Nous nous sommes entretenus avec Nisse Karlén, un des membres fondateur et chanteur de Sacramentum.
ATL: Te souviens-tu de l’âge que tu avais lorsque tu as découvert le metal et quel était le premier album que tu as acheté ?
Nisse : Oh oui oui ! J’avais entre sept et huit ans et j’avais eu l’album Kiss Alive II. Mon père travaillait dans le social avec des adolescents en difficulté. Certains venaient chez nous, ils faisaient partie de la famille. Beaucoup n’avait pas la chance de recevoir de l’amour. J’aimais bien, certains avaient des patchs et ce genre de truc. Ils m’ont donné cet album de Kiss. Sur la pochette à l’arrière voire Gene Simmons avec ce sang j’étais « wouahhhh ! ». Un souvenir très fort et important fut quand j’avais dix ans en 1984 la sortie du 1er album de WASP. Aux informations en Suède il y avait cette propagande qui disait que tu ne devrais pas faire ça en montrant un reportage sur le live de WASP au Liseum à Londres. Je me suis rué vers la télévision et j’ai dit « je veux être comme ça ». Ma mère me répondit « non tu ne peux pas ». C’est devenu une inspiration. Alors au niveau inspiration je citerai : Kiss, WASP, Iron Maiden, Judas Priest, tout en fait. C’est parti de là. Par contre, le premier album que j’ai acheté avec mon propre argent fut le premier Helix, les canadiens. Tu te souviens ? Oh quoique non plus probablement c’était plutôt le second album. Il s’appelait comment déjà ? Enfin peu importe il s’agit du deuxième album. Il y a tellement de bons artistes au Canada vois-tu ?
ATL: Oh oui, Annihilator !
Bien sûr, mais il y en a un encore plus gros ! J’ai découvert vers la fin des années 90 Strapping Young Lad. « Devin Fucking Townsend ». Quel talent !
ATL: L’album « City ». Quelle violence !
Nisse : J’aime tous les albums solos de Devin aussi. C’est un génie à l’état pur. J’adore tout ce qu’il fait et c’est canadien. Le Canada a tellement de grands groupes. J’adore Blasphemy également. Beaucoup de très grands groupes viennent de là. Et on peut continuer. Mais oui Helix aussi à l’époque bien sûr. Je ne me souviens pas des chansons. Merci de faire remonter tous ces souvenirs. C’était une bonne question.
ATL: C’est toujours un plaisir quand on peut se remémorer de bons souvenirs.
Nisse : Oh oui
ATL: C’est là que tout commence.
Nisse : Oui tout. Donc le premier album que j’ai eu était Kiss. Et le premier que j’acheté était Helix du Canada.
Je suis donc si heureux d’avoir pu donner ce concert hier au Canada. C’était incroyable, fantastique.
ATL: Sacramentum a été créé en 1992, votre premier EP intitulé « Finis Malorum » est sorti en 1994. Quelles étaient vos attentes à cette époque ?
Nisse : Oh, nous n’avions aucune attente. Nous étions juste des fans qui faisaient quelque-chose qu’ils aimaient et nous ne pensions même pas faire un album ni tourner. Nous faisions juste ce que nous sentions au fond de nous.
J’avais des amis qui habitaient à Stockholm pas loin du lieu de répétition et qui disaient « Vous êtes bons, vous devriez venir jouer à Stockholm ». J’ai dit : « Hein ? Quoi ? Tu penses ? » et il m’a répondu « Oui ! » et c’est parti de là. Nous faisions ce que nous voulions faire, inspirés par le Death Metal suédois des débuts, tu sais. Un peu plus tard nous avons créé notre propre son, mais nous étions jeunes et nous testions. Doucement nous nous dirigions vers un son qui nous était plus personnel. Beaucoup de ressentis et d’atmosphères, de la poésie dans les paroles. Juste ce que je suis en fait : un romantique sans espoir par de nombreux aspects. Ce que je suis sur scène, ce que je montre, c’est juste une petite facette de moi-même qui se reflète dans la musique de « Far Away From The Sun« .
Si ce n’est pas assez bon alors ce n’est pas du vrai Black Metal.
Nous avions entre 18 et 21 ans quand nous avons écrit cet album. Et je suis impressionné. Quand je regarde en arrière quand j’avais seize ou dix-sept ans, j’aimerais m’assoir face à ce sacré de gamin pour discuter. Mais je ne sais pas, à l’époque, tout comme maintenant d’ailleurs, ça sortait de nous. Il y avait tellement de significations. Maintenant je me dis « c’était bon ! ». D’une certaine façon j’avais conscience de ce que j’écrivais à l’époque, mais je n’en comprenais pas tout le contenu car je n’étais pas prêt. Je me suis juste ouvert à ce que je ressentais. C’est toujours ce que nous faisons maintenant et quand un nouvel album sort nous voulons rester authentiques, vrais.
Sacramentum c’est ce que nous sommes. Nous voulons y rester fidèle mais aussi le développer. Si nous sentions que nous ne pouvons pas le faire, l’album ne sortirait pas et tout s’arrêterait. Nous formerions alors d’autres groupes tout simplement. « Laissons les cadavres reposer en paix » je dirais. Il ne faut pas détruire la belle entité que nous avons créée pour des raisons égoïstes. Si ce n’est pas assez bon alors ce n’est pas du vrai Black Metal.
ATL: Qui a réalisé le logo ?
Nisse : C’est Anders (Brolycke), le guitariste blond. J’ai créé mon premier groupe en 1989. Anders a déménagé et il est arrivé au lycée. Nous avions 16 ans. Des amis à moi étaient dans sa classe. Ils lui ont demandé quelle musique il aimait. Il a répondu le Death Metal alors ils lui ont dit « ohh il faut que tu rencontres Nisse ». Et je pense que le jour même je lui disais « j’ai un groupe, tu veux jouer dedans ? ». La semaine suivante on allait à Stockholm au Clash Of Titans qui réunissait Slayer, Megadeth, Suicidal Tendencies et Testament. Ça a commencé comme ça et Anders a créé le logo.
ATL: Sacramentum vient de Goteborg comme les groupes de Death Metal mélodique In Flames et Dark Tranquillity. Aviez-vous des interactions avec d’autres groupes de votre ville ?
Nisse : Rires. Bien sûr ! On partageait le studio de répétition avec In Flames. Ils m’ont demandé de chanter sur leur second album. Mais j’ai répondu « ha ha ! Tu penses que je vais poser ma voix sur un album de Metal de cirque ? ». C’étaient précisément mes mots car je n’avais aucun respect pour eux à l’époque. C’était un autre niveau tu sais. J’ai beaucoup de respect pour eux maintenant, mais j’étais jeune et mon ego était très gros. Pour être capable de créer ce qu’on a fait tu dois suivre ton propre chemin et même si nos deux groupes enregistraient en même temps pendant quelques temps et qu’il me disait « non non tu ne peux pas faire ça comme ça » je répondais « ok, c’est toi qui a écrit ou c’est moi ? Vas-y essaye ! » alors on essayait et quand on avait essayé il disait « Fuck yeah ! ». Ce mec est un génie et je ne lui arrive pas à la cheville, mais j’avais le sentiment que je faisais ce qu’il fallait. On s’inspirait les uns les autres. C’est aussi ce qu’il se passe avec un ami proche que j’ai depuis que j’ai 18 ans : Kristian « Necrolord » Wåhlin. Je l’inspire et il m’inspire. Je ne sais plus si je t’ai montré la pochette du nouveau remix de « The Coming of Chaos ».
ATL: Oui tu me l’as montrée.
Nisse : Que puis-je dire ? Les mots ne sont pas suffisants. Quand il me l’a montrée pour la première fois je suis resté sans voix, je bégayais. Il devenait nerveux et il a commencé à me dire « tu sais, on peut changer ceci ou cela ou tout refaire ou… ». Et moi j’étais… « tetete… bebebe… heu…tu es sérieux ? Tu peux la vendre ». Mais bon, c’est un artiste, il m’a dit « non non c’est à toi. Je ne vendrai pas la peinture c’est la tienne ». J’ai la peinture d’origine de « Far Away From The Sun » dans mon salon depuis de nombreuses années et maintenant je vais rajouter celle-ci à côté. Voilà, tout est là, le reste m’importe peu. Travailler avec quelqu’un d’aussi talentueux que Kristian qui interprète mes visions et mes textes, ahhh ! C’est fantastique. J’ose le dire, je ne sortirai plus jamais un nouvel album de Sacramentum sans son art. J’ai prévenu Century Media, peu importe si cela prend 5, 10 ou 15 ans. Ils respectent cela maintenant mais avant ils me disaient « oh tu devrais peut-être y réfléchir », mais non, non, sinon on rompt nos accords. Si cela prend 25 ans, comme ce fut le cas pour « Far Away From The Sun », pour que le prochain album prenne l’envol qu’il mérite alors tant pis (je ne parle pas de « The Coming of Chaos »). J’ai dit à Century Media : « ce sur quoi je travaille actuellement vous l’aurez, mais je me fiche du temps ». Et les gens réaliseront que c’est une vraie œuvre d’art. C’est hors du temps, tu ne peux rien forcer.
ATL: En 1996 vous sortez ce chef d’œuvre qu’est « Far Away From The Sun ». Quel regard portes-tu sur cette pièce maîtresse aujourd’hui ?
Nisse : Pour moi c’est un concept album dans son intégralité. C’est venu de mon expérience personnelle, je vivais une période vraiment bizarre. J’avais seize ans environ et j’ai décidé d’entrer dans un processus de réapprentissage total. J’ai tout détruit de moi, de ma personnalité, pour tout reconstruire. Car les parents, l’école, la société, t’influencent. Je voulais essayer d’évacuer ce qu’on m’avait inculqué. J’ai réalisé que je n’appartenais pas à ce monde. Je voulais me détruire, je ne voulais pas de parents aimants, d’amis etc. Je me sentais seul.
C’est encore un peu le cas d’une certaine manière mais j’ai tellement de personnes géniales autour de moi qui me comprennent Par contre à l’époque c’était dur. Et puis j’ai rencontré Anders. On s’aidait mutuellement à se développer et créer quelque chose à part. Nous avons construit une base solide. A partir de là les choses ont avancé. Nous avons créé Sacramentum, cette entité ancienne et infernale. Sacramentum a sommeillé pendant plusieurs années. Cela me rendait triste et je pense qu’Anders l’était également. Plusieurs fois je lui ai dit « il est temps, il faudrait recommencer ». Mais il n’était pas d’accord. Je ne voulais pas le faire sans lui car il faisait tellement parti de ce que suis et moi de ce qu’il est que ce n’était pas envisageable. Soudain, c’est l’entité elle-même qui nous a demandé de la réveiller.
Il a fallu la suivre et il nous a semblé qu’elle nous avait tellement manqué. « Far Away From The Sun » était un album vraiment très personnel et c’est pour cela que nous avons décidé de le jouer dans son entièreté. Ce qui est décrit dans les paroles, j’y étais, et le château sur la pochette, représente mon âme.
ATL: Vous jouez un parfait mix de Black et de Death Metal. Quelles étaient vos influences à la création du groupe ?
Nisse : C’était énormément de heavy metal mélodique comme Judas Priest, Iron Maiden et aussi beaucoup de thrash metal comme Slayer, Megadeth, Dark Angel, Possessed, Death, ou Grotesque qui était une grosse influence en Suède. Quand on a entendu les premiers riffs de Grotesque c’était énorme. Bien sûr il y avait aussi Tiamat, Morbid, Nihilist, Entombed, Unleashed, Grave, Crematory… C’est une combinaison de tout cela en fait. Je ne sais pas si tu as écouté notre tout premier enregistrement qui date de 1992 « Morbid Humanity », cela sonnait très Grave (le groupe suédois) – Note : ce titre inédit est sorti en 2020 sur la réédition remasterisée Deluxe augmentée de titres bonus de « Finis Malorum » chez Vic Records -, c’est un enregistrement démo vraiment cru et je l’aime toujours autant, vraiment.
ATL: Comme tu l’expliquais tout à l’heure, Sacramentum s’est arrêté en 2001. Vous êtres maintenant de retour. Quelles étaient les raisons de ce break ?
Nisse : Nous sentions que la scène devenait une blague, on avait un peu honte de faire partie de cela.
De plus, nous sentions que nous n’avions plus grand-chose à ajouter, le feeling était perdu donc à quoi bon continuer ? Pour faire des albums merdiques ? En fait j’ai fait pas mal de choses mais je n’ai rien sorti parce que je n’en ai jamais ressenti le besoin. De plus à l’époque il fallait bien gagner de l’argent et c’était très difficile. Enfin, c’est toujours le cas aujourd’hui, pour un musicien dans la scène extrême, mais à l’époque c’était compliqué de survivre, faire des albums et des tournées n’était pas compatible avec le fait de gagner de l’argent. On l’a fait pendant dix ans, mais on n’en pouvait plus.
ATL: Comment avez-vous procédé pour effectuer votre retour ?
Nisse : Ah ! Il n’y a pas de réponse courte à cette question. Mais comme je le disais tout à l’heure j’ai entendu un appel qui me disait il faut faire quelque chose. Anders ne voulait pas reprendre et comme je ne voulais pas le faire sans lui, j’ai respecté sa décision. Mais j’ai commencé à écrire un nouvel album avec des textes et de la musique et je lui ai montré pour qu’il voit l’idée. Mais avant même que je puisse lui montrer, il m’a appelé et m’a dit « hey Nisse, que penserais-tu de ressusciter Sacramentum ? ». A l’intérieur je me disais « Ohh ouii! » mais je lui ai répondu « Attend, attend, ça dépend, alors cette fois je fais uniquement les vocaux », parce que je considère que je ne suis un assez bon musicien pour faire les deux. Et en faisant les deux je ne peux pas vraiment exprimer ce que je ressens. Et il a dit « Oui ok ». Il a ajouté qu’on avait eu des demandes de la part de plusieurs festivals pour faire partie des têtes d’affiche. C’était trop beau pour être vrai et pourtant c’était vrai.
Et puis il a fallu que je me demande si vraiment je pouvais le faire à nouveau en étant honnête par rapport à l’héritage de Sacramentum sans être pathétique. Je suis resté deux semaines dans ma cave (qui est mon sanctuaire) Ma femme qui est très tolérante et sait ce que je ressens a dit à mes enfants « laissez le tranquille tout seul il doit réfléchir ». J’étais là angoissé à hurler, j’avais tellement de chose à gérer en même temps. Quand je suis ressorti je pensais « non je ne peux pas le faire » mais en fait j’ai dit « allez, allons-y ». Et c’est parti comme ça.
Helix, le premier album de metal que j’ai acheté.
Puis nous avons répété. Ensuite nous avons fait un show privé spécial, avec toute « l’élite » du metal. C était le gig le plus difficile que j’ai jamais fait. C’était un test avant tous les festivals que nous devions faire. J’ai écrit un questionnaire pour toutes les personnes qui étaient là. Ils sont tous venus, les membres de Dissection excepté Jon Nödtveidt bien sûr, Necrolord était là également. Tous des gens que je connais et dont je voulais un avis honnête et sincère « qu’est-ce que vous en pensez, est-ce que ça va, qu’est ce que je peux faire mieux ? ».
Et puis le COVID est arrivé et a tout arrêté pendant un an et demi. Finalement c’était peut-être un mal pour un bien parce que cela nous a laissé plus de temps pour nous préparer. Tu vois ce n’est pas si facile de répondre à cette question, c’est un processus. Je suis très reconnaissant envers le Death Fest (California, Maryland, UK, Netherlands) d’avoir autant cru en nous. C’est ce qui nous a fait comprendre que c’était l’heure pour Sacramentum. Et voilà, maintenant nous sommes ici, ensemble, pour en parler, rires. Et j’ai fait un concert au Canada, le pays de Helix, le premier album de metal que j’ai acheté. Rires.
ATL: Qu’avez-vous fait durant ce laps de temps sans Sacramentum ?
Nisse : J’ai trouvé un travail. Je n’ai pas coupé mes cheveux, mais j’ai trouvé un travail. J’ai pensé à les couper il y a plusieurs années. Mais ma femme m’a dit « idiot si tu fais ça je te tue ! » Alors je ne l’ai pas fait (rires). J’en suis content, parce que j’ai essayé de vivre cette vie normale, d’être ce que la société voulait que je sois, et lentement, petit à petit cela détruisait mon âme. Alors je me suis demandé ce que je pouvais faire pour retourner vers la musique. Je me suis occupé de ma famille. J’ai pris mes responsabilités en tant que père et élevé mes enfants. Anders en a fait autant de son côté. Nos enfants ont le même âge. Nos filles ont 15 ans maintenant.
Anders m’a appelé pour me demander si je serais partant pour reprendre Sacramentum.
Avant nous ne pouvions pas reprendre car nous avions des obligations plus importantes. De plus nous avions besoin de ce temps pour savoir qui nous étions réellement et où nous en étions. Je suis plombier et je travaille dans une société de produits alimentaires. D’un seul coup j’avais 25 employés sous ma responsabilité et je gagnais bien ma vie. Mais j’ai réalisé que l’argent ne faisait pas tout pour moi, cela me rendait juste triste. Alors j’en ai parlé avec ma femme et elle m’a dit « tu vas quitter ce boulot et refaire de la musique ». J’ai répondu « non je ne peux pas ». Elle m’a alors demandé « qu’est ce qu’il te faudrait pour refaire de la musique » alors j’ai dit « un endroit à moi dont je pourrais fermer la porte et me retrouver complètement seul ». Alors elle m’a répondu « ok, on va mettre toutes nos économies pour que tu puisses construire ton sanctuaire ». C’est ce qu’on a fait et un mois après cela Anders m’a appelé pour me demander si je serais partant pour reprendre Sacramentum. Voilà, rires, c’est comme ça !
ATL: Quels sont à l’heure d’aujourd’hui vos nouveaux projets pour Sacramentum ?
Nisse : Un nouvel album. Nous travaillons dessus. Et comme je te le disais un remix de l’album « The Coming Of Chaos ». Cela devait être fait à l’époque mais pour des raisons que tu pourras lire dans les notes lorsque l’album sortira, cela n’a pas été fait. Nous étions jeunes, nos égos étaient trop grands, nous en avions marre de la scène et de ce qu’elle devenait, nous voulions prendre nos distances par rapport à ces sons mélodiques donc on a tout balancé.
Rétrospectivement nous avions torts mais il fallait que nous le fassions à l’époque. Je suis à peu près sûr que les gens vont se rendre compte que « Far Away From The Sun » n’est pas le meilleur album que Sacramentum ait fait mais que c’est cette nouvelle version de « The Coming Of Chaos », comme elle aurait dû être. Le remix va remettre en avant toutes les mélodies. Quand je l’ai joué à Anders il m’a dit « je ne me souvenais pas de cette partie, elle n’y était pas », et je lui ai répondu « si elle y était mais elle était écrasée par le mixage ». Mais tout cela est expliqué dans les notes qui paraîtront avec la nouvelle version.
ATL: Et qu’en est-il de votre label Century Media ?
Nisse : Nous sommes avec eux depuis 1997 après « Far Away From The Sun » qui était sorti sur le label français Adipocere Records. Quand on a fait « The Coming Of Chaos » » on cherchait un label. Nous ne voulions pas signer avec Century Media. Nous voulions signer avec Osmose Productions, mais ils ne nous ont pas trouvés assez bons. Donc nous avons cherché un autre label.
Century Media nous disait « allez, venez ». Nous on ne voulait toujours pas mais on était en studio en train d’enregistrer. Cela coûtait de l’argent et nous n’en avions pas à ce moment-là. Il nous fallait donc trouver un moyen pour payer le studio. Century Media appelait toujours. Alors nous avons accepté. Depuis ce temps nous sommes liés à Century Media. Nous sommes en train de renégocier notre contrat mais ce n’est pas encore finalisé.
ATL: Comment s’est passé le retour de Sacramentum en live ? Pensez-vous que les anciens fans sont de retour ? Est-ce que ce sont de nouveaux fans ? Ou un mix des deux ?
Nisse : Bien sûr il s’agit d’un mix des deux. A l’époque nous étions un peu en avance sur notre temps, c’était compliqué pour les gens de comprendre ce que nous faisions je pense. Nous étions toujours comparés à Dissection. Oui, le son est similaire, mais Dissection est un monument, c’est au-dessus. Maintenant les gens comprennent mais cela a pris vingt-cinq. C’est toujours comme ça tu sais, à l’époque quand j’écoutais Metallica, « Master Of Puppets » est sorti c’était étrange, les gens avaient du mal avec la voix.
Pareil avec le Death et le Black Metal. Les frontières sont sans cesse repoussées. Nous faisions parti des débuts du Death Metal en Suède. Nous sommes là depuis la naissance du genre. Nous ne cherchions pas à être compris et reconnus. C’est toujours le cas et nous sommes juste heureux et reconnaissants que les gens comprennent et apprécient ce que nous faisons. Le Metal n’a pas de règles, c’est une forme libre sous tous les aspects. Cela inspire génération après génération.