Download Festival Paris 2018 : Jour 3
Dimanche 17 Juin 2018
(Photos Alain AFO)
Ce dimanche sur la Base aérienne de Brétigny sera placé sous le signe du rock plus que du metal ! Pour entamer les festivités dignement, Frank Carter and The Rattlesnakes prennent place sur la Mainstage pour une véritable claque visuelle et auditive.
Le Conor McGregor du rock anglais débarque sur scène comme sur un ring, seulement vêtu d’un short à broderies de boxeur. Frank est habillé de ses tatouages, cheveux roux éclatants sous le soleil. Ex-chanteur des Gallows, lui-même tatoueur à ses débuts, le personnage est haut en couleur. Performer hors pair, légèrement hipster, il parcourt les octaves de sa voix rugueuse et haut perchée pour un son violent, actuel, et résolument addictif.
Frank Carter et ses boys envoient des décibels face à une fosse en folie, qui ne se fait pas prier pour se lancer dans un circle pit massif. Le jeune groupe de punk rock aux sonorités pop chantantes et hargneuses ne peut qu’être promis à un futur radieux face à tant de virtuosité. Le frontman n’en a que faire des barrières, entrant dans la fosse pour une communion absolue avec son public. On ne peut l’arrêter dans son élan scénique.
D’un accent brit’ à couper au couteau, Frank s’adresse à la foule pour un discours féministe qui résonne avec sens. Il est clair : lors de son show, les femmes seront respectées, pas de place pour le harcèlement trop fréquent ! Alors que le groupe enchaîne les tubes engagés de leurs deux albums, on imagine des bagarres dans les coins
de rues de banlieues Londoniennes. Une révélation dépaysante !
Ensuite, place à The Hives, « The Best live band in the world » selon Spin Mag. Il faut avouer que le boys band n’est pas loin de mériter cette appellation ! Les dandys, venus tout droit de Suède pour une pop très anglaise aux disques d’or à la clé, en ont conscience. Il n’y a qu’à voir l’ego surdimensionné du frontman déjanté Howlin’ Peele Almqvist, faisant partie de son personnage décalé.
D’ailleurs, l’engouement de la foule est à son comble dès les premières notes de leurs tubes Tick Tick Boom, ou Hate To Say I Told You So, teintés de punk et de rock indé. Les gaillards, en costar trois pièces black and white, délivrent un son sophistiqué et mélodieux évoquant les sixties. Difficile de ne pas adhérer à cette niaque contagieuse, pour les fans de pop rock à la Franz Ferdinand/Black Keys.
Dans un tout autre style, Mass Hysteria s’empare de la Mainstage 2 pour un incroyable live teinté de surréalisme. Alternant entre rap et métal dans une osmose parfaite, ce leader de la scène française se distingue par son éclectisme enragé. Entre Chiens De La Casse et L’enfer Des Dieux, les morceaux s’enchaînent sans temps mort, dans une harmonie rythmée. Le groupe survolté porte bien les marques de ses 25 ans de carrière, habité par Mouss, chanteur au talent évident, et Frédéric Duquesne, nouveau venu à la guitare, qui complète un lineup de choix.
Le concert atteint son paroxysme lors de l’arrivée sur scène d’une troupe de danseuses de samba, tout en plumes multicolores et déhanchés. Les membres de Mass Hysteria n’ont pas fait dans la demi-mesure ! Lâcher de ballons XXL, troupe de pom pom girls pour une chorégraphie pétillante à l’américaine… Tout y passe et on en redemande, avec l’envie que le show ne s’arrête pas.
La soirée se clôt en beauté avec l’arrivée des Foo Fighters à 21h, pour plusieurs heures de live à la hauteur des attentes d’un public de fans. Les Foo sont habités de cette niaque pop pêchue qui leur va comme un gant, mâtinée d’influences allant du hard rock au rock alternatif toujours mélodieux. Formé à Seattle comme tous les plus grands noms du grunge, post-dissolution de Nirvana, le groupe rayonne de positivisme au fil des années.

Dave Grohl est solaire, souriant, toujours sympathique. Connu pour ses valeurs humaines, la grâce l’habite sans nul doute et se fait sentir à travers ses morceaux longs, aux parenthèses de jam emblématiques et jouissives. D’ailleurs, l’émotion est présente durant The Pretender, Everlong, Best of You, ou encore My Hero, tous ces tubes extraordinaires et sans âge qui traversent le temps et rythment les aléas de la vie de chacun. Ces trois heures de concerts se feront en toute sobriété, habitées par l’énergie de Dave qui court, guitare en main, d’un coin à l’autre de la scène, sous un coucher de soleil sublimant le tout.