Royal Republic
Interview réalisée au Hard Rock Café le 23 avril 2024
Formé en 2007 en Suède, Royal Republic est un groupe de rock à tendance punk pop. Originaire de Malmö, 3ᵉ ville de Suède, après Stockholm et Göteborg, ce quatuor est composé du frontman Adam Grahn, du bassiste Jonas Almén, du guitariste Hannes Irengård et du batteur Per Andréasson. Avec quatre albums actifs, « We Are The Royal » (2010), « Save The Nation » (2012), « Weekend Man » (2016) et « Club Majesty » (2019), le groupe de garage rock conserve son dynamisme à travers des compositions aux refrains accrocheurs et aux mélodies entêtantes. Véritable phénomène suédois, boosté par l’émission Taratata, Royal Republic continue son ascension. Hannes et Per présentent à Among The Living leur nouvel album « LoveCop », enregistré au studio Hansel à Berlin, et qui sortira le 7 juin prochain.
Among The living : Vous aimez créer des tubes visiblement comme RATA-TATA, le nouveau Woo ! Woo ! Woo ! de votre album « LoveCop ». Comment y parvenez-vous ?
Hannes : ça sort de nous tout simplement ! On travaille séparément et ensuite, chacun montre le fruit de son travail. Puis, on rassemble tout.
Per : On essaie toujours de créer quelque chose de drôle mais on n’essaie pas de créer des hits en soi-même. On compose des chansons que les gens puissent chanter live ou dans n’importe quelle situation.
Et de faire danser les gens car votre musique est aussi faite pour danser ! Pour les paroles elles-mêmes, comment procédez-vous ?
Hannes : ça dépend. Parfois on joue un riff, un rythme à la batterie et les paroles viennent s’y greffer, parfois on a un titre et on cherche pour le transformer en chanson.
Pour la partie rythmique, comment composes-tu plus spécifiquement ?
Per : Qui que ce soit dans le groupe qui compose a une idée à la base. Quand j’apporte une démo, elle comporte beaucoup de spécificités. Mais comme tout le monde participe, il y aura des changements. Cependant, une démo avec des complexités instrumentales deviendra plus simple en studio.
Je rebondirai sur la question suivante. Qu’est-ce qui est plus facile à réaliser : créer des riffs ou la partie rythmique ?
Hannes : Pour moi, ça vient quand ça vient. Je ne m’assois pas pour chercher avec une vision claire et définie de là où je vais aller. Je suis plus dans un jeu de devinettes. Alors je prends ma guitare et je joue en espérant que cela sera fructueux. En général, je privilégie un processus de recherche facile. L’inspiration vient, on est toujours inspirés par quelque chose, par d’autres chansons qui traversent notre âme.
Per : Si tu commences par un riff de guitare, tu penseras à autre chose pour accompagner ce riff. Tu écoutes alors la partie basse ou batterie pour avoir une idée et les mélanger. Si tu crées une partie, l’autre partie doit suivre. Si tu as la mélodie, le reste suit : la batterie, les guitares, la basse.
En Suède, on apprend la musique dès les premières années de l’école. Avez-vous saisi cette opportunité ?
Hannes : Bien sûr. Dès l’âge de 3-4 ans, on apprend la musique à l’école. On a eu de la chance. En général, tu vas à l’école et après tu peux aller étudier la musique si tu en as envie.
Per : En Suède, même si tu ne vas pas suivre des cours après l’école, il y a toujours un enseignement en musique au sein de l’école. On a aussi de l’art visuel comme la peinture comme vous avez en France.
Quels groupes de rock ont joué une influence sur vous ?
Per : Metallica, Jimi Hendrix, Anthrax, Doherty.
Hannes : Pour moi, je citerai les mêmes qu’il a déjà mentionnés. J’ai grandi en écoutant également les vieux classiques de blues mais aussi Cream, Bob Dylan. Ce qui m’a vraiment incité à jouer de la guitare sur scène, ce sont des groupes comme Nirvana, par exemple.
Et les groupes punk rock comme the Hives, the Clash ?
Per : J’adore le Clash.
En terme de musique punk rock le Clash c’est vraiment votre groupe préféré ?
Hannes : Oui.
Per : J’ai beaucoup écouté Green Day quand c’est sorti, Bad Religion, The Offspring, ce genre de punk rock.
Il semble que votre notoriété se soit amplifiée depuis que vous êtes passés à l’émission Taratata en France. Est-ce que vous pensez être devenus plus populaires finalement en France qu’en Suède ?
Hannes : Nous sommes dorénavant plus couronnés de succès en France qu’en Suède et je peux ajouter que Taratata nous a beaucoup aidés.
Per : C’est un show télévisé incroyable. C’est l’un des programmes de musique les mieux au niveau de l’Europe, voire au niveau mondial !
Hannes : C’est l’un des rares shows où tu peux jouer Live.
Per : Nagui est vraiment super : on a vraiment besoin de quelqu’un comme lui.
La vie de musicien n’est pas toujours facile et compatible avec la vie familiale. Comment parvenez-vous à combiner les deux ?
Hannes : Si les gens s’en plaignent, ils ont toujours le choix. Pour moi personnellement, les deux mondes sont merveilleux. J’ai une famille que j’adore et quand je joue sur scène, j’adore aussi. J’ai trouvé mon équilibre naturel. Il peut y avoir des moments qui prennent plus longtemps pour réaliser quelque chose. Il peut y avoir des moments plus difficiles mais il faut trouver son équilibre.
Per : J’adore le fait qu’il y ait des moments où ma famille me manque. Quand je suis éloigné, j’ai hâte de retrouver ma famille et quand je suis au sein de ma famille, je l’apprécie beaucoup et j’adore passer du temps avec ma fille parce que je ne suis pas toujours présent, cela permet de trouver aussi un moment de bonheur à partager et j’adore aussi venir à Paris.
Hannes : Quand on est à la maison, on y est à 100 %. On s’occupe de nos enfants : on les amène au jardin d’enfants, on dîne, on joue avec eux. Parfois, des gens qui ont une vie ordinaire n’ont même pas le temps de voir leurs enfants. Ils partent au travail avant qu’ils ne se réveillent et ils reviennent à la maison, les enfants sont déjà couchés. Pour moi, c’est le parfait équilibre que j’ai trouvé.
Parlons maintenant de votre prochain album « LoveCop ». En l’écoutant, on perçoit des influences musicales autres que le rock. Cela sonne parfois pop-rock, on entend aussi des instruments à cuivre, notamment sur le premier morceau My House.
Hannes : Notre façon de jouer, c’est aussi de s’amuser.
Per : On ne veut pas s’enfermer dans un style. La façon dont on compose les chansons, c’est surtout une grande inspiration des années 80. On compose avec ce que l’on a entendu quand on a grandi ou voire dans notre adolescence. Les chansons comme Woo ! Woo ! Whoo !, Lovecop, Laserlove ont des mélodies. Ces mélodies proviennent de mon enfance. J’aime bien créer de la musique à laquelle semble répondre les gens. Et maintenant j’aime bien entendre ces compos dans mon groupe.
Est-ce que vous avez prévu une release party ?
Hannes : Le 7 juin, nous jouerons en Allemagne et nous le fêterons plutôt après le spectacle ! Mais on n’est pas très forts en matière de release party.
Per : On en a fait, par ailleurs, quelques-unes pour « Club Majesty ».
Une question complètement différente. La Suède a rejoint l’OTAN en mars 2024, ce qui est surprenant pour un pays qui a voulu rester, historiquement parlant, neutre pendant des décennies.
Per : Nous ne sommes pas un groupe engagé politiquement et on préférerait ne pas parler de guerre, de l’armée, ni de politique. Notre groupe est plus axé sur l’amusement, l’amour et la musique. Cela permet de se détacher complètement de tout cela.
Among The living : Alors quels sont vos rêves aujourd’hui ?
Hannes : Maintenant, on rêve à l’été prochain, à la saison des festivals, l’été… C’est la meilleure saison pour les festivals et nous avons beaucoup de festivals français où nous allons jouer.
Per : L’an dernier, nous avons participé à de gros festival mais cette année ce seront des festivals plus petits dans toute la France. Nous allons jouer au Zénith de Paris le 16 novembre prochain.
Hannes : Nous sommes très excités à l’idée de pouvoir jouer dans cette grande salle parisienne.
Per : Nous sommes très heureux de tout ce qui se passe en France et ceci grâce à l’émission Taratata. Nous sommes très contents de jouer en France et de boire de la bière en France.