CHURCH OF CROW DOOM FESTIVAL III – Day2
Pinerolo, Italie, 4 mai 2025
Texte et photos par Martine Varago
Si une véritable bataille s’est érigée entre les dieux et les démons, c’est surtout une grande leçon de tolérance que nous enseignent les métalleux Italiens.
Cette seconde journée présente huit groupes dont les Finlandais Tyranny arrivés hier.
Par cette belle journée ensoleillée, place à Gli Alberi (en italien signifie les arbres). Groupe de metal formé en 2012 à Turin, en Italie, le quatuor offre une prestation agréable dans une atmosphère aérienne et lyrique. Cette ambiance est renforcée par la voix sublime d’Arianna Prette et par le son du claviériste Giovanni Bersani.
Leurs paroles abordent les thèmes de la nature, des questions environnementales, du réchauffement climatique et de la spiritualité. Un quintet avec du charisme sur scène.
Nero Kane est un duo composé d’une auteure-compositrice italienne au style psych dark folk avec un parcours intime, minimal et décadent et d’un guitariste un peu dément. Leurs compositions se révèlent atmosphériques et expérimentales. Une forte charge émotionnelle se dégage et emplit toute l’église. Le guitariste nous propose une démonstration appréciable d’un archet sur sa six-cordes. Une atmosphère qui se marie parfaitement avec ce lieu sacré. Le public écoute attentivement le duo de metal quasi au bord d’un drame liturgique.
Dead Chasm a été créé en Italie par Lorenza De Rossi (chant / guitare, Stench Of Profit, Psychotomy…), Luigi Corinto (basse, Ira, Perfidous, Evilspell, ex-Torment…) et Davide Bacchetta (batterie, Fuocco Fatuo, ex-Funest, ex-Daemoniac, ex-Torment), trois vétérans de la scène italienne, le groupe sort Dead Chasm en 2022. Leur metal se veut teinté d’influences sombres et expérimentales, reflet de l’expérience de ses membres. Leur metal à la fois death et doom transcende l’obscurité.
Les fameux blasts et les growls du death metal retentissent tel le hurlement de loups dans la forêt. De bons musiciens qui font headbanger l’audience avec un bassiste qui joue intuitivement, avec les doigts et dextérité, de sa 4-cordes majoritairement dans les graves.
In Autumn a été formé à Vicenza en juin 2011 par Cristiano Barocco (guitare et chant d’accompagnement). Le line-up actuel a été complété en 2013. C’est à cette période que le projet s’est inspiré du son et de l’atmosphère de la scène metal suédoise.
Cela a abouti au premier album « Reborn », publié par Buil2kill Records. In Autumn installe un panneau lumineux à son nom, ce qui démontre le soin accordé à leur image. Au milieu des spots de couleur rubis, le groupe suscite un intérêt considérable du public. Le micro rétro s’impose au milieu de l’autel, ce qui va bien avec la voix du chanteur tandis que riffs lacérés et blasts tranchent et se répartissent dans toute l’église.
The Rite avec son black metal commence le début de cette seconde soirée. D’origine italo-danoise, le groupe formé en 2017 a une tendance pour le morbide. De bons musiciens pleins d’énergie qui animent le public chauffé à bloc. Un cercle commence à se dessiner. Très encouragés par l’audience, ils sont vivement acclamés.
Hands of Orlac
Le groupe de doom metal italien Hands of Orlac a commencé en 2009, mais peu de temps après, la plupart de ses membres ont déménagé en Suède. Le groupe a survécu à cela et à trois splits. Trois albums à leur cordes, il ne restent que seulement deux membres originaux : The Sorceress (voix, flûte) et The Templar (basse). Hands of Orlac Un groupe de doom metal italien connu pour son son sombre et atmosphérique.
Leur musique se veut à la fois obscure et atmosphérique. Leurs paroles explorent souvent des thèmes d’horreur et de tourment psychologique. Une batterie fortement équipée en micros s’impose lourdement.
Epitaph
Epitaph, de Vérone, est l’un des plus vieux groupes de doom metal en Italie et sa formation remonte à 1985. Le groupe est composé actuellement de Felipe plaza au chant qui captive le public. Sur riffs lourds et mélodies envoûtantes, le combo nous fait voyager dans des paysages sonores atmosphériques propres au style doom metal.
Tout au long du show, le groupe fait preuve d’une musicalité exceptionnelle, avec des voix gutturales complétées par un travail de guitare complexe et des lignes de basse tonitruantes. L’atmosphère est intense et immersive, avec la foule pleinement engagée, aux headbangings lents et écrasants. Le show d’Epitaph réaffirme leur statut de force redoutable sur la scène doom metal, offrant une expérience mémorable à tous les participants.
Malombra ayant déclaré forfait, c’est Tyranny qui les remplace. Tant mieux puisque les Finlandais n’avaient pas pu jouer hier. S’intégrant dans la scène metal finlandaise et connus pour leur style intense et mélodique, les quatre têtes encapuchonnés tels des moines en pleine prière demeurent quasi invisibles.
Sur un tempo de doom metal très lent oscillant entre largo et lento, Tyranny joue des morceaux interminables et il n’est pas si aisé de distinguer tous les niveaux stratifiés des compositions du groupe. Dans une atmosphère pourpre, les sons s’élèvent dans les voûtes et font vibrer les vieilles pierres. La musique nous enveloppe dans une sombre beauté.
Abysmal Grief
Abysmal Grief, de Genova,prépare une véritable messe : cierges noirs, fleurs blanches délicatement déposées dans un vase, encens et surtout le pupitre du curé recouvert d’un tissu noir corbeau. La décoration est bien adaptée au lieu mais quand arrivent les fumigènes encensés, on ne distingue plus rien. C’est dans cette ambiance qu’Abysmal Grief se dévoile.
Depuis 1996, leur projet offre des chansons souvent longues, solennelles et messianiques qui vont du black metal hurlant au style clean darkwave. Les parties d’orgue au premier plan semblent parfois reléguer la guitare à la partie rythmique de haut niveau. Grâce à leur scénographie imposante, le groupe paraît à la fois lugubre et théâtral.
