ALCATRAZ Festival 2017 Day 3
Courtrai – Belgique
Dimanche 13 août
Dernier jour des festivités avec une météo plutôt clémente qui laissera les festivaliers au sec pour clore cette édition 2017 riche et réussie. La journée d’hier se fait sentir question fatigue mais l’affiche d’aujourd’hui fait l’effet d’une dizaine de Redbull et c’est reparti.
Quoi de mieux que de commencer les hostilités avec les frangins les plus déjantés d’Angleterre ? Les frères Gallagher viennent réveiller un ALCATRAZ encore endormi, à coups de heavy métal bien basique et efficace. Malgré l’embonpoint et les années au compteur, les furieux de RAVEN nous livrent un set en mode « kick ass » reprenant leurs classiques comme All For One ou Faster Than The Speed Of Light (précédé d’un solo indigeste de Mark…). Les frangins ont toujours autant d’énergie à revendre et la folie toujours de la partie. Belle mise en bouche.
Changement de décor et de style avec les belges de CARNATION qui jouent à domicile. L’accueil du public est à la hauteur de la prestation des gus, menés par un Simon Duson en mode « Hellboy » sanguinolent. Le set est sans concession et envoie du très lourd. Musicalement ils sont vraiment en place et le son au rendez-vous. Malgré la jeunesse du groupe et de ses membres, c’est une prestation death métal de haut niveau que le quintet nous a livré aujourd’hui. Bravo !
Retour sur la Mainstage avec des piliers du Hard Rock, précurseurs et chainon entre les 70’s et le Hard Rock des 80’ : UFO est dans la place. Même si visiblement il est un peu trop tôt pour Phil Mogg qui se plaint de ce traitement (rires), c’est un excellent set que les virtuoses vont nous livrer aujourd’hui. Avec un guitariste comme Vinnie Moore, accompagné d’un Paul Raymond inspiré, le tout soutenu par une section rythmique impeccable, il aurait été surprenant que l’on n’assiste pas à une démonstration de savoir-faire. Le set groove carrément, distillant une setlist aux petits oignons pour les fans du quintet.
Phil Mogg est affable et plein d’humour. Visiblement en grande forme il est à son aise et tout sourire.
Devant un public plutôt réactif, les classiques seront égrainés pour finir sur les incontournables Rock Bottom et Doctor Doctor. Chapeau bas !
Plus du tout dans le même registre sur la Swamp, c’est une autre paire de claques que je vais prendre avec les furieux de Dr LIVING DEAD et leur thrash ultra efficace et assassin. Pour le dernier set de leur tournée les suédois ont mis le paquet en livrant une prestation monstrueuse qui grind sa race.
Tous planqués derrière des masques de tête de mort surmontés de bandanas à la Suicidal Tendencies et mode gangsta, les gus vont nous tabasser les cervicales pendant 40 minutes intenses.
Quand on commence un set par Crush the Sublime Gods et que l’on colle en fin de liste des No Way Out et Your Lost, la sécu a forcément du boulot XXL !
Au final ce dernier set de leur tournée fut un vrai régal et une parfaite introduction à celui de leurs ainés de SACRED REICH qui enchaînent sur la Prison Stage.
Pas de répit, on continue la bastonnade en règle, qui plus est quand SACRED REICH ouvre son show sur Ignorance…
Le thrash « old school » des ricains est juste savoureux. Je replonge dans le son qui a bercé mon adolescence et c’est toujours aussi « fat ».
De timides circle pit naissent devant la crash barrière, et la sécurité n’est plus logée à la même enseigne qu’avec UFO. Les slammers commencent à pleuvoir dans le pit photo, Phil Rind tente de faire réagir le public un peu plus qu’il ne le fait, mais sans grand succès. Les titres sont fameux, d’Independent à The American Way en passant par l’énorme Administrative Decisions, et le vieux fan que je suis a rajeuni de 30 piges. Les zicos assurent comme à la première heure, et j’ai thrashé dans mon froc, surtout sur le final avec l’incontournable Surf Nicaragua ! Ce fut une leçon de thrash.
La swamp accueille pour la suite les hollandais d’ASPHYX, avec leur Death surpuissant. J’avoue que je ne suis pas vraiment fan de leur son et j’ai rapidement mis les bouts. Malgré cela il faut reconnaître que les gus envoient sérieusement du bois par troncs entiers.
Il est 15h10 et je vais prendre un claque monumentale avec un groupe qui ne l’est pas moins. LIFE OF AGONY vient de prendre possession de la scène principale pour une petite heure de folie.
C’est au ALCATRAZ en 2014 que Caputo faisait son retour sur scène depuis son changement de genre, et aujourd’hui c’est fort de leur nouvel opus A Place Where There’s No More Pain sorti en avril dernier que LIFE OF AGONY revient en Belgique. Il faut dire que le groupe est attendu de pied ferme avec ce nouveau méfait, le premier depuis 11 ans, et le public va leur montrer son enthousiasme.
Dire que la fosse est réactive est un euphémisme. Ce fut la guerre !
Mina Caputo est au sommet de sa forme, invectivant le public, jouant avec lui, descendant au contact sans arrêt : une vraie bête de scène.
La prestation est au niveau de toutes les attentes, même dans le pit photo la sécu s’en donne à cœur joie, les photographes sont conquis.
On peut dire que les ricains ont réalisé une des meilleures performances de ce festival. En moins d’une heure ils ont marqué durablement les esprits. Finalement le remplacement de BEHEMOTH aura été bien vu. Au final la setlist distillera largement les anciens albums, ne jouant qu’un seul titre du dernier.
ENSLAVED viendra aussi retourner la Swamp, en bons vikings qui se respectent avec leur black métal violent et efficace. Bien que ce ne soit pas ma came, j’avoue que les norvégiens ont bien assuré au regard de la réaction du public. C’est burné et la sauce a bien pris.
Ah TRIVIUM, un des groupes dont je n’ai jamais compris l’engouement qu’ils gêneraient avec leur musique. C’est donc avec apriori que j’ai assisté à leur prestation aujourd’hui.
Bon, bien que n’accrochant pas forcement à leurs compos, je dois dire que sur scène ça envoie sérieusement sa race. La fosse est au taquet également, visiblement majoritairement fan des américains.
Le public se bouge enfin comme il se doit, la prestation est excellente et les problèmes de son des jours précédents oubliés.
Ils joueront The Sin and the Sentence , titre tiré de leur prochain opus à sortir en octobre 2017. TRIVIUM nous aura livré un set d’une heure de très bonne facture et carré.
Je fais l’impasse sur I AM MORBID, qui a livré une bonne prestation également à mes yeux, mais je n’ai pas vraiment la compétence pour en parler tant je n’étais déjà pas fan de MORBID ANGEL.
S’il y a bien une personne que j’affectionne tout particulièrement c’est bien Dorothee Pesch, véritable lady du métal, toujours souriante et proche de ses fans. J’ai un immense respect pour cette grande dame et elle nous le rend vraiment.
Le capital sympathie du public pour la belle est XXL et cela s’entend. L’ALCATRAZ reprend en chœur les refrains et même le soleil pointe son nez pour profiter du spectacle.
Ouvrant sur Raise Your Fist In The Air le groupe donne le ton d’un set qui sera placé sous le signe de l’énergie et de la connivence entre la belle et son public.
Avec un line up inchangé depuis un paquet d’années, la complicité sur scène fait plaisir à voir.
La setlist fait la part belle à WARLOCK bien entendu, avec une digression sur la reprise de JUDAS PRIEST et son Breaking The Law.
Les titres font mouches, de Burning the Witches au puissant Revenge, tous sont repris à l’unisson par la foule. Bien entendu c’est All We Are qui déchainera l’engouement pour finir sur un Earthshaker Rock en guise d’au revoir. Ce fut un des grands moments du festival assurément. Merci Doro !
Encore une belle claque venue du Portugal cette fois-ci, avec un MOONSPELL au meilleur de sa forme qui jouera devant une swamp ras de la gueule d’où il est difficile d’entrer ou de sortir.
Les lights donne le ton d’entrée de jeu avec des couleurs dont même l’enfer n’oserait pas se parer (merci pour les photos …), et Fernando Ribeiro promet d’envoyer du lourd.
Le set est puissant et la setlist reprend en intégralité l’album Irreligious (1997). Pas de surprises donc de ce côté, mais juste un petit bémol par contre, concernant 1755 le prochain opus qui doit sortir en novembre prochain et dont les gus ne nous joueront aucun titre. Mais je chipote, ouvrant sur Opium, précédant l’intro sur bande de Perverse… Almost Religious le set sera parfait à bien des égards et comblera le plus attentif des fans. Ils joueront également Vampiria et Alma Matter issus de Wolfheart (1997) histoire d’être carré avec l’horaire. Une bien belle prestation qui marquera cette journée également.
Pyro, biceps, poils au menton et testostérone au taquet, attention voici les vikings au final les plus sympathiques de Suède et des environs. Je ne me lasse plus de voir les lascars d’AMON AMARTH sur scène même s’ils nous resservent à peu de chose près la même setlist depuis maintenant plus d’un an.
Le capital sympathie des suédois est à la hauteur de leur réputation, et le ALCATRAZ Fest lui réserve un accueil digne des plus grands conquérants.
Entre la pyrotechnie et la pluie de slammers qui tombe dans le pit photos, la sécurité livrera probablement son combat le plus éprouvant de l’édition avec leur set.
Ouvrant les hostilités avec l’incontournable The Pursuit of Vikings ce ne sera pas moins de 14 titres qui seront joués ce soir pour finir sur le duo classique Guardians of Asgaard / Twilight of the Thunder God.
Comme à leur habitude, le géant Johan Hegg et ses guerriers nous auront livré un set impeccable et haut en couleurs, servi par un décor dans le ton (casque à cornes sur lequel trône la batterie de Jocke Wallgren). Bravo.
PARADISE LOST est probablement un des groupes les plus attendu aujourd’hui et j’avoue que je ne fais pas forcement partie de ses fans. Avec un nouvel album annoncé pour le 1er septembre, les anglais en livreront en primeur deux titres avec The Longest Winter et Blood And Chaos pour la plus grande joie des fans agglutinés devant la Swamp.
Livrant un set bien noir à l’image du dernier album, PARADISE LOST sera sur un jour « avec », étant donnée la réaction du public.
KORN
Report by Delphine MARTIN
Dire que Korn est attendu est un euphémisme. Difficile de se frayer un quelconque chemin au travers de la foule compacte qui attend ce moment pour certains depuis ce matin. En effet, un fan de Korn arborant un joli bonnet n’a pas bougé de la barrière depuis l’ouverture des portes : respect. Pourtant depuis 3 ans, les américains ne se font pas rares sur les scènes, profitant de l’anniversaire de leur 1er album, puis d’une tournée entre deux albums pour écumer tous les festivals et les scènes européennes. Aujourd’hui, venant présenter leur nouveau bijou Serenity of suffering, nombreux sont les fans à apprécier ce que les puritains du hard rock critiquent vivement. Pourtant, seuls trois morceaux du dernier opus en date seront joués ce soir, le groupe préférant jouer sur un set plus classique, qui fait mouche à chaque fois. Dommage car Take me ou Next in Line auraient mérités d’être présentés aux fans. Mais difficile de laisser la place à des tubes comme Y’all want a single, Somebody Someone ou Falling Away From me, qui sont littéralement fait pour être joués en live. Un show de Korn c’est à la fois éprouvant et jouissif pour les gens qui ont grandi avec eux, rempli de bonnes ondes et de bons souvenirs, du moment où on trainait nos frocs trop larges dans les skatepark. Ce n’est pas fou musicalement, mais c’est exécuté avec beaucoup d’envie et de sincérité, et la voix de Jon Davis reste toujours aussi impressionnante, alternant entre chant envoutant, lyrics rapés et cris growlés : prenant. On aime les guitares au bout des jambes de Head et Munky, le jeu de folie de Ray luzier, qui a vraiment apporté un plus, et la basse verticale de Fieldy. Niveau setlist, on apprécie l’ajout de Coming Undone (enfin!) et le planant 4U, qu’on nous dirait directement adressé. Le jeu scénique a été travaillé depuis quelque temps, car Jon était très peu communicatif. Aujourd’hui, il joue et discute avec le public, même si on sait avec le temps que le jeu (et la setlist) restent quasiment les mêmes de concert en concert. Allez, un peu plus de spontanéité et ce sera parfait.
Grosse base fan forcement, le public saute et scande les textes, dans le pit photo la sécu est à l’unisson avec le public. KORN fait l’unanimité. Pour clore le festival on ne pouvait espérer mieux en terme d’ambiance.
Au final cette éditon 2017 du ALCATRAZ Festival fut vraiment un très bon cru, offrant une affiche riche et variée dans un écrin à taille humaine qu’est le site de Courtrai. Avec un appel franc et bien organisé au public français (article ICI), les organisateurs du festival ont rudement bien fait les choses. Je conseille chaleureusement cet événement si proche de chez nous et incontournable par son affiche toujours soignée!
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