
HOULE – Houle
Sortie le 18 novembre 2022
En cette année de Route du Rhum où le départ a été décalé à cause d’une houle trop forte avec des creux de 9 mètres et des vents de plus de 50 nœuds, il est fort conseillé de se pencher sur ce groupe de black metal parisien et non breton formé en 2021 qui se prénomme Houle.
Leur premier album éponyme sort le 18 Novembre chez Les Acteurs de l’Ombre Productions.
L’univers du groupe est inspiré par l’immensité des océans. De cette aventure périlleuse du marin à travers les mers. La place de l’homme face aux forces déchainées de la nature.
L’album fait moins de 30 minutes et pourtant le voyage proposé par Houle est vaste comme les océans avec 4 titres chantés en français.
Le black metal ici proposé est gorgé de riffs bien acérés sans pour autant oublier des mélodies envoutantes. De celles que des sirènes maléfiques auraient pu chanter pour séduire et ensorceler des marins prêts à sauter du navire vers les profonds abimes.
On commence par « Le continent » avec le sac et le ressac qui en intro nous hypnotise avant que riffs et voix possédées ne viennent nous submerger. La rythmique est très soutenue comme des voiles battues par le vent et claquant sur le mat. Les guitares fusent, nous giflent comme des embruns glacés.
« Nombreux sont les hommes
Partis en ces années lointaines
Sur la vague et l’océan
La fuite comme seule issue »
(…)
« Le froid, le vent, la mer, ma terre…
Dans les méandres…
Je sombre »
Ensuite l’avertissement d’une tempête annoncé donne le frisson dans le dos…
« Marin, prends garde !
Au loin le ciel est sombre.
La brise n’est plus
Qu’un souvenir lointain !
Au loin… Au loin ! La tempête !
Au loin, La tempête.
La houle dévore tout être »
Un Black Metal à la fois acéré et envoutant.
Là encore l’usine à riffs sur « Au loin la Tempête » fait des dégâts, alors que la voix écorchée nous transporte dans les profondeurs de l’être. La batterie est déchainée et nous emmène jusqu’à une fin plus sereine.
Le break est sublime et, comme une mauvaise tasse, nous permet de remonter à la surface. Une bouffée d’oxygène avant qu’une vague ne vienne nous assommer à nouveau. Les solos dans la même veine nous donnent un faux espoir de survie tandis que les guitares claires viennent comme des mouettes nous montrer le chemin vers la côte la plus proche.
La tension est à son comble sur « La Dernière Traversée ».
Est-ce un hommage à Iron Maiden sur l’intro ? La basse avec en arrière-plan le son du bois du navire qui se tord me font penser à « Rime of the Ancien Mariner ». Quoi qu’il en soit c’est très beau. Ensuite c’est un torrent d’eau déversé au travers de riffs qui vous éclaboussent jusqu’aux os à travers votre corps.
« Souffle mes voiles en lambeaux
Caisse à la dérive, nulle chance de survie
Mon esprit altéré ne distingue plus
Ni tracas, ni regret, ni rancune
Seule l’ivresse de l’eau salée
Euphorique douleur, je m’enivre… »
Le solo est magnifique et apporte un grain de lumière dans cette noirceur épaisse.
Je ne sais pas s’ils sont arrivés à Pointe-à-Pitre dans un temps record mais ce dont je suis sûr c’est qu’ils nous ont mené à bon port. Avec leur armada de riffs, de rythmes houleux et de growls bien salés.
« Sous L’Astre Noir » nous décrit cette mer perdue entre un ciel menaçant et un Enfer caché dans ses profondeurs.
Les ombres flottent au-dessus des mers
Sous l’astre noir
Entre le ciel et les enfers
Sous l’astre noir »