Among The Living
Interview

Retour vers le passé !Interview avec Blackmail

À l’aube des années 80 ou l’ère était destinée aux pantalons moulants et aux moult coiffures peroxydés, le moment des retrouvailles presque trente années plus tard de Blackmail s’est produit grâce a l’aide précieuse de mon meilleur ami, grand fan de la première heure. Originaires de Palaiseau (91), dans l’Essonne en banlieue parisienne, le groupe m’a accordé une interview plus que déchainée ! L’occasion pour moi d’échanger avec Alain (guitare), Olivier (guitare), Frederic (basse) et Thierry au chant.

blackmail

Le groupe BLACKMAIL  s’est formé dans les années 80, pouvez-vous m’en dire plus sur sa création, en quelle année et les raisons qui vous ont poussés à former un groupe de hard-rock ?

O : Au lycée j’ai rencontré Yann, le batteur. À l’époque on était une bande de redoublants, à la fin de la première on avait tous envie de jouer des instruments. Lui il avait la batterie dans la peau et moi la guitare. Il y avait aussi notre copain Jean-Marc à la guitare rythmique dans notre classe. On répétait souvent dans la cave de Yann. À la rentrée 1982, notre copain bassiste n’a pas continué l’aventure et à la FAC j’ai pu rencontré Emmanuel le premier bassiste, on écoutait la même musique et nous avions les memes gouts. On a démarré l’aventure sérieusement à cette période, l’énergie n’était pas la même comparé au tout début. On voulait vraiment jouer ensemble avec la participation du premier chanteur Francois.

Printemps 83 le groupe s’est formé et nous avions fait les premiers concerts en 1984.

Vers la fin de l’année nous avons eu une remarque de notre chanteur qui nous a lancé un pique nous disant que nous étions pas au point musicalement, du coup on était forcement un peu vexés. Ce qui a donné lieu à l’arrivée de notre nouveau chanteur, Thierry.

F : Je suis arrivé vers 1985 ou 1986, originellement je jouais dans un groupe concurrent du nom de Sacrifice mais nous avions des connaissances communes ce qui m’a permis de connaitre le groupe de Blackmail, on a effectué plusieurs concerts ensemble comme Paul B. à Massy ou dans des MJC. Sacrifice s’est séparé et le bassiste de Blackmail est parti donc j’ai débarqué en tant que remplaçant.

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Quelles ont été vos principales influences et vos premiers « chocs » musicaux ?

F : Kiss, Alice Cooper, Black Sabbath, Led Zeppelin, Queen, Angel.. Mes influences sont plus dans les années 70.

O : Emmanuel c’était Scorpions et Iron Maiden, quant à Michael Schenker Group c’était le point commun. U.F.O pour François et Yann, lui était branché Deep Purple, Def Leppard.. J’adore aussi Gary Moore et sa puissance phénoménale dans Thin Lizzy.

T : Alain est fan d’Annie Cordy version hardcore (Rires) !

Moi c’est surtout les Stooges, Hanoi Rocks, Led Zeppelin, Saxon.. Le rock bien sale et surtout le glam. J’adorais le look androgyne !

A : Trust, Van Halen

Vous avez effectués plusieurs concerts en Ile de France, également aux cotés du groupe Blasphème, combien de concerts ont eu lieu ? Avez vous des traces / enregistrements des différentes dates ?

 O : Il me semble avoir gardé 3 cassettes de concerts, nous avons également fait quelques émissions de radio.


Le label de musique « Black Dragon Records » souhaitait produire un album contenant 8 titres, pouvez-vous me raconter cette histoire en détail ?

 T : Ils ont senti un vrai potentiel mais il y avait un problème avec certains des membres et ils voulaient que je chante aussi en français… Ce qui ne m’intéressait vraiment pas.

Le chemin à prendre pour pouvoir etre signé était de devenir beaucoup plus lisse, tout en enlevant notre propre identité musicale. Alain n’était absolument pas ravi de cette décision ! Initialement c’était le sous-label AOR, connu sous le nom de Eye Dragon Records, qui produisaient des groupes plus commerciaux.

O : On a rencontré Norbert Krief de TRUST par hasard, je recherchais un émetteur de guitare sans fil pour ma guitare et j’en ai trouvé un à Pigalle. Le vendeur m’a expliqué le truc, et c’était Nono ! Je dois avouer ne pas l’avoir reconnu car ne ne m’y attendais pas ! On a sympathisé, il m’a fait écouter une maquette d’un de ces projets solos et il a pu m’expliqué qu’il recherchait des groupes à produire. C’est un mec super sympa qui n’a pas la grosse tête !


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Une fan base fidèle lors de vos prestations scéniques était régulièrement présente, cela a-t-il été motivant dans vos habitudes de composition ?

F : On avait environ 300/400 fans lors de nos concerts avec des jeans troués, vestes en cuir… C’était très motivant car on jouait enfin devant un vrai public, il y a pleins de groupes importants qui ont commencé à jouer devant leurs copains pour finir dans des stades…

Vos meilleurs souvenirs / concerts dans cette folle aventure ?

F : L’un des meilleurs serait surement la fois ou nous avons joué au studio de Corbeil-Essonnes ou nous avons pu faire des titres devant « Nono », lors de la fin des répétitions il nous a complimenté sur notre musique. Il s’est intéressé à la production d’un jeune groupe et était sincère dans sa démarche. C’était incroyable d’avoir son retour !

O: Moi je dirais le concert à Paul B.

T : L’Embassy Club avec le tremplin, sinon Paul B. en première partie de Stallion car c’était totalement complet. On jouait avec un tout nouveau logo sur scène,

A : Pour l’ambiance, l’Embassy Club !


Le meilleur concert de l’artiste / groupe auquel vous avez assister ? (Ou aimeriez..)

 F : Iron Maiden puisque c’était mon premier concert lorsque j’avais 16 ans. Ils étaient en première partie de Kiss en septembre 80 à Paris, c’était le précurseur du Zenith de Paris, comme un cirque géant avec des gradins. Il y avait de la pluie à cause de la condensation intérieure donc ça c’est le souvenir le plus marquant pour moi.

O : Le double concert de MSG et Iron Maiden avec mon guitariste et mon groupe favori. C’était un double concert à Paris ! Un super événement inoubliable  !

 A : Le dernier concert de Queen à l’Hippodrome de Vincennes !

T : En 1980 pour Van Halen et l’album « Women and Children First » ! J’étais au premier rang et toutes les barrières se sont écroulées. Sinon Cheap Trick avec Angel City, probablement l’un des concerts les plus forts de ma vie. Ou alors la première date de Jeff Buckley en France… Il y en a tellement… Impossible de n’en choisir qu’un seul !


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Ayant un certain recul, que pensez-vous de la scène hard-rock / metal actuelle ? Ainsi que des plateformes de streaming type Spotify, Deezer.. qui sont considérés comme le « fast-food » de la musique, les supports dématérialisée etc..

F : Je suis encore dans l’ancien « mode » en écoutant toujours des CD’s. J’ai entendu parlé de ces plateformes mais je ne m’y intéresse pas. Je suis axé rock, hard rock et heavy metal dans les « extrêmes ». Cela fait des années qu’il ne se passe pas grand chose et lorsque ces gros groupes vont disparaitre cela va donner place à de nouveaux groupes créateurs en espérant qu’ils arrivent à donner autant que les grosses têtes d’affiches. J’espère de tout mon coeur qu’il y aura des artistes basés sur la création, d’inventer quelque chose de nouveau..

T : Je trouve ça bien pour la diffusion mais concernant les droits d’auteurs c’est super chiant pour les artistes. Et en France ce n’est pas du tout la même chose que dans les autres pays pour la diffusion du rock n roll.

O : Je suis très old-school, donc les plateformes physiques..

A : J’ai perdu tous mes vinyles lorsque je suis parti à l’étranger. On peut critiquer les différentes plateformes mais on peut trouver des pirates sur le net, pour l’instant, il n’existe pas de système assez puissant dans le monde pour te faire connaitre donc le discours est à double sens. Il faut prendre en compte la relance du marché du disque, ce n’est pas un problème mais surtout question d’évolution et je pense qu’il ne faut pas etre totalement catégorique.

 

Un concert de re-formation ou un retour pour Blackmail est il envisageable un jour ?

 O : Dans ma tête je n’ai jamais pu me dire que tout était fini avec Blackmail, comme une histoire non aboutie. Si une re-formation a lieu un jour ce sera avec la formation d’origine, je n’imagine pas que d’autres puissent les remplacer, nous sommes comme des frères.

A : Oui c’est possible, avec un travail à distance et des outils destinés à cette utilisation.

Il y a plusieurs logiciels pour pouvoir créer des maquettes ainsi que des compositions. Chacun doit prendre du temps de son coté, mais c’est tout à fait possible.

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