MC50 – DRIVEN HIPS
L’Elysée Montmartre – Paris
Mercredi 14 Novembre 2018
Je me suis toujours méfié des « reformations » tardives ou autre super groupe surfant sur de fallacieuses raisons de se produire, et ce n’est pas sans une certaine appréhension que je me suis rendu ce soir à l’Elysée Montmartre.
Appréhension double quand cela concerne un monument aussi emblématique et explosif que les MC5, même s’il subsiste encore un membre originel conduisant le projet.
C’est donc sous le nom de MC50 que Wayne KRAMER et ses prestigieux acolytes viennent fêter les 50 ans de l’album cultissime Kick Out the Jams, avec lequel les américains ont posé les bases d’un rock contestataire et ouvert la voie à de nombreux groupes et mouvements dont le punk et quelque part le hardcore.
C’est accompagné de Brendan Canty (FUGAZI) à la batterie, Marcus DURANT (Zen Guerrilla) au chant, Billy Gould (Faith No More) à la basse et de Kim Thayil (Soundgarden) à la guitare que Wayne Kramer ressuscitera ce live mythique qu’est Kick Out the Jams.
C’est devant un Elysée Montmartre qui peine à se remplir que DRIVEN HIPS, combo francilien, devra donner le meilleur de lui pour mettre en chauffe un public studieux et pas tout jeune.
Le quatuor distille un rock énergique, mené par Pie, guitariste chanteur, et plutôt bien dans le thème de la soirée. Les gars sont visiblement venus avec une bonne fan base, et heureusement car le pit est encore bien clairsemé à cette heure-ci.
Musicalement c’est vraiment pas mal, entre du stoner et un rock léché, DRIVEN HIPS fait le boulot malgré une certaine redondance parfois, surtout sur les titres les plus lents.
Les morceaux les plus punchy passent vraiment bien, et j’avoue que cela m’a donné envie d’en savoir plus sur ce groupe.
Je vous invite à écouter leur premier opus How To Behave, en compagnie duquel vous passerez un bon moment.
Il est 20h45 et c’est maintenant au tour des MC50 de monter sur scène, face à un pit qui a enfin une meilleure gueule. Et c’est forcement acclamé que le septuagénaire fait son entrée sur scène accompagné de sa prestigieuse tribu pour un set qui va entrer dans l’histoire des fans du MC5 d’antan.
Et oui, on a bien à faire ici à une formation qui ne laissera aucun doute quant à la pertinence du projet de Wayne Kramer, tant sur l’exécution que dans l’esprit.
Et c’est parti pour 1h30 de pur rock, de voyage temporel qui prouvera que les compos du MC5 ont toujours autant de pertinence de nos jours.
Wayne Kramer est incroyable. Du haut de ses 70 balais, il n’arrête pas de cavaler d’un coté à l’autre de la scène, comme un gamin de 30 ans.
L’album sera joué dans son intégralité et (presque) dans l’ordre d’origine. De Ramblin’ Rose qui ouvrira bien entendu les festivités à Starship, en passant par Kick Out the Jams et Come Together, le set va tenir toutes ses promesses et monter rapidement en température.
Le public est entré directement dans le show et la magie a opéré. La paire Gould/Canty nous livre une section rythmique imparable alors que Kramer et Thayil s’asticotent à la six cordes, ce dernier tenant la place de la rythmique contrairement à son habitude.
La folie habite encore Kramer. L’ombre de ses anciens partenaires planant toujours sur les compositions. Il leur rendra hommage à chacun, les nommant tous un à un.
Mais le plus bel hommage qu’il puisse leur rendre c’est celui de ce soir, un show digne du MC5, avec un Marcus DURANT parfait au chant.
Ils joueront quelques titres des autres albums comme Call Me Animal et Tonight de l’album Back In The USA et Future/Now de High Time.
Dommage que la salle n’ait pas fait le plein car ce fut une soirée mémorable et bien dans l’esprit des 70’s. Il est évident que ceux qui pouvaient douter (et je le comprends) de la pertinence du tribute ont vu leur doute voler en éclats dès les premières minutes du concert.
Ramblin’ Rose
Kick Out the Jams
Come Together
Motor City Is Burning
Rocket Reducer No. 62 (Rama Lama Fa Fa Fa)
Borderline
I Want You Right Now
Starship
Tonight
Shakin’ Street
Future/Now
I Can Only Give You Everything
Call Me Animal