Among The Living
Live Report

SABATON – BABYMETAL – LORDI – Zénith de Paris, La Villette

SABATONBABYMETALLORDI

Zénith de Paris, La Villette

Vendredi 21 avril 2023


Il faut dire que, depuis quelques années, la tendance des co-headlinings est mise à l’honneur avec des groupes partageant l’affiche aux côtés d’autres pointures du Hard rock ou Heavy Metal, la vague s’est diversifiée ensuite aux genres plus extrêmes, comme le Black Metal, le Thrash ou le Death Metal. Les musiciens de Sabaton ne dérogent pas à la règle en affirmant dignement leur mérite pour leur tournée européenne « The Tour To End All Tours » avec un concert complet depuis plusieurs mois, cet engin à succès tire sa réputation majeure depuis son remplacement du groupe Manowar lors de l’édition du festival Hellfest en 2019, mais aussi du fait de son engouement pour les thèmes historiques.
Le groupe est, semble-t-il, coutumier de ce type de programmation, puisqu’il est question de mettre en place une organisation similaire à celle de trois ans auparavant, avec Amaranthe et les Finlandais Apocalyptica, auquel j’ai pu assister par hasard. Cette fois, nous avons une liste de passage bien précise pour accueillir Lordi et Babymetal. Prévus un an plus tôt à La Seine Musicale, les Suédois marqueront-ils une prochaine étape à Bercy ?

 

Lordi

Des créatures maléfiques tout droit sorties d’un film d’épouvante ouvrent les festivités en amont avec leur dix-huitième album (oui, déjà !) « Screem Writers Guild », devant le large public venu de divers horizons. Ça, c’est du spectacle !

On ne lésine pas sur les canons à fumées et autres plaisanteries avec toujours une pointe de sarcasme lors des interludes. Leader à la carrure imposante, Mr. Lordi nous évoque un certain Tobias Forge (Ghost), avec ses nombreuses mimiques et interactions avec les fans. Au-delà des costumes, leur mérite est tout à fait justifié puisque les compositions et les titres entraînants sont bel et bien présents.
Toutefois, comme la plupart des groupes typés « shock rock » ou encore les dérivés du « power metal » les mélodies sont souvent répétitives et le manque d’originalité se fait ressentir sur la longueur des albums. On survole l’univers de l’Heroic-Fantasy avec des thèmes spécialisés sur la littérature ou la mythologie, l’horreur ou bien les textes satiriques.
L’indispensable « Hard Rock Hallelujah » titre avec lequel le groupe à fièrement gagné le concours de l’Eurovision en 2006 afin de représenter la Finlande est joué en guise de dessert final avant de clore leur rapide prestation.



 

Babymetal

babymetal


Mené par ses 3 chanteuses, le groupe issu de la scène idole japonaise fait couler de l’encre depuis maintes années, chose qui n’a vraisemblablement

pas changé, puisque diverses expressions se traduisent au travers des individus dans la salle lors de leur performance. Suzuka Nakamoto (chant), Momoko Okazak (chant) depuis le départ de Yui Mizuno (chant 2010-2018) et Moa Kikuchi (danse, scream) se sont liées depuis la création du groupe de J-pop Sakura Gakuin, le phénomène s’est développé les années suivantes dans l’intention première d’accueillir d’autres formations composées de très jeunes filles, mêlant chorégraphies dignes d’un spectacle scolaire de fin d’année et rythmiques frénétiques.


babymetal


Ce produit typiquement fabriqué dans un moule sans âme me rend insensible, tout cet attirail scénique est pourtant en voie de convaincre même les plus exigeants de la toile.

Soi-disant les héritières du heavy metal moderne ? Seul l’avenir nous le dira…

babymetal

 


Sabaton

 

Près de 7 000 spectateurs sont prêts à accueillir les Scandinaves ce vendredi soir au Zénith de Paris, quelle aubaine de les voir ainsi défendre leur dernier EP en date, « Heroes Of The Great War », sorti le 20 janvier. Le titre phare « The First Soldier » est dédié à Albert Séverin Roche (1895-1939), soldat français originaire de la Drôme et héros de la Première Guerre mondiale. Ce vaillant personnage fut considérablement ignoré alors qu’il était une figure importante et nommé « premier soldat de France » selon le maréchal Foch, celui-ci a survécu à ses blessures à neuf reprises (rappelons-le !) tout au long de sa vie au front. Fan avéré d’Histoire, Joakim Brodén (chant) raconte avoir souhaité mettre en avant les principaux oubliés de la guerre afin de commémorer leur mémoire.

Démarche sincère ou fonds de commerce ?

Pour comprendre la formation, l’intérêt est de creuser dans les textes, très rapidement, on s’aperçoit qu’il est question de passion commune entre le leader et son bassiste et ami Pär Sundström, car les précisions historiques et les refrains caractérisent des chansons plus que percutantes. Difficile donc de passer à côté de morceaux emblématiques comme « Bismarck » ou « The Last Stand » quand ceux-ci entrainent la fosse dans une frénésie la plus totale. Spectacle pyrotechnique et jeux de scène parfaitement étudiés, Sabaton continue d’en mettre plein la vue sans relâche. Chose frappante, le groupe est une machine de guerre à lui tout seul, un seul balayage du regard me permet de constater l’ampleur de leur long travail acharné.

C’est avec bienveillance que les membres du staff nous dictent à la lettre les différentes conditions de la soirée pour les photographes présents, nous aurons droit à un accueil très chaleureux.



Bref, victoire aux Suédois !

Sabaton continue sa lancée avec une reprise du classique « 1916 » du groupe Motörhead sorti en 1991 sur l’album éponyme, toujours autour du même sujet, puisque celui-ci traite principalement de la Première Guerre mondiale et des tueries marquantes de cette période. Quant à « Dreadnought » et « The Attack of the Dead Men », ils sont répétés par l’ensemble du public avec une franche énergie. Des personnages arrivent de tous les côtés de la scène afin de nous dévoiler plusieurs tableaux en accord avec les paroles, comme un lance-flammes dirigé droit vers nous ou encore un professeur plus que douteux avec son tableau rempli de formules mathématiques. Sans manquer l’arrivée du triplan rouge sur le titre « The Red Baron », morceau hommage au légendaire pilote allemand, Manfred von Richthofen plus connu sous le nom du Baron Rouge, au palmarès des plus sanglants ! On peut dire que le rappel est d’anthologie, car les titres joués lors de la fin de concert par Joakim Brodén (chant), Pär Sundström (basse), Chris Rörland (guitare), Tommy Johannson (guitare) et Hannes Van Dahl (batterie) sont de véritables hymnes laissant une trace incontestable dans l’histoire du Heavy Metal.

Bref, victoire aux Suédois !


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