FERTOIS METAL FEST, La Ferté-sous-Jouarre
31 août et 1er septembre 2024
Remerciements à Yoann, organisateur du festival
Texte et photos par Martine Varago
18 groupes, 2 scènes
La ville de La Ferté-sous-Jouarre accueille sa sixième édition de festival metal international. Même si une quinzaine de groupes représentent les régions françaises.
Samedi 31 aout
La première journée présente des groupes aux genres variés : du metalcore avec Inward et Protoconos, venant de la région de Reims en passant par le thrash, le punk rock, le black metal et tout simplement le heavy metal. Sur scène, Inward démarre les hostilités de ce weekend puis sur la scène Monsters Orkhys, né de la volonté de partager une expérience musicale riche d’influences et d’émotions, offre un spectacle avec une dualité forte : un aspect mélodique, épique, apporté par un univers symphonique, magnifié par les notes d’une harpe celtique et la présence de riffs puissants, empruntés au heavy, thrash et black metal. L’après-midi se poursuit avec We Were Sly, un quatuor punk rock puisant également dans les racines du rock des Rolling Stones et celles du hard rock des Who avec cette magnifique reprise de « My Generation », morceau écrit en1965.
C’est Rankken, quatuor champenois, qui commence à véritablement faire headbanger l’audience, peu nombreuse, avec leur thrash metal. Mais les mouvements des cous semblent en état de léthargie ou l’on dirait des zombies en train de headbanger. Le show ne se situe pas dans le meilleur slot car il est seize heures et c’est l’heure de la sieste pour certains. Comme chaque groupe a environ cinquante minutes de prestation, Protoconos enchaîne avec leur metal lourd avant Asylum Pyre. Groupe bien armé puisqu’il existe depuis 16 ans, il est mené par la chanteuse Ombeline « oxy » Duprat. Asylum Pyre a une véritable identité musicale dans le heavy metal. Alliant mélodies, boucles modernes et deux sublimes voix : celle de la chanteuse principale et celle du guitariste Johann « JAE » Cadot.
La soirée s’annonce orageuse et Charcoal arrive en tank dans le festival. Pour information, un tank de l’armée française se trouve sur le terrain de jeu. Avec leur hard rock punchy, il anime l’espace dans une ambiance festive. Ne déméritant pas, Steve Corsini (Locomuerte) est l’invité surprise pour mettre le boxon sur scène avec lancers de ballons géants noirs et tubes de confettis dorés métallisés. Depuis que les deux groupes ont joué ensemble à la Boule Noire en novembre dernier, ils ne se quittent plus.
Difficile de conserver une telle ambiance ? Que nenni ! Le groupe italien Octo Crura, mené par leurs deux « reines » Katlin et Velenia, semble être une découverte pour beaucoup d’entre nous, et surprend avec son black metal de Toscane, teinté d’horreur poétique. Avec deux chanteuses sublimes, une pour la voix claire, une pour le growl, les décibels se mélangent délicatement et nos yeux ne savent plus où regarder tellement il y a une flambée d’énergie sur leur musique techniquement agréable.
Tout continue avec Princess Leya : entre l’humour du chanteur Dedo et la seconde voix robotique. L’orage arrive pour frapper de plein fouet le département mais cela n’empêche pas Dédo de déclencher, de son côté, un véritable mur de la mort et Cléo, la bassiste, de dégager une énergie à la manière de Lola (Pogo Car Crash Control). Il pleut des trombes et le festival se poursuit, les câbles restant bien protégés. Beaucoup de fans quittent le bateau au moment où le groupe espagnol, Jolly Joker, entame son set à 23h15 sans faiblir et entonne un hard rock des années 80. La première nuit se termine sous une pluie mordante mais le quatuor espagnol ne montre pas un poil de déception.
Dimanche 1er septembre
Bien que la journée du dimanche s’annonce ensoleillée et moins chargée en programmation, elle se révèle pleine de surprises. En premier, Equals Infinity et son metal prog amorce l’après-midi en douceur avant de laisser la Furious stage à Heart Attack Genocide, death metal indus de St Etienne. Cette jeune formation de 2017 a techniquement du pain sur la planche : beaucoup de hurlements et de rythmes répétitifs à la batterie dont le jeu reste simple et quasi binaire. Heureusement, Alek, le chanteur de Until Therapy, va animer la fosse en chantant une grande partie du temps au milieu du public.
Hatre Dusk arrive, du haut de leur thrash metal des 90’s, pour enflammer le Fertois et finir aussi dans la fosse sur « Killed By Death » (Motörhead). Un autre groupe de la même époque, c’est Mortuary et son death metal qui tue. Il fait headbanger sous le soleil immortel. Le genre d’Avaland apporte à la fois un peu de répit et de féérie avec son metal symphonique. Il nous rappelle Avantasia de par le fait de faire intervenir plusieurs chanteurs à tour de rôle. On ne sait plus où donner de la tête tellement il se dégage énergie, prestance et dignes jeux scéniques.
La soirée offre deux groupes, à savoir, Hürlement et son heavy metal dans la veine de Sortilège, d’une part, et Chaoseum, d’autre part, groupe de black metal suisse.
Le festival, bien organisé, malgré quelques arrangements techniques de son à prévoir avant chaque prestation scénique, se termine dans la joie et l’esprit festif métaleux.