SUICIDAL TENDENCIES – World Gone Mad
Sortie le 30 septembre 2016
Mike Muir – chant
Dean Pleasants – guitare solo
Dave Lombardo – Batterie
Nico Santora – guitare rythmique
Michael Morgan – basse
Voilà un album que j’attendais avec une grande impatience depuis l’annonce de sa sortie. Putain, Suicidal Tendencies avec Dave Lombardo aux futs… LE patron !
Sur le papier le dernier méfait de Mike Muir et sa tribu est alléchant, après un 13 (correspondant aux nombres d’années d’absence du groupe) sorti en 2013 et déjà bien pourvu. Dans les faits… Suicidal revient au meilleur de sa forme, pour ne pas dire au sommet de son art.
On peut aisément affirmer que World Gone Mad est le digne héritier de Lights…Camera…Revolution !, ce qui est une belle fin pour un groupe dont le leader a annoncé que cet opus serait le dernier de Suicidal Tendencies.
D’entrée de jeu les lascars donnent le ton avec un Clap Like Ozzy renouant avec les fondements d’un hardcore groovy sans concessions. Michael Morgan, le nouveau bassiste, y fait des merveilles et maltraite sa basse comme un forcené.
Mike Muir a encore du coffre, preuve en est le rythme infernal qu’il impose au groupe par son chant puissant et scandé sans ménagement.
Dean Pleasants, est juste parfait, balançant des riffs monstrueux dont on a parfois l’impression qu’il ne maitrise plus vraiment les monstres qu’il crée. Il est incisif et précis. La fluidité de ses descentes de manche force le respect et colle parfaitement à l’ensemble, qui plus est quand on est accompagné par une rythmique aussi efficace que celle de Nico Santora.
Cerise sur le gâteau, Dave Lombardo. Dieu, le King, THE Boss, Maitre, trouvez lui le nom que vous voulez, il vient encore de prendre du galon au Panthéon des batteurs qui marqueront l’histoire du rock.
Comme toutes ses contributions, celle-ci est parfaite et arrive encore à me mettre sur le cul. Ecoutez-moi ce monstrueux Living For Life qui commence sur une percu Jazzy avant de partir en Thrash punkisant digne des meilleurs titres de Suicidal. Lombardo arrive à y alterner de micros solos claquants et légers avant de nous assener des blasts assassins. Ce mec est un génie.
Suicidal renoue avec ses racines, celles qui ont marquées des générations de furieux. World Gone Mad est un album à tiroirs, organique et intense pour qui prendra le temps de s’en imprégner. Le titre éponyme de l’album est en rupture avec le trashcore des précédents titres, avec son approche plus rock et posée. Dans le même esprit, ce Happy Never After déjanté et heavy à souhait, secoué par les solis cristallins de Pleasants (il porte bien son nom celui-là), qui s’emballe joyeusement sur la fin.
La folie habite cet opus, cette folie qui caractérise le Suicidal historique, à l’image de One Finger Salute, et sa rythmique Rock’n’Roll sous nitro, entrecoupée de plans basses déments.
Mike sait aussi poser sa voix et vous caresser dans le sens du poil comme avec Still Dying To Live ou il vous arracherait presque une larme. Bon ok, les gus tiennent 5 mns 30 sur les 7.30 qu’il dure avant de partir en une espèce de groovecore atmosphérique (ok je suis allé le chercher loin celui-là, mais écoutez pour voir).
Même traitement pour This World qui vient clore ce magnifique album sur une note claire et reposée.
Le groove, la folie, la technicité et l’inspiration sont les maitres mots de ce World Gone Mad, et vous l’aurez compris il m’a réellement mis une trempe. Si Mike Muir maintient sa position, ne pouvait on rêver plus beau chant du cygne ? Une fois de plus Suicidal m’a fait rêver, et il me tarde de les voir sur scène ou là…. Démontage de cervicales garanti.