HELLFEST Open Air 2024
Impressions à chaud !
En ces jours troubles et électoraux (l’un ne va pas sans l’autre), le HELLFEST se dresse tel un bastion hermétique tout en changeant et s’adaptant inévitablement au fil des éditions.
Avec une programmation qui fait de plus en plus le grand écart, le festival voit sa population changer et les critiques abonder (mais à ce niveau pas de nouveautés). Avec des propositions plus Mainstream à mesure des années, certains ont déserté le site.
Pleuvoir… Cette année la pluie sera un invité indésirable le samedi, bis repetita.
Une autre invitée, qui restera à demeure, avec la Gardienne des Ténèbres. Monumental machine mi-femme mi-scorpion, elle est déjà légendaire.
Le HELLFEST s’efforce d’avoir une démarche la plus écologique qui soit, même si la tâche concernant la réduction de son bilan carbone semble fastidieuse. Une telle structure ne peut pas fonctionner normalement à 100% d’énergie vertueuse.
Cette année, Ben Barbaud a annoncé que le festival allait participer à l’action SAVAGE LANDS à hauteur d’un million d’euros sur 5 ans. Cette association à l’initiative de Dirk Verbeuren, batteur de Megadeth, et Sylvain Demercastel a rallié à sa cause des membres de Heilung, Gojira, Lamb of God, Lord of the Lost et Testament.
On retiendra aussi les interminables files d’attente aux toilettes (un probable axe d’amélioration prioritaire), mais aussi celles concernant l’accès au bâtiment The Sanctuary, nerf de la guerre et Merch du HELLFEST.
Autre sujet crispant, le prix des boissons et le format unique proposé. Plus de demi, les bières et cidres sont proposés dans un format unique de pinte. Certes elle est passée à 60cl (il parait), et c’est sous couvert d’écologie que ce format unique a été choisi. Je veux bien comprendre la démarche, mais pourquoi ne pas pouvoir les remplir à moitié ?? Mystère…
Si l’affiche n’était pas la plus alléchante à mon goût, elle aura eu le mérite de proposer un panel bien large, passant de Shaka Ponk à Kerry King en passant par The Prodigy, les Baby Metal, Metallica et Foo Fighters. Mais, une fois de plus, elle aura de quoi satisfaire tout le monde et c’est l’essentiel.
Mais finalement chacun choisit sa crémerie, il y a suffisamment de scènes thématiques pour cela. Perso j’ai pris quelques bonnes claques cette année encore (et des déceptions également). Du set énorme de MACHINE HEAD et de KERRY KING en passant par celui des Mets qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, des découvertes comme Neck Deed (mon côté ado attardé sûrement) et Thrown. Je ne peux évidemment pas tous les citer (il faudra lire les live report à venir). Corey Taylor à également foutu le feu cette année, et Megadeth a fait mon bonheur avec sa setlist incroyable.
Et que serait le HELLFEST sans son armée de bénévoles incroyablement efficaces et accueillants. Sa sécurité des pits, avec une équipe Challengers aguerrie et attentive sur toutes les scènes. Mais également la sécurité sur le site avec la vigilance et maraude des Hell Watch afin de prévenir tous « comportements malveillants ».
J’ai eu, cette année en particulier, l’impression que la jauge du public avait augmentée. Ce monde… Avec même une Mainstage 2 de plus en plus haute, peut-être pour que ceux du fond puissent voir les lilliputiens sur scène?
Et les festivaliers dans tout ça? Même si la base reste “true” Metal, la population change d’année en année. Les fameux “touristes” dont on entend parler tous les ans sont bien là, il faut le reconnaître. Il y a plus de T-shirt estampillés Hellfest que de groupes. J’ai même vu des groupes accompagnés sur le site pour “visiter”, sorte d’encadrement venu du côté Ultra VIP. On se trouve un peu à la visite du zoo dont nous sommes les occupants…
Malgré tout c’est toujours avec un bon blues qu’on le quitte et une joie indescriptible que l’on y retourne. Et ça, c’est l’apanage d’une réussite. Car il reste avant tout communautaire malgré sa taille et son budget. On se retrouve en famille, entre potes, c’est l’endroit fédérateur. On y revient toujours, l’esprit demeure.
Le HELLFEST, par son rayonnement, aura pour vertu de créer des émules un peu partout en France avec la multiplication des petits Fest à taille humaine et plus ciblés. Et ça c’est priceless.
On ne peut pas plaire ou satisfaire tout le monde c’est évident, et ce n’est pas le but ultime du HELLFEST. Il n’en reste pas moins qu’il reste un modèle de réussite envié et dont on ne peut qu’être fier. Bravo!