ALEJANDRA RIBERA + HUMAN
Le New Morning Paris
11 Octobre 2017
Il y a des artistes dont le passage en concert bloque automatiquement la soirée sur mon agenda. Alejandra RIBERA en fait partie.
La belle est de retour en France pour un concert unique au New Morning ce mercredi 11 Octobre, forte de son nouvel et excellent album « The Island » sorti en Septembre dernier.
En ouverture de la soirée c’est HUMAN qui aura la tâche de mettre le New Morning dans l’ambiance. HUMAN est le projet du chanteur de GRAND NATIONAL, Lawrence Rudd, trio distillant une atmosphère folk qui sera bien appréciée ce soir.
Fort d’un claviériste et d’un bassiste, Lawrence Rudd vient nous présenter son dernier album Three Times Lightning, servi par sa voix chaude et profonde.
Le public est assis par terre devant la scène, studieux (ce qui ne sera pas le cas des rangs du fond, ne faisant que peu de cas de la prestation en cours, à la limite de l’irrespect), captivé par le jeu de La Rudd et son chant voluptueux tout à fait dans le registre d’Alejandra Ribera.
Les compos font leur effet. Le claviériste œuvre sur des instruments plus étranges les uns que les autres, sortes de claviers pour enfant sortis d’on ne sait où et soufflant dans un tube reproduisant les sons d’un accordéon. Cet « homme-orchestre » est bluffant de maitrise.
Lawrence Rudd, avec ses faux airs de Springsteen, nous livre un set intimiste et authentique. Les compositions sont dépouillées du superflu, délivrant des ballades folk sans artifice que n’aurait pas boudé un Bob Dylan.
Les bons mots fusent : Lawrence Rudd n’en est pas avare, souvent sur le ton de la blague. La connexion avec le public est faite.
La prestation fut courte et une excellente découverte pour ma part. Le trio ayant largement fait le boulot de chauffe d’une salle très en attente d’Alejandra Ribera. Bravo !
C’est toujours avec un plaisir non dissimulé que j’assiste à une représentation d’Alejandra Ribera, tant son parcours et ses albums sont fameux et ses prestations intenses. Ce soir ne fera pas exception à la règle.
La Boca, son premier LP sorti en 2015, et qui m’avait donné l’occasion de la découvrir sur scène, était ancré dans la lignée de la regrettée Lhassa, distillant des influences multiculturelles allant du folk à la pop en passant par des nuances de jazz.
De retour avec The Island, Alejandra Ribera nous montre une facette plus intime d’elle-même avec des compositions beaucoup plus mélancoliques.
Les nouveaux titres passeront sans difficulté « l’épreuve du live », plongeant l’assistance dans une plénitude dont seuls de rares artistes ont la capacité de le faire.
L’ambiance est feutrée, et le décor minimaliste de la scène d’Alejandra nous donne l’impression d’une représentation donnée dans son salon, entre amis. Accompagnée de son guitariste et d’un contre bassiste, Alejandra diffuse du bien être au moyen de sa voix unique et voluptueuse.
Elle est littéralement habitée par ses compositions, pieds nus et se lovant dans ses interprétations, la belle guérie les maux de l’âme, l’espace d’un instant, d’une soirée.