DIRKSCHNEIDER – RAVEN
La Machine du Moulin Rouge Paris
Mercredi 13 Décembre 2017
Soirée sous testostérone s’il en est, avec une affiche loin d’être veggie et qui promet de tailler dans le lard. A ma droite DIRKSCHNEIDER, ténor et champion incontesté du heavy métal teuton à cartouchière, et à ma gauche RAVEN avec les frangins Gallagher (rien à voir avec les baltringues d’Oasis, mais tout aussi incontrôlables) solidement accrochés à leur heavy métal telles des moules à leur rocher.
Une fois le décor posé, il ne reste plus qu’à la Machine du moulin rouge à se mettre en branle pour accueillir dignement ces fleurons du heavy métal oldschool. Pour se faire la jauge ne sera qu’à moitié pleine ce soir, mais qu’importe la quantité quand on a la qualité, et les vieux briscards présents ce soir joueront de la cervicale et du levé de coude rendant bien l’énergie dispensée par les groupes.
C’est donc aux anglais de RAVEN d’ouvrir le bal avec une setlist reprenant leurs classique, et au final, rudement efficace.
Débutant sur Destroy All Monsters qui ouvre également leur dernier opus de 2015 « ExtermiNation », les anglais donnent le ton d’une prestation qui s’annonce bien couillue. Les frangins sont au taquet, particulièrement Mark, véritable pourvoyeur de leur athletic rock qui prend tout son sens en live.
Loin d’être ridicule, le trio ne ménage pas sa peine et enchaine les titres qui ont fait leurs heures de gloire comme Hell Patrol ou All For One par exemple, le tout repris par un public attentif.
Mark nous assènera même un de ses solos de guitare dont lui seul a le secret et est capable de décrypter. L’ambiance est bonne, je replonge plus de 30 ans en arrière à l’époque ou les anglais étaient au top avec le furieux Rob « Wacko » Hunter aux futs.
Résolument ancré dans un heavy métal old school et puissant, malgré quelques incartades peu heureuses à la fin des 80’s, RAVEN a su garder le cap et cela malgré les modes. Le résultat est flagrant sur scène et dans la fosse, générant une ambiance festive et générationnelle que l’on ne retrouve qu’avec ce genre d’affiche.
Après un set costaud, un duel basse guitare entre les frangins, et un hommage à Malcom Young (sur It’s A Long Way To The Top…), les anglais quittent la scène sous les applaudissements d’une foule visiblement ravie (au même titre que les zicos d’ailleurs). Job Is Done.
Ah Udo Dirkschneider ! Voilà encore un pilier du genre, un incontournable de la scène métal des 80’s. Avec ACCEPT, groupe emblématique que l’on ne présente plus, il a écrit quelques belles pages du heavy métal allemand avec sa voix si particulière et inimitable.
Le bonhomme a changé, affichant une bonhommie évidente, mais sa voix est toujours là et rudement efficace.
Se produisant sous le nom DIRKSCHNEIDER ce soir, il faut bien dire que le line up est celui d’UDO (son groupe) qui accompagne le bonhomme. C’est une sorte de tournée d’adieu à son histoire le liant à ACCEPT, voulant tourner la page en « douceur » pour les fans et proposant une setlist contenant uniquement des titres de son ancien groupe sur lesquels il chantait.
Avec Sven, son fiston, aux futs, et son line up habituel l’entourant, le voilà parti pour 2 heures de concert qui laisseront un souvenir impérissable aux chanceux présents ce soir.
Bien qu’un peu statique Udo fait le boulot, assénant implacablement les classiques d’ACCEPT, faisant la part belle à l’album Objection Overruded (1993) marquant le retour d’Udo au sein d’ACCEPT après la première rupture.
Le line up est sacrément bien rodé, les titres font mouche et la connivence sur scène fait plaisir à voir. Les lumières sont parfaites, la machine allemande avance inéluctablement et efficacement.
C’est puissant, le son est excellent.
Le public est à l’unisson avec le groupe, reprenant la plupart des refrains avec Udo qui semble très touché par cette ferveur.
Il faut bien avouer que les titres de la première période d’ACCEPT ont plus d’impact que les autres.
D’un London Leatherboys à Princess of the Dawn en passant par Metal Heart, le public est hystérique et rend bien l’énergie distillée par le groupe.
Quelques titres rares en live feront mon bonheur également comme Hard Attack, Midnight Mover ou Love Child.
La paire de grateux est redoutable, Bill Hudson et Andrey Smirnov se renvoyant les riffs avec tant d’agilité et d’efficacité que s’en est bluffant. Il en est de même pour la section rythmique imparable composée de Fitty Wienhold à la basse et de Sven Dirkschneider aux futs. Le groupe pose, entoure Udo tel une garde rapprochée, donnant un spectacle et une proximité au public qui force le respect.
C’est sur un rappel implacable qu’Udo tirera sa révérence après 2 heures de set, la larme à l’œil devant l’acclamation du public à son idole, avec 4 titres incontournables que sont Princess of the Dawn, Metal Heart, Fast As A Shark et Balls To The Wall.
Ce fut incontestablement une prestation parfaite et à la hauteur de l’évènement. Même s’il est difficile de se dire qu’Udo ne chantera plus de titres d’ACCEPT aujourd’hui. Cette soirée restera marquée dans mon souvenir durablement tant par son contenu que par l’énergie et l’osmose qu’elle aura générée. Un must 2017. Merci pour ce beau cadeau Mr Dirkschneider.