
GALIBOT – Euch’Mau Noir
Sortie le 05 décembre 2024
Galibot sort son premier album, Euch’Mau Noirle 4 décembre prochain. Il a été enregistré et mixé au Minotaure Studio. Le groupe de black metal s’inspire de l’histoire minière du Nord de la France.
Au travers des textes, nous suivons l’histoire de la vie des gueules noires dans les entrailles de la Terre. Terre à la fois nourricière (pour la paie) mais aussi destructrice et dévastatrice qui à coups de grisous a décimé des générations de mineurs.
Des coups de pioches qui sortent des boyaux comme intro (effet glaçant) avec un texte qui nous rappelle ce qu’était les galibots (le titre éponymes). Nom qui était donné aux enfants employés à partir de 13 ans aux travaux souterrains dans les mines du Nord et du Pas-de-Calais.
Avec « Cheval de Fosse » les nordiques s’attaquent au sort épouvantable réservé aux chevaux qui vivaient sous la terre dans l’enfer à tirer des charges sur des chariots tout au long de leur vie sans jamais entrapercevoir la lumière jusqu’à la fin de leur vie de labeur. Black metal tranchant avec la voix érayée de Diffamie et les riffs aiguisés de Thomas Deffrasnes comme les pierres coupantes au fond des mines.
Ensuite Galibot avec un riff qui rentre bien dans la tête raconte l’histoire de « Courrière » qui a vu disparaître le 10 mars 1906, 1 099 mineurs de la compagnie des mines de Courrières dans une inflammation de poussières de charbon qui ravage les fosses 2 (dite Auguste-Lavaurs à Billy-Montigny), 3 (dite Lavaleresse à Méricourt) et 4 (dite Sainte-Barbe à Sallaumines). La catastrophe tire son nom de celui de la compagnie et non de celui de la commune qui n’eut aucune perte à déplorer Une histoire qui se prête parfaitement à la violence de la musique et des cris rageurs de Diffamie.
Le corpse paint est celui du charbon
Au travers d’une musique loin d’être festive Galibot nous propose de participer à la fête de la Sainte-Barbe, fête consacrée à Barbara d’Héliopolis, dite Sainte Barbe, et surnommée « la Sainte du feu », observée les 4 décembre (date de sorti de l’album).
Avec des accords dissonants sur une marche forcée dans un mid-tempo bien épais, la section rythmique va retourner la balade en un déluge qui vient perturber l’hommage à la Sainte. (En France, sainte Barbe est la patronne de « nombreuses professions en rapport avec le feu ou la foudre » comme les pompiers, les soldats du génie, les artificiers, les démineurs, les artilleurs, les canonniers et bien sûr les mineurs. Côté régional, dans le nord de la France, cette fête est un « héritage des traditions minières ». à une époque, la journée était chômée et payée pour les mineurs.).
« Les Nords », au travers d’une musique violente parle des hommes de l’ombre, noirs de suies qui ont trimé dans ces galeries, ces boyaux, ces entrailles de la Terre pour faire avancer l’industrie minière qui n’avait aucune pitié pour ces forçats aux gueules noires qui n’auront que comme récompense pour certains que la silicose en guise de retraite.
Bien ancré (mais aussi encré de noir) dans le old school le titre éponyme chanté par le guitariste Thomas Deffrasnes rend à nouveau hommages à ces tronches noires…
« Au Nord,
Ce sont nos aïeux,
Qui vivent et vivaient,
Dans les chansons de Bachelet. »
La musique est étouffante comme celle respirée profondément sous la terre là où il faut travailler durement alors que l’oxygène manque.
Le noir des mines et les visages des mineurs se marient parfaitement avec le black metal des ch’tis de Galibot. Le corpse paint est celui du charbon, les coups de batteries ceux des piolets des mineurs et les riffs sont les coups de grisous qui ravagent les âmes ensevelies et des générations de soldats de la roche noire…
Tracklist :
Terre d’euch Mau