Among The Living
Interview

Entretien avec les frangins Van de Poel et Robin Piso de DE WOLFF

Among The Living est parti à la rencontre du groupe De Wolff, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album Thrust. Entretien avec les frangins Van de Poel, aux faux airs d’Axl Rose version juvénile, et leur acolyte Robin Piso. Entre The Doors et Led Zeppelin, le trio Hollandais compte bien conquérir un public international.

 

De Wolff


En premier lieu, pourriez-vous vous presenter pour les lecteurs de Among The Living ?

Robin : Je m’appelle Robin Piso, et je joue de l’orgue Hammond dans De Wolff.

Pablo : Je suis Pablo Van de Poel, et je joue de la guitare. Je suis aussi le chanteur.

Luka :  Je m’appelle Luka Van de Poel, et je joue de la batterie. Je chante aussi de temps en temps.

Parlons du nom de votre groupe, De Wolff. Vous avez choisi ce nom en hommage au personnage de Harvey Keitel, Winston Wolfe, dans Pulp Fiction. Qu’est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce personnage pour choisir son nom pour votre groupe ?

Pablo, Luka and Robin : Nous avons choisi ce nom car nous ne pensions jamais devenir connus à l’époque ! Quand nous avons choisi un nom pour notre groupe, nous commencions tout juste. C’était il y a des années, et nous étions très jeunes. De notre point de vue, c’était un nom qui sonnait très bien. Donc, c’est pour cette raison que nous l’avons choisi et nous ne le regrettons pas. Il n’y a pas de signification plus en profondeur. C’était juste cool, et ça l’est encore ! Nous étions juste trois mecs qui s’éclataient en faisant de la musique, et nous voulions jouer dans des bars, donc il nous fallait un nom. Ce n’était pas un truc dans le genre “oh, nous voulons devenir un groupe conceptuel, et quel nom de groupe pourrait coller à notre concept?” Cela n’a rien à voir avec quelque chose comme ça.

Quand votre groupe a vu le jour, vous étiez encore adolescents. Vos influences principales sont des groupes des années soixante-dix, comme les Doors, Led Zeppelin et Jimi Hendrix. Comment se fait-il que de jeunes hommes vivant au 21ème siècle aient pu être influencés par ces groupes des générations précédentes ?

Pablo: Tout a commencé quand mon père m’a offert des CDs de Jimi Hendrix, quand j’avais onze ans. Il ne connaissait même pas Jimi Hendrix, mais me les as achetés car je jouait de la guitare, et Hendrix est le guitariste le plus connu au monde. J’ai tout de suite beaucoup aimé, et j’ai commencé à m’y intéresser plus. Luka a découvert Hendrix aussi. Là où nous avons grandi, il y avait un disquaire où nous allions après l’école. Le vendeur nous faisait découvrir beaucoup d’autres disques.
Je les apportait à la maison, et c’est là où j’ai aussi découvert les premiers CDs de Pink Floyd. C’est comme ça que nous avons découvert toute cette musique des générations passées. Ensuite, nous les avons fait écouter à notre père, qui a réagi en disant “oh, cette musique est vraiment cool”, et il a commencé à écouter ces disques. La transmission s’est faite à l’envers ! Nous adorons des groupes comme Alabama Shakes. En comparaison avec les vieux groupes, il n’y a seulement qu’une poignée de jeunes groupes que nous écoutons, et ce ne sont pas des groupes mainstream. La dance music ne nous influence pas du tout!

Robin : Nous sommes aussi influencés par des groupes actuels. Comme, par exemple, les premiers albums des Black Keys, et tout particulièrement par leur album Brothers. La façon dont ils ont réussi à capturer un son “old school” avec un accent moderne est une énorme influence pour nous.

Comment pourriez-vous décrire la musique que vous jouez ? Pensez-vous que nous puissions encore la qualifier de “classic rock” au 21ème siècle ?

Robin : Il n’y a jamais eu un seul style où nous nous sommes rangés. Nous pensons que l’un des vrais problèmes de la musique actuelle, c’est sa volonté de tout classer dans des sous-genres.

Pablo : La musique,  c’est un peu comme l’amour. Tu ne choisis pas qui tu aimes. Tu découvres, et puis, soit ça te fais quelque chose, soit ça te laisse insensible. Nous avons découvert toute cette musique, et nous avons une importante collection de disques que nous adorons. Quand je saisis ma guitare, je joue un air, et je me dis : “oh, ça me rappelle quelque chose”. Pour moi, ce que je joue est avant tout spontané. Nous travaillons tous les trois, et nous jouons ce qui nous vient à l’esprit. Cela sera certainement influencé par des sons “old school”, car c’est ce que nous écoutons beaucoup. Ce qui est cool avec la musique rétro, c’est que dans les années soixante et soixante-dix, tout était mis sous l’appellation de pop music. Les Beatles et Black Sabbath sont tous deux très différents, mais tout le monde envisageait la musique comme un ensemble. Si nous jouons ensemble depuis déjà onze ans et si nous voulons continuer, c’est grâce à notre façon d’envisager la musique.

Luka : Je n’ai pas le sentiment que nous jouons du rock rétro. Nous ne savons pas comment appeler notre musique, donc nous la qualifions tout simplement de rock. Tu peux toujours changer de direction avec ton groupe, tu dois laisser la porte ouverte aux influences diverses et voir ce que ça donne. Dans un monde idéal, chaque groupe devrait avoir un son individuel, mais ce n’est malheureusement pas le cas.

Pensez-vous que travailler dans le monde du rock en Hollande est plus compliqué qu’aux Etats-Unis ? Y-a-t-il un large public là-bas ?

Robin : Nous n’avons jamais joué aux USA, donc je ne peux pas dire comment cela sera lorsque nous allons jouer là-bas. Nous voulons vraiment avoir cette opportunité un jour !

Luka : En Europe, le public est friand de groupes Américains, donc c’est réellement plus simple pour eux d’atteindre une audience plus large. Nous savons que pour un groupe de rock Hollandais, cela peut être assez difficile de se frayer un passage aux Etats-Unis. C’est une notion à prendre en compte.

Pablo : C’est d’ailleurs assez stupide, car quand la musique est de qualité, la provenance du groupe ne devrait pas compter. Mais c’est la façon de fonctionner de l’industrie musicale. Pour nous, c’est plus difficile de percer aux Etats-Unis, et c’est compliqué d’atteindre un certain niveau, car il y a tellement de bons groupes. Beaucoup de musiciens Américains sont vraiment géniaux, car ils ont grandi avec cette musique. Les Etats-Unis ont une histoire musicale très riche. Lorsque nous avons commencé, il n’y avait plus de bons groupes de rock en Hollande. Nous voulions jouer de la bonne musique et voir ce que ça allait donner. Le public a commencé à apprécier, et nous avons eu un début de succès en Hollande.

Faites-vous souvent des concerts et des tournées en Hollande ?

Robin : Oui, mais la Hollande est un assez petit pays. Nous avons déjà joué dans chaque ville avec une scène correcte ! Donc, la seule chose que nous pouvons encore faire est de retourner dans les mêmes salles de concert à nouveau. Le monde est si vaste ! Nous sommes déjà partis en tournée deux ou trois fois en France, et je suis certain que nous n’avons pas encore découvert toutes les salles Françaises pouvant nous accueillir. C’est d’ailleurs la même chose avec le reste du monde. Nous avons beaucoup joué en Hollande, mais nous pensons que cela serait plus intéressant de découvrir ce que nous pourrions faire dans d’autres parties du monde.


de wolff


Quand vous étiez en tournée, vous avez fait la première partie d’un show de Deep Purple. Roger Glover, leur bassiste, est venu vous féliciter. Qu’est-ce que cela vous a fait ressentir, de compter Deep Purple parmi vos fans ? Est-ce que cela vous a poussé à aller encore plus loin ?

Pablo : Quand ça s’est produit, je me suis dit : “ok, ce mec fait partie de l’époque musicale qui nous inspire le plus”. Pour nous, le fait qu’il ait aimé notre show était un truc dingue. C’était tellement génial. Je crois que notre musique lui a évoqué l’époque où les membres de Deep Purple était à leur apogée, au même âge que nous. C’est ça qui a vraiment plu à Roger Glover.

Luka : C’était tellement cool, car nous avons écouté les disques de Deep Purple un nombre incalculable de fois. Ils font partie des meilleurs albums jamais réalisés. Nous avons trouvé ça complètement fou, que Roger vienne nous dire que notre musique était géniale. C’était la confirmation que nous étions sur le bon chemin. Mais même si nous sommes de très grands fans de Deep Purple, ce n’est plus la même chose de les voir maintenant que dans les seventies en live.

Votre nouvel album va sortir le quatre Mai 2018, dans un peu plus d’un mois. Son nom, Thrust, amène l’idée de quelque chose d’énergique et de puissant. Quelle est la symbolique de ce titre d’album ?

Pablo : Nous avons voulu capturer l’énergie vivante que nous avons quand nous sommes sur scène. Nous n’avions jamais essayé ça auparavant. Sur cet album, nous avons des chansons qui sont très puissantes, avec un son très lourd. Luka a eu l’idée du nom Thrust, et nous avons tout de suite trouvé ça très cool.

Luka : Cela signifie aussi aller vers l’avant avec une certaine violence, comme une fusée qui traverse le ciel. Nous avons écrit des chansons très puissantes pour cet album, et ce titre correspond entièrement à sa musique.

Robin: Il y a également une notion symbolique dans ce titre, car nous voulions que cet album atteigne au maximum le monde dans lequel on vit.

Votre nouvel album Thrust n’est pas votre premier album, vous aviez déjà enregistré cinq albums. Que pouvons-nous attendre de Thrust ? Prenez-vous une nouvelle direction musicale ? Quels sont les thèmes principaux que vous abordez dans vos paroles ?

Pablo : Nous voulions vraiment retranscrire ce qui était dans nos esprits. Un soir, Je suivais les élections présidentielles Américaines. La dernière chose qui a été dite avant que j’aille me coucher était qu’Hillary Clinton allait devenir présidente, qu’elle allait gagner. Quand je me suis réveillé le lendemain matin, Donald Trump avait été élu. Je me suis dit : “Qu’est ce qui se passe de dingue dans le monde actuel ?” Nous avons répété ce jour-là, et nous ne pouvions pas nous arrêter de parler de Trump tous les trois.
Nous avons commencé à faire de la musique, et nous avons lancé ce riff très lourd et agressif. Nous nous sommes dit : “écrivons quelque chose sur le Président.” Nous avons également écrit une autre chanson sur la situation politique en Hollande.

Votre pochette d’album est assez métaphysique, avec son paysage visionnaire, fantastique et coloré. Son côté “old school” peut évoquer la pochette de Crown of Creation, de Jefferson Airplane. On ne sait pas s’il s’agit d’une photo ou d’une peinture. Qu’avez-vous voulu transmettre ?

Robin : L’artiste Australien qui a créé notre pochette d’album utilise des couvertures de livres et de magazines des années soixante et soixante-dix. Il sélectionne des images qu’il découpe et assemble pour en faire un collage. Nous avons adoré ses paysages surréalistes, car c’est très puissant quand on les regarde. Mais nous n’avons pas été influencés par la pochette de Jefferson Airplane, c’est une coïncidence !

Pablo : Je crois que nous voulions une image qui colle avec le mot Thrust, et avec ce que la musique de cet album évoque. Nous cherchions un visuel aussi puissant que le titre lui-même. Il y a cette flamme sous le soleil qui vient s’écraser dans la mer, et qui attire le regard.

En enregistrant votre nouvel album, quel a été le processus de composition ? Qui a écrit les paroles, et qui a composé les lignes musicales ? Travaillez-vous ensemble, ou avez-vous un “leader” ?

 Luka : Depuis le début du groupe, nous avons écrit les chansons tous les trois. Puis, Pablo s’est adonné aux paroles. J’habitais encore chez mes parents dans le Sud, et Pablo habitait à Rotterdam, donc cela a été une période complexe pour De Wolff. Pour cet album, nous avons passé beaucoup de temps à écrire ensemble et à jammer.
Nous avons écrit toutes les paroles ensemble. Pablo était avec son papier et son stylo, écrivant ce qui lui venait spontanément, et Robin et moi restions à ses côtés pour l’aider. Plus que jamais, nous avons travaillé en osmose. Parfois, nous composions une chanson par jour, mais certaines chansons furent plus complexes et ont nécessité plusieurs semaines pour les finir !

Quelles sont les news concernant De Wolff pour l’année à venir ? Est-ce que vous avez prévu de partir en tournée, et allez-vous vous rendre à des Festivals ?

Luka : Nous allons faire beaucoup de tournées à partir du quatre Mai, date de la sortie de notre album. Premièrement, nous allons réaliser une tournée en Hollande, puis des festivals en Hollande et en Allemagne. En Octobre 2018, nous reviendrons en France pour une tournée ! Puis nous nous rendrons en Espagne, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Ca va être vraiment super, nous serons sur la route pendant presque deux mois !

Merci beaucoup à Pablo, Luka et Robin de De Wolff .

 

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