
Dødheimsgard – Black Medium Current
Sortie le 14 avril 2023 via Peaceville Records
Ce n’est que petit à petit que la formation s’est orientée vers des sonorités plus avant-gardistes dès l’année d’après avec « Monumental Possession« . La progression vers ce style se confirme avec le fantastique « 666 International« .
Le groupe sait prendre son temps à l’évidence puisque depuis l’album précité et « Supervillain Outcast » paru en 2007 on peut noter huit années. Et idem à partir de ce quatrième album pour aboutir au cinquième intitulé « A Umbra Omega« .
Le travail d’écriture est incroyable quand on s’y penche un peu ce qui peut éventuellement expliquer les délais entre leurs sorties discographiques ? C’est très probable en effet.
Dødheimsgard se présente avec cet opus comme une succession de courbes ou de couches musicales superposées (on passe allègrement du Black Metal au prog en passant par de l’indus, du thrash et du metal atmosphérique) de façon assez régulière en termes de structures via cet aspect expérimental. Ce point est un véritable attrait pour l’amateur de sonorités non conventionnelles et d’arrangements somptueux. Les frontières des styles se complètent. Il y a une liberté artistique entière.
Toujours aussi avant-gardiste dans l’âme le morceau « Det Tomme Kalde Morke » est un petit bonheur, il est à noter qu’il s’agit du deuxième single paru deux petits jours avant la sortie officielle de l’album. Il a fait l’objet d’une vidéo. Les paroles traitent du destin et de soi. Vicotnik l’explique très bien lors de sa sortie. Cette piste est belle et bien là pour nous rappeler que l’agressivité de leur musique s’exprime toujours et à nouveau en 2023.
Ecoutez moi ce riff qui tourne à l’envi. Bien à eux. Iconique, « Black Medium Current » l’est définitivement. Il se veut une nouvelle fois innovant à bien des égards. On notera la beauté de certains morceaux comme le premier single ou encore le titre qui ouvre ce nouveau longue durée « Et Smelter« .
On peut remarquer une véritable tension dans ce morceau qui s’avère finalement fluide à souhait via ces somptueux synthés. A ce sujet on les retrouve aussi ces derniers sur « It Does Not follow« .
On enchaîne ensuite avec « Halow » un morceau phare de l’album à n’en point douter. Les vocaux de Vicotnik y sont une une part indispensable de leur style et de leur identité même si on se doit de noter qu’Aldrahn a effectué de façon exceptionnelle les vocaux sur tous les albums exceptés « Supervillain Outcast » et ce nouvel opus. La variété des prouesses vocales de Yusaf est impressionnante. DHG expérimente donc parfois aussi avec des accents jazzy. Le travail d’écriture tient du génie tout bonnement. Le violoncelle, la flûte, le thérémine et le piano ont leur place à l’évidence ainsi que quelques éléments électroniques. « Interstellar Nexus » s’avère être une piste à écouter en priorité à mon sens.
« Requiem Aeternum » clôture de façon impériale ce nouveau monument du Black Metal avant-gardiste. C’est une piste assez zen dans la première approche grâce à l’apport du piano.
Requiem Aeternum