J’attendais cette soirée avec une certaine impatience je dois bien l’avouer, et cela pour deux raisons. La première étant que ce concert ouvre le bal pour 2016, mais surtout que c’est la première fois que je vois THE DARKNESS sur scène, qui plus est accompagné de leur tout nouveau batteur Rufus Tiger Taylor (fils de Roger taylor, le batteur de Queen. Il faut croire qu’il y a un patrimoine génétique dans la famille).
C’est donc un Divan du Monde comble qui accueille les fantasques anglais pour leur unique date française.
Pour ouvrir les hostilités THE RIVER 68’s, duo de frangins Ecossais, vont efficacement chauffer la salle. A coups de folk rock acoustique bien senti, ils vont nous distiller un peu plus de 30 minutes de bon son. Craig McCabe, au chant, fait couler un flot de Soul sur un public loin d’être insensible aux lascars. Accompagné de son frère Chris à la guitare, Craig fait peu à peu monter la température. Doté d’une voix au spectre large, puissante et chaleureuse, il semble habité par l’esprit des seventies. Chris n’est pas en reste de talent, il colle aux titres accompagnant son frangin à la perfection.
Le chanteur me fait un peu penser à Cormack, celui de THE ANSWER, un peu le même grain de folie. Au final une très bonne première partie qui aura largement fait le boulot.
C’est au travers d’un épais nuage de fumée que THE DARKNESS fait son entrée sur la scène devant un pit hystérique et acquit d’avance à la cause. Portant un costume bleu en soie (enfin ça brille quoi) made in sixties, Justin Hawkins et sa bande ne perdent pas de temps en balançant un Barbarian bien costaud qui donne le ton.
Comme à son habitude Justin communique beaucoup avec son public, toujours à l’affut et jamais avare d’un bon mot ou d’un private joke. Exubérance et talent, voici ce qui caractérise ce soir la prestation des anglais.
Les autres musiciens ne sont pas en reste quand à l’occupation de la scène, à l’image du bassiste Frankie Poullain, poseur devant l’éternel. Bien évidemment, fidèle à sa réputation, Justin ne reste pas longtemps habillé et balance ses frusques pour se retrouver torse poil.
Arborant un large sourire bagué, une coupe courte, et un placard de tatouages, le frontman envoie du lourd durant tout le set.
Les lights et le son sont de qualité, la setlist est taillée pour les plus exigeants. Seulement trois titres de leur dernier opus Last of Our Kind seront joués ce soir dont l’excellent Barbarian qui a ouvert le show.
Sur Friday Night, Justin chantera assis derrière un piano, alors que le public dans son ensemble reprendra le refrain (en fait, chose qu’il fera tout au long du concert). En musicien accompli, il assurera également une guitare lead de haut niveau, ne faisant aucun pain malgré ses déplacements épileptiques.
Tous les titres joués ce soir mettront le feu, à l’image de Black Shuck que Justin finira en équilibre sur le devant de la batterie de Rufus Tiger, agrippé à celui-ci, manquant de les faire passer par-dessus ses futs.
Classiquement ils finiront le set sur un Love on the Rocks With No Ice succulent, non sans avoir joué Street Spirit (Fade Out) de RADIOHEAD en guise de rappel.
Bilan des courses : près de 2 heures de concert, une salle comble et comblée, et un groupe à la hauteur de sa réputation et de son dernier album. Que dire de plus si ce n’est que nous avons assisté ce soir à une prestation énorme.
C’est finalement bien réchauffé que je regagne le métro, à travers les rues d’un Paris glacé.
Setlist THE DARKNESS
Barbarian
Growing on Me
Black Shuck
Mudslide
Givin’ Up
Roaring Waters
One Way Ticket
Love Is Only a Feeling
Friday Night
English Country Garden
Every Inch of You
Rack of Glam
Get Your Hands Off My Woman
Stuck in a Rut
I Believe in a Thing Called Love
Rappel
Street Spirit (Fade Out) (reprise RADIOHEAD)
Love on the Rocks With No Ice