PERIPHERY – Juggernaut : Alpha – Omega
Il aura fallu un petit bout de temps aux garçons de Periphery pour sortir enfin leur nouvel album Juggernaut ! D’abord annoncé comme un concept album « vraiment diffèrent » de ce qui avait été fait avant, il s’avère que le dit Opus est un double CD d’excellente facture ! Exit donc cet EP intermédiaire, sorti après This time it’s personal , qui m’avait gonflé au possible et place à quelque chose de Djent, avec toujours ce mélange de bourrins et de mélodies sublimées par la voix de Spencer Sotelo, du Periphery pur jus en réalité ! Concrètement cet album se divise en deux parties distincts (puisque 2 CD) : Alpha et Omega. Voilà bien une formule qui reflète parfaitement le style de ce combo américain, pionnier du Djent.
Un gros tiers des morceaux fait la part belle à des compos dans la veine de « Scarlet » ou encore Icarus Lives , c’est-à-dire des chansons ultra catchy avec une omniprésence de voix claire alternée avec des screams, des riffs faits pour jumper, le tout servi par une production Holywoodienne. N’en témoignent les excellents 22 Faces avec son main riff à s’en trancher la main à coups de couteau à beurre tellement la mélodie sans faille cache une technique impressionnante odieusement maitrisée ; A black minute dont le commencement , doux au possible, ne peux que rappeler les premières heures du combo avec des sons tels Jetpack was yes , Alpha justement, et son ingénieuse intro en 8bit reprise peu après en version Djent à trois guitares ou enfin, pour tenter d’en finir , Heavy heart , titre le plus FM du double effort .
Les deux autres tiers sont composés du gros de la musique de Periphery, c’est-à-dire du Djent résolument bourrin, moins catchy, avec des structures rythmiques bien plus complexes et rentre dedans et beaucoup de Scream au chant, (bref, de quoi ravir les fans de techniques !) à l’image de l’instrumental « Four lights », du très rapide Graveless , du lourd Mk Ultra , ou de l’interminable Omega (morceau de plus de 11 minutes !).
Toujours aussi inspiré, éclectique, avec une tendance de plus en plus marquée pour la bande FM au niveau de la voix, cet Opus fleuve de Periphery mérite une place de choix dans toute discothèque qui se respecte et répond de la meilleure des manières à la question « Arriveront-ils à faire aussi bien que This time it’s personnal sans tomber dans le grotesque ? ». Mark Holcomb semble désormais plus que bien intégré dans le groupe au niveau de la composition et son oreille, mélodique au possible, combinée à l’envie de Spencer de se lâcher en voix claire, donne un nouvel éclairage à ce combo qui a toujours faire partie de l’avant-garde, n’en déplaise à ceux qui voudraient la peau du Djent …