Les Ramoneurs de Menhirs + Cave Growl
@ Baguer-Pican (35)
Samedi 4 mars 2023
Ce soir direction Baguer-Pican en Ille-et-Vilaine pas loin de Dol-de-Bretagne. La jolie Salle Intergénérationnelle accueille Les Ramoneurs de Menhirs et Cave Growl. Comme Anaon a annulé sa venue ce soir, les deux autres groupes ont rallongé leur prestation. Chose qui ne dérange pas Les Ramoneurs de Menhirs puisqu’ils sont coutumiers du fait pour faire des prestations assez longues.
C’est Sold Out et c’est plus de 400 personnes qui vont se presser devant la scène. Le concert est organisé par Ar’ Vran Prod‘. L’année dernière ils avaient déjà organisé un festival en cette même salle avec une très belle affiche puisqu’on y retrouvait entre autres Skyforger, Boisson Divine, Cân Bardd, Sorcières, Norvhar, Mormieben Trollheart, Bansidh, Toter Fisch…
Ar’ Vran Prod’ a mis les petits plats dans les grands avec deux food trucks devant l’entrée principale avec beaucoup de choix. L’inévitable galette saucisse côtoie le fish and chips en passant par des burgers vegan et autres Paninis. On retrouve un grand choix de plat pour se restaurer. À l’intérieur le bar propose d’excellentes bières bretonnes. Que demander de plus pour passer une bonne soirée ?
Cave Growl
Cave Growl nous vient de Lille. Ils n’ont pas joué depuis longtemps et sont dans les starting-blocks. Ils sont jeunes et ont amené dans leurs bagages l’humour nordique avec beaucoup de blagues sur l’alcool. D’ailleurs ils ont défini leur musique comme du folk metal inspiré par les effluves d’alcool (Alcoholic Folk Metal à l’image de Korpiklaani et de Finntroll). Leur musique est festive et donne envie de bouger à l’image de l’entame du concert avec les notes de « Games of Beer » dont la mélodie n’est pas sans évoquer une certaine série. Il n’en faut pas plus au public pour danser, se déhancher au rythme de leur musique très entraînante. Entre chaque titre, Tritt (Sorcières, ex-Funeral Dawn, ex-NightCreepers) avec sa cornemuse nous sort de bonnes blagues et propose même au public de venir prendre une bière sur scène à condition qu’ils slament pour venir la chercher…
Visiblement ils prennent autant de plaisir sur scène que nous à les regarder. Le public apprécie leur musique fort bien réalisée. Tritt nous demande même un circle pit et un wall of death sur « Something Drunk ». On sent qu’il y a une très bonne entente au sein même du groupe entre les blagues du chanteur, la dextérité du violoniste, la précision du guitariste et la solide base rythmique.
Il nous apprenne même une nouvelle danse, celle des mecs bourrés : les gens se prennent par les épaules avancent de deux pas vers l’avant et deux pas vers l’arrière et tout ça dans une très bonne ambiance. Bref un super moment partagé avec les bretons.
Il est temps de se restaurer, de prendre une ou deux bières avant de retourner devant la scène pour prendre sa dose de punk celtique à la sauce menhir. Comme on disait précédemment, ce soir les bretons ont le temps de nous jouer de nombreuses chansons. D’ailleurs Loran s’approche du premier rang avec un chapeau rempli de titres écris sur des petits papiers. 25 exactement comme il le dit et propose à la première personne de tirer les cinq premiers titres pour commencer. C’est ce qu’il fait le charme de cette prestation. On s’en fiche des rappels on s’en fiche des tubes on les aura dans le sens aléatoire du destin. Les titres intemporels du Bérurier Noir comme « Capitaine Kirk », « Vive le feu », « Vivre libre ou mourir » ou le toujours attendu « Porcherie » seront entrecoupés des hypnotisant « Menez daou » ou les « Dañs gwadek » …
Les Ramoneurs de Menhirs
« Une transe celtique! »
La boîte à rythmes annonce le top départ tandis que les riffs bien metal de Loran donnent le La. Les sonneurs s’en donnent à cœur joie pour nous ensorceler et nous faire danser dans une ambiance survoltée sur les rythmes intenses et répétitifs de la danse bretonne à l’accent punk. Les gens montent sur scène, chante dans le micro, se bouscule : c’est la fête totale. Les enfants sont même invités à monter sur les planches pour danser.
Bien sûr l’ancien Béru n’oublie pas ses combats : ceux contre le gouvernement, contre le capitalisme, pour les droits de tous, contre l’extrême droite… il nous dit même que les bretons sont les kabyles de l’Algérie et qu’il ne faut pas se laisser faire pour terminer en criant « Vive l’Anarchie ».
La distorsion saturée de la guitare et le coté spartiate de la boite à rythme additionnés aux timbres aigus des instruments traditionnels (bombarde et biniou) et le chant répétitif de Gwenaël Kere en breton créent une transe celtique dans la salle de Baguer-Pican.
« la soirée s’envole au rythme saccadé de danse bretonne »
Entre deux titres le guitariste nous raconte ses débuts quand ils étaient un jeune punk et qu’il jouait dans les Bérus, pense à Louise Ebrel disparue en 2020, remercie le public sans qui les Ramoneurs ne seraient pas là. Nostalgique mais aussi sensé il nous raconte que les textes des Bérus sont toujours d’actualité.
Les notes qui sortent des bombardes (Richard Bévillon et Éric Gorce) nous ensorcellent comme l’odeur de la tourbe sortant d’une cheminé dans un pub Irlandais. Il nous raconte aussi une anecdote avant d’en interpréter un titre. Quand il avait 17 ans avec Éric Gorce ils étaient fans d’un groupe antisystème, les Crass (collectif anarcho-punk d’artistes britanniques de la fin des 70’) et nous explique que les Clash, les Sex Pistols et les Damned étaient gentils mais ont quand même signé avec de grosses maisons de disques.
Bref la soirée s’envole au rythme saccadé de danse bretonne, c’est le fest-noz et à minuit Logan demande même à l’organisateur s’ils peuvent encore continuer 30 minutes de plus alors qu’il joue déjà depuis deux heures.
Le public a passé une excellente soirée avec deux groupes festifs mais professionnels qui savent créer une bonne ambiance afin de nous faire passer un moment inoubliable.
