Mercredi 23 septembre 2015
Ah le New Morning et son ambiance feutrée. Quel endroit idéal pour assister à la représentation d’un artiste aimé, dans un cadre intimiste et propice à l’osmose.
Ce soir cet écrin du 10eme reçoit l’un des artistes les plus prolifiques de sa génération, plusieurs fois nominé aux Grammy Awards, celui que le magazine Rolling Stones a classé parmi les 20 meilleurs guitaristes de tous les temps : Richard THOMPSON donne un concert exceptionnel à Paris.
Cette légende vivante qui a joué avec des monstres comme Robert Plant, REM ou encore Elvis Costello, nous revient avec son « Electric Trio » à l’occasion de la sortie de son dernier opus Still (dans les bacs depuis le 23 juin dernier).
Pour chauffer la salle, le britannique est accompagné de FRÄNK, musicien accompli et inconnu de moi, qui a déjà pas mal roulé sa bosse, notamment avec Paul PERSONNE avec qui il fera sa tournée 2015. Il a ouvert pour Kezia Jones, Dr John, Ziggy Marley, Robert Cray ou encore Raul Midon, et à l’écoute de sa musique, à la vue du personnage, j’ai été bluffé par le talent du personnage.
En une demi-heure à peine, Fränk a subjugué un New Morning que rien ne prédestinait ce soir à se laisser emporter comme cela.
Seul, assis devant une salle pleine à craquer, les dreadlocks bien enroulées sur la tête, Fränk nous déroule ses titres comme autant d’histoires du quotidien, emprunts d’une sensibilité à fleurs de peau, mêlant drôlerie et esprit à la délicatesse des mots. L’artiste est aussi un excellent guitariste, tirant le meilleur de son instrument au point d’en faire oublier sa solitude sur scène.
Fränk m’a réellement fait vibrer, avec ses textes, sa voix et son immense talent. Loin d’être un cas isolé, c’est l’ensemble du New Morning qu’il va sortir de l’indifférence pour finir par le faire chanter à l’unisson (enfin presque, parce que c’est un métier que de chanter en cadence…).
Ce fut une excellente entrée en matière qu’il me tarde de voir et d’apprécier plus longuement à une autre occasion. Bravo !
Lorsque le sieur Thompson et sa clique font leur apparition, c’est une standing ovation qui salue leur arrivée. Il est clair que la soirée va être intense avec une salle remplie d’un public acquit à son artiste.
Avec une setlist bien équilibrée, faisant malgré tout la part belle à son dernier album Still, Richard Thompson nous livre un set parfait ou tout fan doit forcément s’y retrouver.
Quelques titres de sa période Fairport Convention toucheront droit au but, au même titre que ceux écris avec sa femme Linda.
L’ambiance est bonne enfant et les échanges nombreux entre Richard et son public, toujours avec une petite pointe d’humour.
Il est accompagné de deux acolytes ce soir : un bassiste plutôt stoïque et concentré en la personne de Davey Faragher, et son batteur qui excelle derrière les futs (Michael Jerome Moore).
A peine après une demi-heure de concert, Richard est laissé seul sur scène pour une quinzaine de minutes en solo. Il alternera des parties folk à d’autres plus électriques, touchant toujours juste, son béret vissé sur le crane et planté derrière son micro.
La soirée sera à la hauteur des espérances du plus exigeant des fans, se concluant après presque deux heures de concert et deux rappels plus tard. Il finira sur quelques titres incontournables comme Tear Stained Letter ou encore le très bon Fork in the Road (présent sur la version Deluxe de son dernier LP).
C’est la tête pleine de bonnes vibrations que je quitte les feutres du New Morning. Encore une soirée qui a tenue les promesses imprimées sur l’affiche placardée au mur. Une fois de plus un grand monsieur est venu gorger de bonnes vibrations les murs de l’illustre salle, et il était fort bien accompagné ce soir !
Setlist
All Buttoned Up
Sally B
Broken Doll
For Shame of Doing Wrong (Richard & Linda Thompson cover)
Hard on Me
Meet on the Ledge (Fairport Convention song)
1952 Vincent Black Lightning
Beatnik Walking
Al Bowlly’s in Heaven
Guitar Heroes
Did She Jump or Was She Pushed? (Richard & Linda Thompson cover)
I’ll Never Give It Up
Wall of Death (Richard & Linda Thompson cover)
If Love Whispers Your Name
Rappel :
Patty Don’t You Put Me Down
Tear Stained Letter
Rappel 2:
Dry My Tears and Move On
Fork in the Road
Take a Heart (The Sorrows cover)