Deuxième fois de ma carrière d’être humain que je vois Sylosis en concert, ainsi que je foule les planches du Backstage O’Sullivan, célèbre bar pour américaine décérébrée et peroxydée au sourire bright, plus habituée à Justin B. (non, pas Bridou) et Beyoncé qu’à écouter du gros Thrash Death à tatouage. Qu’importe l’écrin pourvu que l’on ait l’ivresse et je me félicite de voir ce soir une foule de taille respectable venue, comme moi, hocher de la tête sur les triples croches du combo britannique. Afin d’ouvrir le bal, les Wovenwar, comprenez par-là les As I Lay Dying sans leur chanteur qui découvre sa féminité dans les douches d’une prison pour avoir tenté de faire assassiner sa femme.
On commence donc avec Wovenwar, j’aurais aimé avoir du AILD 2.0, mais il n’en est rien. Voix mielleuse, groupe refait de toute pièce, avec un nouveau chanteur à qui on a certainement conseillé de pousser de la fonte et de se faire quelques gribouillis sur les bras afin de ressembler à son prédécesseur, il faut bien reconnaitre qu’on est loin des grandes heures du mexicain (ou de Tim Lambesis). Ca ne groove pas, ça ne bouge pas, c’est mou et efféminé, bref, à des lieux de As I Lay Dying, groupe pour qui j’avais un minimum de respect scénique (il faut reconnaitre que l’ancien chanteur avait du charisme). Le pire, c’est que je m’en rends compte, à la vue des t-shirts portés dans la salle, que nombre de gens sont d’abords venus pour Wovenwar et, accessoirement, pour Sylosis la tête d’affiche.
L’ennui passé, j’attends donc avec une certaine impatience nos amis British afin de me régaler les cages à miel. Il faut bien reconnaitre que, là dernière fois que je les ai vu, c’était en première partie de Killswitch Engage au Trabendo (avec Jess Leach donc au chant), et ce n’était pas fameux tant le son et la lumière était mauvais !!Dommage pour un groupe ultra technique. Mais ce soir, le Phoenix semble s’être relevé de ses cendres pour nous offrir une prestation au top.
Ça joue carré au possible, tellement que ça en devient déconcertant voire suspicieux (fort heureusement, une bourde du batteur sur Empyreal pendant l’intro remettra tout le monde d’accord, non sans éclats de rire sur scène et quelques regards complices). Les éclairages sont plus que correcte pour cette scène minimaliste et le son est étonnement très bon ! La setlist, d’une petite heure, comprendra logiquement des titres du dernier Opus comme Dormant Heart sans oublier deux ou trois incontournables, tous très thrash, histoire de ne pas casser le rythme ( exit donc les moments Doom )……mais c’est tout !
J’aurais tant aimé entendre plus de chansons excellentes de Monolith ou encore Edge of the earth ; mais non ! Inconcevable de ne plus entendre After lifeless year depuis que le combo s’est résolu au scream.
Quoi qu’il en soit, ce set de Sylosis restera une belle petite baffe qui confirme, une fois de plus, qu’il faut compter sur cette formation en espérant qu’à l’avenir Josh et ses potes soient un peu plus communiquant sur scène (pour autre chose que pour expliquer des soucis techniques).