connaissance d’un terrain défensif aura permis une victoire éclatante des plus faibles en apparence.
Musicalement, nous sommes face à un pagan metal qui n’hésite pas à tourner vers l’épique, avec des interludes narratifs qui contribuent à plonger davantage le public dans le monde particulier de Morgarten, plein d’héroïsme et de légendes. Leurs compositions s’appuient sur deux albums concepts, qui narrent la quête d’un guerrier.
Irdorath :
Alors là pas de chance. A peine le temps de voir les musiciens biélorusses entamer le premier titre d’une musique traditionnelle haut en couleur avec vielle à roue, violoncelle et bouzouki que les batteries de mon boitier pour une raison indéterminé me lâchent. C’est donc l’appareil entre les jambes que je quitte la Halle pour trouver une prise électrique (difficile au moyen-âge) afin de recharger au plus vite mes batteries. J’en profite pour retrouver mes amis du Beermageddon Fest autour de leur petit stand bien garni d’obscures groupes de black et de pagan.
Grift :
Grift propose une musique introspective et émouvante, qui explore les thèmes de la mélancolie et de l’existentialisme. Les compositions de l’artiste solo Erik Gärdefors sont influencées par des poètes suédois comme Johannes Edfelt et Pär Lagerkvist, et visent à capturer l’essence des paysages sombres et des réflexions profondes. La musique de Grift est très mélancholique, créant une atmosphère fragile et intense. Notons l’utilisation d’un carillon, dont les cloches sont suspendues au manche de la guitare.
Naheulband :
Le groupe français Naheulband est une formation de musique humoristique créée en 2002 par John Lang. Le groupe se distingue par son style unique, qui allie musique médiévale, folklorique, rock et métal, inspiré par la saga audio humoristique Le Donjon de Naheulbeuk.
Nos joyeux lurons proposent une musique enjouée et décalée, basée sur les aventures grotesques des héros du « Donjon de Naheulbeuk ». Leur style musical est un mélange de genres, alliant des éléments de rock, de métal et de musique traditionnelle, avec des paroles humoristiques et parodiques. Le groupe est composé de musiciens passionnés de culture pop et de jeux de rôle, qui mettent en scène leurs chansons avec un esprit ludique et théâtral.
Comme à son habitude, le public répond présent en masse et certains sont venus probablement exprès pour l’occasion.
Les purs amateurs de metal peuvent être décontenancés de voir une salle pleine avec des joyeux troubadours parlant de niveaux, de poulets et de donjons. Mais nombreux sont les multiclassés rolistes-metalleux, sans compter les nains et elfes évidemment !
Kvaen :
On approche de la fin du festival et c’est aux suédois d’avoir l’honneur de fermer les portes de l’Abreuvoir avec leur speed black/pagan metal.
Entre rythmiques endiablées et growl implacable on se prend vite au jeu à rentrer dans la danse les pieds emmêlés dans les jacks. Ce qu’on retient des suédois c’est une grosse énergie bien généreuse qui transmettent au public. La technicité des musiciens ne fait pas de doute quant à l’alternance entre passage bien black metal et mélodies bien à propos. En se laissant porter par la musique on arrive à trouver la patte d’un de leur compatriote comme Necrophobic.
Moonsorrow :
Comme le disent les organisateurs du Cernunnos « parfois les planètes sont idéalement alignées » car ce soir Moonsorrow fête ses 30 ans ainsi que les 10 ans de son passage sur leur scène, encore parisienne à l’époque lors de la 8ème édition).
Moosorrow est la quintessence d’une prestation folk metal chamanique, à la fois mélodique et énergique. En regardant les gens dans les premiers rangs, il était évident que la musique des finlandais véhicule énormément d’émotion et place l’auditeur dans un état de transe au travers de morceaux assez longs.
Moonsorrow termine par « Ihmisen aika (Kumarrus pimeyteen) » ce qui permet de couper les moteurs, de se laisser porter par l’apesanteur et de planer jusqu’au bout de la nuit.
Comme d’habitude, avec le Cernunnos, on a vécu un tourbillon de musique traditionnelle, folklorique, black, pagan et pointilleuse venus des quatre coins de l’Europe. Des festivaliers, toujours aussi passionnés sûrs de trouver des groupes qu’ils ont rarement l’occasion de voir passer par nos contrées.
Une météo toujours parfaite alors que nous sommes en février et que l’on pourrait se geler autour du bar à bière en préférant choisir un chouchen bien chaud plutôt qu’une bière bien fraîche. Pendant ce week-end, on rencontre toujours des curieux qui viennent à la fête médiévale ouverte à toutes et à tous avec de nombreuses expos, exposants et des ateliers pour découvrir ce qu’était le travail il y a fort longtemps : la forge, la calligraphie, les coiffures, le maquillage, la fabrication de savon et le repoussage du cuir…
Cet équilibre entre culture païenne, musiques traditionnelles et metal et fête médiévale avec son marché d’artisans fait de plus en plus d’émules alors ce n’est pas étonnant que le festival affichait sold-out cette année avant son ouverture !
Lionel Born 666 / Thomas Orlanth