A Day To Remember – Split Chain
Olympia, Paris
Remerciements à Loraine de Opus Live
Texte et photos par Martine Varago
Split Chain
Split Chain, quintet britannique en plein essor, assure l’ouverture de cette soirée dans une salle à demi pleine. Formé en 2023, ce jeune groupe de Bristol avec son chanteur Martinez-Cowles qui insiste à appeler les parisiens aux cercles de la mort a du mal a retenir l’attention.
Mais l’atmosphère est lourde, moite de chaleur et le public ne décolle pas. Une prestation d’un trentaine de minutes pour présenter quelques uns de leurs titres comme « Bored. Tired. Torn. », « Fade », « Chalk » teintés de post-grunge et de nu metal, rappelant Korn et Seether.
Les guitaristes Oli Bowles et Jake Reid , accompagnés des chœurs, délivrent le grain familier du hardcore moderne avec des crochets vocaux éthérés. Malgré les efforts de Martinez-Cowles de vouloir mettre la foule en action et l’énergie déployée par les musiciens, leurs efforts restent largement ignorés.
Une première partie peu mise en lumière mais Split Chain revient jouer en tête d’affiche le 18 juin aux Etoiles de Paris.
A Day To Remember
Le dressing à guitares accordées est prêt et le public s’impatiente. A Day To Remember, composé du chanteur Jeremy McKinnon, des guitaristes Kevin Skaff et Neil Westfall, du bassiste Joshua Woodard et du batteur Alex Shelnutt arrivent enfin sur les planches de l’Olympia. Connu pour avoir enregistré l’album « Bad Vibrations » avec les producteurs Bill Stevenson (Descendents, Black Flag) et Jason Livermore (Rise Against, NOFX), ADTR délivre une musique fusion punk rock / pop / metalcore. On s’attend à découvrir quelques titres de leur dernier album Big Ole Album Vol. 1 sorti le 29 mars dernier.
Dès les premières notes de « The Downfall of Us All », les filles crient, hystériques, le plancher se met littéralement à trembler. La foule entre dans une telle frénésie et le frontman couvre chaque centimètre carré de cette scène du début à la fin du spectacle.
Les morceaux punk pop comme « Right Back at It Again » animent la fosse de slams et déjà deux tubes de confettis sont projetés. On n’attend pas la fin du show comme la plupart des groupes tels que Kiss le faisaient. Les nouveaux titres joués ce soir « Bad Blood », « To The Death » , puis « Flowers » en rappel sonnent metalcore alors que certains morceaux comme « LeBron », « All My Friends » rappellent le punk pop.
Le chanteur crie : « Ouvrez et montrez-moi le plus grand cercle que ce lieu n’ait jamais vu ! » Pas besoin de demander deux fois à une foule parisienne ; le cercle se forme, et « Paranoia » entre en jeu et le public fait ce qui était attendu. Une brève introduction de « Walk » (Pantera) annonce la reprise de « Since U Been Gone » de la chanteuse de pop Kelly Clarkson.
Deuxième surprise qui montre que A Day To Remember est là pour amuser ses fans : lancer de ballons de plage noirs et blancs. Les ballons ondulent, voltigent autour de la salle mais à peine le temps d’une chanson qu’ils disparaissent. Les plus avides les attrapent, les dégonflent et les confisquent. Cela rappelle l’un des concerts de Muse.
Là, c’est place au morceau avec crowd surfings à volonté : « Qui a déjà fait du surf dans la fosse ? », demande Jeremy. Plusieurs mains se lèvent dans la salle et ça démarre à toute trombe ! Attention, il faut se retourner pour ne pas se faire surprendre par un coup de pied ou de botte. Il est clair que le surf de foule est attendu au mur de sécurité au-delà de la barrière et que les hommes et femmes de la sécu Rosebud, mis à bon escient tout au long de la soirée, attrapent les supporters pendant qu’ils sont roulés et retournés sur la barrière.
Sonner comme les Deftones n’est pas une mauvaise chose, cependant, reprendre les confettis, les lancers de ballons et les crowd surfings en rajoutant des fontaines à fumigène au début de certaines chansons paraît comme une grosse fête. On se demande parfois où est passée l’authenticité du heavy metal. Il y en a très peu ce soir : le public est hétérogène : rock, rap, un brin metal mais surtout représentent des jeunes trentenaires qui écoutent des styles musicaux variés de leur adolescence.
C’est ainsi que les êtres humains fonctionnent : ils sont davantage marqués par les musiques écoutées durant leurs 10-20 ans. En témoignent ADTR et ses fans. Et puis, en provenance de la Floride, sous un soleil exotique quasi permanent, ADTR exulte de joie sur les planches dans sa musique. Certainement à y regarder de plus près, soit vous êtes du côté plus lourd de ADTR avec le metalcore, soit punkers pop ici.
Avec les confettis, les ballons de plage, la glace sèche, et le volume à briser les tympans, ce spectacle à l’américaine aurait pu être placé dans une arène sans perdre d’énergie.
Setlist A Day To Remember
All My Friends
Encore: