NECROFIER – Burning Shadows in the Southern Night

Sortie le 2 juin 2023 via Season of Mist

Les « hors-la-loi » texans du black metal Necrofier sortent leur deuxième album Burning Shadows in the Southern Night.

L’album a été enregistré au Studio G de Brooklyn à New York par Joel Hamilton (Unsane, Iggy Pop, Tom Waits, Tyler Bryant & The Shakedown). Ingénieur, producteur et musicien nominé 6 fois aux Grammy et 1 fois aux Latin Grammy. L’album fait suite au premier album du groupe Prophecies of Eternal Darkness, sorti en octobre 2021.

On comprend mieux comment il est difficile de trouver des points de repère dans la musique des américains quand le batteur Dobber Beverly nous explique : « L’objectif de ce nouveau disque était de commencer à nous démarquer de nos contemporains ». Je pense que pour ça ils ont réussi…

L’album débute par une intro à l’ambiance malsaine (« The Fall from Heaven ») avec un piano de saloon désaccordé et de légers chœurs perdus dans le lointain.

« Total Southern Darkness » au titre évocateur doit donc nous décrire ce qu’est véritablement du black metal à la sauce texane. Et bien c’est un peu brouillon : des cymbales trop mises en avant. Le son des guitares est assez crasseux avec des riffs heavy et une voix légèrement growlée. Sans oublier un drôle de break qui stoppe net pour reprendre plus vite. On est loin du black metal auquel on est habitué en Europe…

Ce qui manque dans l’ensemble c’est de la puissance!

On accroche difficilement même si « To the Wolves » joue (pas trop rapidement) plus sur des ambiances assez théâtrales, avec des moments de grandiloquence, d’accélération, de sons stridents et des cymbales visiblement appréciées par le producteur et placer ici à outrance. Ce côté vintage doit être dû à l’utilisation d’une foule de microphones Telefunken et Neumann dont nous parlent les musiciens (dont certains d’Oceans of Slumber)  avec les équipements vintages qu’ils disposaient en studio.

La musique est un melting-pot de leurs différentes influences. A l’image d’un « Forbidden Light of the Black Moon » ou d’un « Whispers That Burn in the Dark » ou encore « The All Seeing shadows » qui dans l’ordre aborde légèrement le heavy symphonique, côté old school, un peu pagan. Pour ensuite flirter vers un esprit Emperor ou Ihsahn plus exactement. (C’est vrai que la voix y est pour beaucoup peut-être le meilleur titre le plus abouti). Ou encore du doom avec des voix de chœurs de femmes et des accélérations à la Marduk sur la fin.

Dommage pour « Burnt by the Sacred Flame » qui commence à la manière d’un Kampfar pour la guitare rythmique alors que la lead vient tout gâcher avec un solo indigeste.

Ce qui manque dans l’ensemble c’est de la puissance, à l’image de « Call to the Beyond ». Pas assez lourd, voix éraillée appuyant bien sur la dernière syllabe de chaque strophe et un solo dans les chaussettes.

Le black metal texan c’est un peu comme un burger vegan : ça possède un peu le goût mais la consistance n’y est pas du tout…

Track-list: