HELLFEST 2022
Invasion britannique sur la Warzone

Samedi 25 juin il s’est déroulé un petit évènement sur la scène de la Warzone. En effet les programmateurs du festival ont eu la bonne idée de rassembler sur la même scène Discharge, GBH et The Exploited. Soient les 3 groupes majeurs du revival punk du tout début des années 80. Cela peut paraître étrange mais cette réunion des 3 formations sur une même scène le même jour n’a pratiquement jamais eu lieu.
Les groupes eux-mêmes ont salué l’idée, preuve que cette programmation était rare et attendue. C’était également l’occasion pour bon nombre de groupes trash, métal et hardcore présents le second week-end au Hellfest de rendre hommage à ces 3 groupes. En effet si les 3 formations ont durablement modifié le punk-rock des années 80, ils sont aussi une source d’influence majeure de la scène hardcore américaine. N’oublions pas que des groupes comme Metallica, Slayer, Anthrax, ou Nuclear Assault au début de leur carrière citaient ces groupes en référence.
C’est Discharge qui ouvrait les hostilités. Si les classiques du groupe restaient identifiables et que l’énergie était au rendez-vous, l’ensemble a paru assez chaotique au final. Il est dommage que les musiciens n’aient pas fait l’effort de se mettre au niveau de l’évènement. Le public a pris son pied sur Discharge et finalement c’est bien là le principal.
La nuit commençait à tomber quand GBH s’est présenté. Est-ce le fait que la formation n’a quasiment pas bougé ou presque depuis l’origine, mais la prestation du groupe de Birmingham était d’un autre calibre. Immédiatement reconnaissable par l’utilisation de la basse dans ses compos et le son caractéristique de ses riffs, GBH a conquis dès les premières notes la Warzone. Le groupe enchaînait les titres à toute vitesse, piochant naturellement parmi les 1ers albums, histoire de rappeler aux plus jeunes qu’eux aussi étaient capables de jouer vite et fort. Une prestation très réussie.
The Exploited était donc la tête d’affiche de cette journée sur la Warzone. Coup de chance nous avons eu un Wattie des grands jours, très en forme, même son jeu de scène reste autour aussi… minimaliste dirons-nous. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu les Exploites et je dois dire que cette version avec des musiciens d’un très bon niveau technique donnait au groupe d’origine écossaise une autre dimension. Les morceaux claquaient comme des coups de fouet sans jamais donner dans la bouillie sonore comme cela a pu parfois l’être sur certains concerts. Enchaînant les classiques qui ont marqué les 40 ans de carrière d’Exploited, le groupe a enflammé la Warzone et pas seulement dans la fosse. Ça gueulait et ça bougeait partout sur le site, le tout dans un joyeux bordel dirigé depuis la scène par Wattie. Le groupe a clôturé la soirée de la plus belle des façons sur Sex and Violence, en provoquant un envahissement de la scène, à la fois depuis la fosse mais également via les backstages. Un vrai concert punk en résumé.

On peut remercier encore une fois le Hellfest d’avoir eu l’idée de regrouper sur la même soirée ces vétérans, afin de permettre aux plus vieux de retrouver leurs 20 ans et aux plus jeunes de découvrir des formations dont l’influence sur les musiques dites extrêmes est encore trop peu méconnue.