ADX – L’empire du Crépuscule
En faisant abstraction des lives, best-of et autres réenregistrements, ADX sort son 11eme album, L’Empire du Crépuscule, pour ses 40 ans de carrière.
Pour la mise en son ainsi que pour la pochette, le groupe travaille avec la même équipe pour la 4ème fois de suite, ce qui renforce la dimension quasi familiale de la bande (Stan W Decker pour une pochette très réussie, Francis Caste pour l’enregistrement).
Coté musiciens, suite au départ de Nicklaus après 8 ans de bons et loyaux services, le groupe voit l’arrivée de Frédérick Allanic à la guitare et de Jules Brosset à la basse (à noter que ce dernier est le fils d’un acteur célèbre Claude Brosset, je vous conseille de jeter un œil sur sa filmographie).
L’intégration de ces deux nouveaux membres a-t-elle changé foncièrement le son du groupe ? Réglons la question de suite : non.
Malgré ses changements de rameurs, le bateau ADX envers et contre tout conserve sa poupe et sa proue, le chef d’orchestre Didier « Dog » à la batterie et le sympathique Phil, dont le chant plus grave et plus thrash qu’à leurs débuts reste néanmoins fort plaisant et colle toujours parfaitement au son de l’ensemble (voir ma chronique d’Étranges Visions du 19 novembre 2021).
Pour ce nouvel album, pas de révolution. En fait, pas même vraiment d’évolution. Mais, et c’est important, pas de stagnation non plus. Nous sommes ici dans l’optimisation (je vais arrêter, vous allez croire que je suis coach en bien-être et en confiance en soi…).
ADX est encore loin de son crépuscule.
Là où au fil des écoutes, le bloc sur la bête du Gévaudan de l’album Bestial (2020), bien qu’excellent, pouvait parfois devenir un peu indigeste, L’Empire du Crépuscule s’avale d’une traite sans temps faible.
L’intelligence du groupe est d’avoir resserré l’album en 45 minutes. Un autre élément notable : les textes parfois un peu abscons de l’album précédent (je parle bien de Bestial, Étranges Visions étant à part) laissent place à un retour à des paroles toujours historico-fantastiques mais beaucoup plus compréhensibles.
On remarquera également que les deux guitaristes, bien que très forts techniquement, sont toujours au service de la musique et que les solos évitent l’écueil habituel de la démonstration stérile.
Les textes, loin de se limiter à la période révolutionnaire (un seul morceau sur le sujet, « Septembriseurs »), abordent des sujets très variés comme par exemple sur le morceau « Les malgré-nous » qui parle des jeunes de l’est de la France enrôlés de force dans les armées du IIIème Reich.
L’album se termine par un instrumental dont le titre suffit à le rendre poignant : « Paris un 13 » , qui est évidemment un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Reste à voir comment cet album va passer l’épreuve de la scène, mais j’avoue être assez confiant. Si ADX vous plaît depuis Division Blindée (2008) et plus encore depuis Ultimatum (2014), cet opus a tout pour vous donner le sourire (et ça tombe bien, on en a besoin en ce moment).
Vu l’état de forme générale affiché, nul doute que l’empire d’ADX est encore loin de son crépuscule.