Heavy Wee-kend
Nancy – 21, 22, 23 juin 2024
Photos et report by Christophe Mielot
Pour sa première édition le Heavy Weekend de Nancy frappe fort d’entrée avec 4 pointures old school en têtes d’affiche Scorpions le premier soir, Deep Purple le second et Alice Cooper suivi de Judas Priest en apothéose le dernier soir. La météo ayant choisi d’être clémente on a pu profiter de cette belle scène en plein air et des différents stands de ravitaillement proposés.
The Last Internationale
Le premier jour c’est à The Last Internationale que revient la charge d’ouvrir les hostilités. Les New-Yorkais montent sur scène avec l’envie manifeste d’en découdre. Le rock énergique et engagé fait mouche. Ils ont un message à faire passer et le délivre avec vigueur. Le guitariste Edgey Pires avec ses faux airs de Bon Scott matraque ses riffs en s’agitant dans tous les sens et la chanteuse Delila Paz fait preuve d’une énergie débordante, haranguant la foule et descendant dans le public pour chanter avec lui et frapper dans quelques mains. Une mise en bouche puissante qui met le festival sur de bons rails.
Setlist:
Kick Out the Jams (MC5 cover)
Life, Liberty, and the Pursuit of Indian Blood
1984
Hero
Soul on Fire (piano)
Wanted Man
Hard Times
1968
Extreme
Le changement de plateau se fait dans la demie heure impartie et Extreme prend à son tour la scène d’assaut. On a droit d’entrée à un show à l’américaine avec un Gary Cherone qui enchaîne les poses rock n roll et Nuno Bettencourt qui cisèle sans effort de superbe soli et des lumières sublimes. Le show s’essouffle légèrement sur quelques titres mais reprend de plus belle avec More than words, LE titre d’Extreme repris en chœur par le public qui semble redonner un boost d’énergie au groupe qui va alors finir en trombe. Un bon concert qui a fait la part belle au virtuose Nuno Bettencourt tantôt très rock, tantôt tout en finesse, bravo.
Setlist:
It (‘s a Monster)
Decadence Dance
Kid Ego
Play With Me
Hole Hearted
More Than Words
Am I Ever Gonna Change
Flight of the Wounded Bumblebee
Get the Funk Out
Rise
Scorpions
Nouveau changement de plateau et on attaque le gros morceau du jour. Scorpions fête cette année les 40 ans de Love at first sting leur légendaire album avec une tournée au cours de laquelle des titres rarement, voir jamais, joués en live sont interprétés. J’attends personnellement ça avec beaucoup d’impatience. Le show démarre avec Coming Home en version intégrale, intro comprise, et c’est immédiatement le grand frisson. Au delà des titres habituellement joués on retrouve les pépites I’m leaving you, Crossfire (merci Mikey Dee!) et même le brûlot The same thrill. Les fans sont conquis ! Alors oui la voix de Klaus lui fait parfois défaut et nos arachnides préférés ne courent plus autant (quoique) mais ils ont toujours l’envie, Rudolf assure toujours et Mathias ne se départi pas de son sourire. Le show se termine sur un enchaînement Still loving you / Rock you like a hurricane qui finit de ravir l’assistance. Encore un grand concert, merci messieurs !
Setlist:
Coming Home
Gas in the Tank
Make It Real
The Zoo
Coast to Coast
I’m Leaving You
Crossfire
Bad Boys Running Wild
Delicate Dance
Send Me an Angel
Wind of Change
Tease Me Please Me
The Same Thrill
New Vision (Drum solo)
Blackout
Big City Nights
Still Loving You
Rock You Like a Hurricane
Après une nuit de repos bien méritée et une petit visite de la place Stanislas, il est déjà l’heure de reprendre notre dose de rock.
Sortilège
Ce sont les français de Sortilège qui ouvre les débats. Leur heavy metal typé 80s fait immédiatement headbanger les fans. Les rythmiques endiablées, les soli furieux et les textes chantés en français et fleurant bon l’heroic fantasy nos renvoient 40 ans en arrière pour notre plus grand plaisir. Le public ne s’y trompe pas et l’accueil est enthousiaste ! A l’instar du phénix qu’ils chantent Sortilège ne meurent pas et le grand retour amorcé il y a quelques années se confirme encore aujourd’hui. Le groupe conclue son set par leur titre éponyme qui finit de mettre une bonne claque pour bien commencer la journée !
Setlist :
Amazone
Phoenix
Chasse le dragon
Poseidon
Progéniture
Délire d’un fou
D’ailleurs
Vampire
Sortilège
Pretty Maids
L’ambiance n’a pas le temps de retomber avec le hard rock mélodique des Danois de Pretty Maids. La voix chaude et puissante de Ronnie Atkins envoûte le public pendant que les riffs de Ken Hammer font bouger les têtes en rythme. La section rythmique en béton assied les compos tandis que les touches de clavier ou la seconde guitare de Chris Laney apporte leur lot de mélodies ou de véritables déferlantes de notes. L’énergie est palpable, le groupe ne se ménage pas et le public rugit de plaisir. Pour son retour en France, Pretty Maids frappe fort et juste. Ce fut une découverte pour moi mais sûrement pas la dernière fois que je vais les voir !
Setlist :
Mother of All Lies
Pandemonium
Back to Back
Red, Hot and Heavy
Serpentine
I.N.V.U.
Please Don’t Leave Me (John Sykes cover)
Little Drops of Heaven
Love Games
Future World
Megadeth
Vient à présent l’heure du thrash avec rien de moins que l’un des grands anciens du genre : Megadeth. Après un show remarquable au Zenith de Paris, le groupe va-t-il nous proposer une performance du même acabit ? Pas de faux suspense, la réponse est oui ! Avec une set list piochant allégrement et avec bonheur dans les différentes époques du groupe, Megadeth ravit ses fans. Ça va à 100 à l’heure, exception faite de la ballade A tout le monde, reprise en chœur par … tout le monde. Dave Mustaine laisse son nouveau guitariste Teemu Mäntysaari s’exprimer pleinement et le bougre est un as de la 6 cordes qui assure ses soli avec maestria. Cette fois les pogos et autres slams sont vraiment de la partie, le public remue en communion avec les maîtres du thrash. L’ambiance est telle que Dave Mustaine est même tout sourire (!) et remercie chaleureusement le public à plusieurs reprises. Après un Mechanix repris à toute vitesse, Megadeth clôture son show par un Holy wars qui finit d’achever une audience conquise.
Setlist :
The Sick, the Dying… and the Dead!
Dread and the Fugitive Mind
Angry Again
Hangar 18
Sweating Bullets
She-Wolf
Trust
A tout le monde
Tornado of Souls
We’ll Be Back
Symphony of Destruction
Peace Sells
Encore:
Mechanix
Holy Wars… The Punishment Due
Deep Purple
Après cette déferlante d’énergie brute, place au rock psychédélique des précurseurs Deep Purple. Un seul mot pour les qualifier : la classe. On replonge en pleines 70s avec délectation, avec Highway star en guise de premier titre. L’ambiance, toujours rock est bien plus calme que précédemment, le public profite pleinement de ces instants suspendus dans le temps. On écoute et on admire les musiciens virtuoses durant les longues plages instrumentales qui ponctuent chaque morceau tandis que Ian Gillian assure toujours autant ses parties vocales. Le groupe semble en grande forme et délivre un set tout à la fois rock et planant, nous faisant même profiter d’un extrait de leur prochain album « =1 », Portable door. Vient enfin le moment que tout le monde attend quand résonne le riff que tout apprentit guitariste a essayé au moins une fois dans sa vie : Smoke on the water. Le public chante le refrain comme un seul homme. Ce monument du rock n’est pourtant pas le dernier de la soirée, Deep Purple concluant son set sur un superbe Black Night… comme je le disais plus haut : la classe.
Setlist :
Highway Star
Hard Lovin’ Woman
Into the Fire
Guitar Solo
Uncommon Man
Lazy
Portable Door
Anya
Keyboard Solo
Bleeding Obvious
Space Truckin’
Smoke on the Water
Green Onions(reprise de Booker T. & the MG)
Hush (reprise de Joe South)
Black Night
Ayron Jones
Le troisième jour, démarre au son du blues rock d’Ayron Jones, dont la popularité grimpe en flèche ces derniers temps. Sa voix chaude et rocailleuse fait des merveilles sur les titre bluesy qu’il nous offre aujourd’hui. Côté show, si Ayron Jones reste derrière son micro, son bassiste saute dans tous les sens et harangue sans cesse la foule, tandis que son guitariste est tout sourire alors qu’il envoie de solides riffs. L’ambiance est attentive et le public réagit rapidement au son de Smell like teen spirit que le chanteur / guitariste entamera pendant quelques secondes. Au final ce concert remet directement les pendules rock à l’heure et relance les festivités.
Setlist :
Boys From The Puget Sound
Emily
Supercharged
On Two Feet I Stand
Otherside
Blood In The Water
Mercy
Take Me Away
Tom Morello
Vient ensuite l’heure pour Tom Morello, le rocker engagé de prendre littéralement d’assaut la scène du Zenith de Nancy. Accompagné d’un deuxième guitariste et d’une section rythmique des plus carrée, le prodige de la 6 cordes nous délivre une avalanche de riffs dont lui seul à le secret.
Les titres s’enchaînent, Morello laisse largement le micro à ses acolytes pour se concentrer sur son jeu de guitare. Le premier instant fort du set fait bondir les fans de Rage against the machine avec un mix bien senti des riffs ravageurs des titres phares du groupe (Testify, Take the power back,…), il y en aura un autre plus tard dans le show avec entre autre Bomb track, Know your enemy, Bullet in your head, etc.
Durant tout le concert les photos artistiques et engagées de Chris Anthony servent de backdrop ajoutant une autre dimension au spectacle. L’autre temps fort correspond à l’hommage de Tom Morello à son ami Chris Cornell sur Like a stone.
Enfin en guise d’apothéose, on a droit à la comptine française que nous avons tous appris à l’école dixit Morello : Killing in the name, ou plutôt ses riffs, le chant étant intégralement interprété par le public avec force doigts d’honneur et « fuck you i won’t do what you tell me ». En guise de final on aura droit à un Power to the people bien senti et tellement raccord avec l’état d’esprit général du show ! Une autre claque de ce festival !
Alice Cooper
Changement radical avec l’entrée en scène du pape du Shock Rock : Alice Cooper et son théâtre déglingué. Tantôt pirate, tantôt évadé d’un asile, Alice Cooper fait le show et nous gratifie de ses meilleurs titres piochés dans ses 50 années de carrière. C’est un spectacle de tous les instants, il se passe toujours quelque chose, les scénettes et les personnages se succèdent tout comme les soli interprétés successivement par les 3 guitares heroes du soir Ryan Roxie, Nita Strauss et Tommy Henriksen. Les refrains que tout le monde reprend s’enchaînent, le public est bien évidemment conquis. C’est un spectacle total auquel il faut assister au moins une fois dans sa vie de rockeur … pour ma part c’est fait !
Setlist
Lock Me Up
Welcome to the Show
No More Mr. Nice Guy
I’m Eighteen
Under My Wheels
Bed of Nails
Billion Dollar Babies
Snakebite
Be My Lover
Lost in America
Hey Stoopid (followed by a drum solo)
Welcome to My Nightmare
Cold Ethyl
Go to Hell
Poison
Feed My Frankenstein
The Black Widow (Instrumental)
Ballad of Dwight Fry
I Love the Dead
Elected
School’s Out
Judas Priest
Le festival touche bientôt à sa fin et nous propose en guise de grand final rien de moins que Judas Priest. C’est parti pour 1h30 de pur heavy metal avec rythmiques trépidantes et soli furieux inclus ! Judas Pries attaque d’entrée (c’est le cas de dire) avec Panic Attack extrait de leur dernier album Invicinble shield. Le ton est donné ça va bastonner … comme d’habitude avec le Priest.
Là encore le groupe va piocher dans sa longue discographie pour nous servir une set list sans grande surprise mais remplie à ras bord de tubes et morceaux cultes. Le Metal God est en forme et assure une prestation vocale de haute volée, faisant également largement participer le public en fusion. Le groupe rend un hommage à Glenn Tipton sur la video diffusée durant Victim of changes. Vient le moment où Scott Travis demande quel titre on veut entendre.
Sans surprise la réponse est hurlée à l’unisson : Painkiller. L’intro de batterie de LA chanson heavy metal retentit alors et plonge le public en transe ! Passé cet ouragan, en guise de rappel on aura le droit à un enchainement classique mais oh combien efficace The Hellion / Electric Eye / Hell bent for leather (et Rob arrivant sur sa moto) et enfin Living after midnight. Quelle meilleure conclusion à cette première édition du Heavy Weekend ?! Espérons qu’il y en aura d’autres du même tonneau.
Setlist
Panic Attack
You’ve Got Another Thing Comin’
Rapid Fire
Breaking the Law
Riding on the Wind
Devil’s Child
Sinner
Turbo Lover
Invincible Shield
Victim of Changes
The Green Manalishi
Painkiller
The Hellion
Electric Eye
Hell Bent for Leather
Living After Midnight
Le temps passe sur nos idoles comme sur nous mais même si tout n’est plus comme avant c’est toujours un plaisir de les voir, ces mecs-là mourront sur scène c’est sûr !
Un grand merci à Olivier Garnier pour ces trois journées mémorables remplies de musique et de photos !