
RAMMSTEIN – Zeit
Sortie le 29 avril 2022
Bis Repetita, mais pas seulement.
Les Allemands les plus massifs et lourds du rock reviennent avec Zeit, une sortie studio initiée par le covid. Ce satané virus ayant stoppé net la tournée U.S des teutons, RAMMSTEIN a mis à profit ce confinement forcé pour nous livrer un opus surprenant.
Bien sûr on les retrouve toujours là ou l’on aime les trouver, comme le single Zick Zack nous l’avait laissé entrevoir. Mais ce huitième album de RAMMSTEIN pousse encore un peu plus les curseurs de la provocation pour notre plus grand plaisir. Certes, les « puristes » n’adhèreront pas forcément, le trouvant très certainement « mou » et noyé dans des synthés inadaptés. Mais il n’en demeure pas moins que la griffe est bien là.
Tout d’abord sur les thèmes abordés dans les textes. Zeit signifiant « Temps » en allemand, on peut le prendre comme une introspection du groupe sur son parcours et son devenir. Probablement leur album le plus intime, le rythme accompagne nécessairement les fluctuations d’émotions qui habitent chaque composition.
Ouvrant sur un Armee Der Tristen martial et aux guitares acérées, le titre surprend par ses synthés très marqués 80’s.
Equilibristes entre ombre et lumière.
Le titre éponyme de l’opus ne rassurera pas les afficionados d’un RAMMSTEIN explosif et démonstratif. Intime et tout en sensibilité, Lindemann y livre une prestation presque émouvante.
Schwartz (noir) n’inverse-t-il pas la tendance ? Titre sur fond de piano classique et le seul de l’opus taggué « Explicit », il dénote ici malgré sa beauté.
Il faut donc attendre Giftig pour retrouver le RAMMSTEIN distillant du son à la Du Hast et se positionner parfaitement pour le morceau Zick Zack qui suit.
Zick Zack est l’incarnation de l’esprit décalé du groupe. Ode à la bêtise humaine courant après la jeunesse éternelle à coups d’artifices. Il y a presque une ligne disco ici.
Avec OK on est sur la ligne la plus métal de l’album, avec des guitares groovy au possible et des chœurs en béton armé. Un de mes titres favoris de l’opus.
Il fallait bien que Lindemann revienne à des sentiment plus « organiques », et Dicke Titten (gros seins) vient à point pour ça.
Lügen est probablement le titre le plus étrange de l’album, avec sa première partie quasiment chuchotée par Lindemann, pour finir sur une explosion autotunée. On retrouve une fois de plus ici la dimension loufoque du combo.
Le final sur Adieu est surprenant. Tant par le refrain (Adieu, goodbye, auf Wiedersehen!) que par l’harmonie froide qui l’habite.
Trois ans après Rammstein, Zeit est plutôt une bonne livraison des Allemands. Même s’il ne signe pas le meilleur opus de RAMMSTEIN, il prouve bien que le combo se fout des conventions et a une totale liberté de création. C’est ce que l’on attend d’eux après tout.