Samaïn Fest 2023
La Mézière – 21 octobre 2023
La onzième édition du Samaïn Fest se déroule du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2023 dans la salle Cassiopée à La Mézière à quelques encablures de Rennes.
Organisé par l’association Sparfell Aoz, le Samaïn Fest se déroule chaque année autour de la fête païenne du Samaïn en soutien à l’école Diwan de Guipel propose des débats et animations sur la culture celte et la musique metal.
Ne pouvant être présent le vendredi j’ai donc raté les excellentes prestations des doomeux Barabbas, des avant-gardistes black metaleux suisses Schammasch, et de la première prestation de Bömbers du vendredi.
Arrivant vers 15h le samedi, et découvrant le site bien agencé j’observe de loin la Cérémonie druidique menée par la Gorsedd de Bretagne (Goursez Vreizh est l’assemblée officielle des Druides de Bretagne) sous la pluie. Ensuite se déroule une conférence du Grand druide Morgan sur les Liens entre les Celtes et l’esprit végétal et d’une intervention du druide Kurun sur l’ Acte du symbole devant le bar qui propose d’excellentes bières bretonnes ainsi qu’un excellent chouchen. D’ailleurs petit clin d’œil à la langue bretonne puisqu’on retrouve sur le bar un petit lexique « franco/breton » pour commander ses consommations. Allez je m’y met et vous laisse deviner ce que j’ai demandé. « Demat, ur Pintad bier mar plij ».
Tanork
Tanork ouvre le bal d’une belle manière avec son death à la Pantera/Obituary chanté en breton avec un voix « gruiuk » comme celle de George de Cannibal Corpse. Le groupe est formé par deux élèves de Diwan, âgés de 17 ans, dont l’un était élève à l’école de La Mézière lorsque cette dernière a ouvert en 2008. ils sont talentueux et encore jeune avec peu de prestation à leur actif. Ça laisse imaginer le potentiel de cette formation qui joue avec une boite à rythme car ils recherchent un batteur, un vrai !
Crocodeath
Après un tour au merchandising où vinyles, bijoux, peintures et textiles à l’effigie des groupes et du festival se côtoient dans une salle magnifiquement décorée au couleur de Samaïn, il est temps de rejoindre le groupe de death metal rennais Crocodeath dont les T-shirts ont l’air de bien se vendre. Les musiciens donnent une prestation énergique et technique à coup de hurlements. Alternant entre passages digne d’un brutal death donnant envie de headbanguer à s’en démettre les cervicales et plage groovy pour reprendre des forces Crocodeath (quel nom !) fait bouger la fosse.
Senzar
Il est temps pour le groupe de black metal irlandais Senzar, originaire de Dublin de monter sur scène. C’est la première fois qu’ils viennent fouler des planches en France. Après quelques réglages les irlandais nous balancent un set pourvu d’une incroyable énergie. On a tous les yeux tournés vers le chanteur Trevor McLave dont le visage est entièrement tatoué. Il tourne en rond comme un fauve en cage prenant parfois des poses pour hurler dans son micro pendant que le guitariste nous sort des riffs sortis de leur unique album Pyre of Throes sorti l’année dernière et de leur unique EP.
Conviction
Quel plaisir de retrouver Conviction après leur prestation au Hellfest en 2022. Ils y avaient remplacé My Dying Bride juste après leur première date hollandaise aux Dutch Doom Days.
La bande au guitariste-chanteur Olivier Verron (Bran Barr, Antaeus, Temple of Baal,…) joue un doom old school complètement hypnotisant à la Saint Vitus ou Pentagram. Les musiciens vivent leur musique sur scène tels des possédés, les yeux pratiquement révulsés (comme Olivier devant son pied de micro entre solos et rugissements) tellement les riffs de Frédéric Patte-Brasseur (Ataraxie, Funeralium,…) leur rentrent dans les veines. Avec sa corde autour du cou, Vincent Buisson (Bran Barr, Heol Telwen,…) oscille tel un pendu sur une potence au rythme bien lourd de “Teepee” (Corrosive Elements, Moonskin, Swamp Terror,…).
Capricörn
Visiblement les musiciens de Capricörn n’ont pas pris que de l’eau avant de monter sur scène (sauf le batteur). Mais ce n’est pas grave car le trio breton/briochin joue un punk hardcore qui fait plaisir à écouter. Le tout dans une ambiance bien thrash.
Bömbers
La scène se couvre d’un énorme rideau avant l’arrivée des norvégiens.
Bömbers, l’« ultime tribute band » à Motörhead originaire de Bergen en Norvège déboule comme un bombardier sur les troupes ennemies. Abbath (ex-Immortal) en Kill Minister à la basse et au chant, Tore (ex-Old Funeral, Studfaust) en Fast Tore à la guitare et Pez (ex-Punishment Park) en Party Animal Taylor à la batterie donnent un plaisir immense au public. Ils portent sur leurs vestes des patchs avec leurs noms d’emprunts. On prend plus de plaisir à les écouter avec une setlist old school (fin 70’s début 80’s) aux petits oignons (de Roscoff bien sûr !). Du Motörhead de ses dernières tournées. Plus d’énergie, plus d’humour, plus de folie, plus de Motörhead des premières heures dans l’esprit…
Franchement, qui peut résister à « No Class », « Killed b Death », « Keep us on the Road », « Heart of Stone » « Orgasmatron » ou encore « Jaibait » ? Pas moi en tout cas !
Bølzer
Ils étaient déjà venu en 2017 et sont de retour cette année (KzR le chanteur guitariste est attaché au lieu et à l’esprit du festival qui lui tient à cœur). Les suisses originaire de Zürich de Bølzer (Bölzer) proposent une prestation bien sombre et puissante. Une scène décorée de backdrops en forme de colonnes autour des deux musiciens s’impose au public. Celui-ci en prend plein les yeux entre lumières aveuglantes et fumigènes. KzR ne tient pas en place avec sa magnifique guitare dotée de 10 cordes (les 4 plus aigus sont doublées. Pour ceux qui sont perdus en mathématiques cela fait 4×2 + 2 = 10). Vivement qu’ils retournent en studio car Hero le dernier album date tout de même de 2016…
Quel plaisir de se trouver dans un festival à taille humaine où il est facile d’échanger avec des gens (organisateurs, bénévoles et festivaliers) passionnés où bonne humeur, passion et metal se marient à merveille.
Alors comme on dit en Bretagne « Ken Ar Wech All » en 2024…