Ce soir je ne boude pas mon plaisir car j’ai à nouveau rendez-vous avec Rodrigo y Gabriela, six mois après leur passage triomphal dans le même Zénith.
Le duo le plus métaleux de la six cordes acoustique revient pour un bis repetita, avec quelques invités surprises marquant un changement par rapport à leur précèdent passage. Cette « nouvelle tournée » est dédicacée aux étudiants mexicains d’Ayotzinappa, disparus après des heurts avec la police, consécutifs à une manifestation de protestation des ouvriers et paysans de la région (44 au total).
La scène n’a pas changé, si ce n’est le coin salon et sa table basse sur laquelle sont posés une bouteille de vin et quelques verres. Visiblement il va y avoir quelques passages très cosy et friendly .C’est une fois de plus un Zénith de Paris plein à craquer qui accompagnera nos mexicains préférés, dans une ferveur que génère naturellement le groupe.
En ouverture Rodrigo et Gabriela ont à nouveau fait appel à une partie du groupe qui avait ouvert pour eux en Mai dernier. Les Suédois de (ex) BigBand, réduits à peau de chagrin entre son chanteur guitariste et son soliste, distillent un folk hippisant de bonne facture en mode duo acoustique également.
Le Zenith se remplit peu à peu et la sauce commence à prendre au fil des titres.
Il faudra attendre une vingtaine de minutes pour que le set décolle doucement, puisant dans une inspiration très folk US martelée de Bottleneck qui n’est pas sans me rappeler du Brother Dege. Le Public commence à devenir plus participatif, et sort de sa léthargie en claquant des mains en cadence pour accompagner la fin du spectacle.
Au final une première partie qui ne s’en sort pas trop mal, rien d’inoubliable mais parfaite comme mis en bouche.
Échangeant avec un Zénith qu’elle réussit à rendre hilare par son accent et sa joie communicative, elle assène ses accords puissants et assassins, mélange de rugosité technique et d’arpèges brillants. Sautillant et virevoltant, Gabriela à une fois de plus conquis le cœur des parisiens.